Une nouvelle étape majeure dans la promotion de la langue arabe en Algérie vient d’être franchie. Lundi, à Alger, le ministère de la Communication et le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA) ont procédé à la signature d’une convention de coopération visant à renforcer la synergie institutionnelle et à consacrer l’usage de la langue arabe dans le champ médiatique national. La cérémonie, marquée par une atmosphère de coopération et de responsabilité partagée, a réuni le ministre de la Communication, M. Zoheir Bouamama, et le président du HCLA, M. Salah Belaid, qui ont affiché leur détermination à œuvrer conjointement pour donner à la langue arabe toute la place qu’elle mérite dans le paysage médiatique algérien.
Dans son allocution, M. Bouamama a souligné que cette convention s’inscrivait pleinement dans le cadre des orientations stratégiques du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une importance particulière à la préservation et à la valorisation des composantes identitaires de la Nation. Il a précisé que ce partenariat traduisait la volonté du gouvernement de renforcer la coordination entre les institutions de l’État et de bâtir un écosystème médiatique moderne, enraciné dans ses valeurs culturelles et linguistiques. Le ministre a insisté sur le caractère ambitieux du programme d’action contenu dans la convention. Celui-ci repose sur plusieurs axes majeurs : la formation linguistique et professionnelle des journalistes, la recherche terminologique, et la création d’un lexique national des termes journalistiques élaboré conjointement par des linguistes et des experts des médias.
L’objectif est clair : harmoniser le vocabulaire professionnel en langue arabe, tout en garantissant la précision, la rigueur et la modernité du discours médiatique. Cette initiative vise à renforcer la qualité du contenu journalistique en arabe et à encourager l’usage d’une langue riche, fluide et adaptée aux évolutions du monde contemporain. M. Bouamama a également révélé qu’un projet complémentaire sera bientôt lancé en collaboration avec le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), afin de favoriser le plurilinguisme et d’assurer la complémentarité entre les langues nationales dans les médias. En parallèle, des sessions de formation en langues étrangères, notamment en anglais, seront organisées au profit des professionnels de la presse, traduisant ainsi une approche équilibrée entre valorisation des langues nationales et ouverture sur le monde. Pour sa part, le président du HCLA, M. Salah Belaid, a salué cette démarche qu’il a qualifiée de « pas décisif vers une coopération plus étroite entre les institutions de l’État ».
Il a affirmé que la signature de cette convention marquait le début d’un travail scientifique et culturel approfondi, qui se concrétisera notamment par la publication d’un dictionnaire du journalisme et des médias en trois langues : arabe, français et anglais. Cet ouvrage de référence permettra d’unifier la terminologie médiatique et de renforcer la cohérence linguistique dans le secteur de la communication nationale. Dans le même esprit, M. Belaid a invité l’ensemble des professionnels des médias à participer activement aux festivités du Mois de la langue arabe, soulignant que la Journée mondiale de la langue arabe, célébrée chaque année le 18 décembre, sera cette fois-ci placée sous le haut patronage du président de la République. L’événement sera marqué par la remise du Prix du président de la République pour la littérature et la langue arabes, dans sa première édition, une initiative symbolique qui vient consacrer l’engagement de l’État en faveur de la culture nationale et de la créativité linguistique.
Cette convention illustre une volonté commune : faire de la langue arabe un pilier de l’expression médiatique algérienne, un outil de rayonnement culturel et un vecteur de modernité. En conjuguant leurs efforts, le ministère de la Communication et le Haut Conseil de la langue arabe posent les bases d’un partenariat durable qui permettra d’élever le niveau du journalisme en arabe, tout en consolidant la place de cette langue dans la société et dans le monde professionnel. Un engagement clair, tourné vers l’avenir, où la langue devient non seulement un instrument de communication, mais aussi un symbole d’identité, de souveraineté et d’excellence nationale.
R.N
