L’Algérie renforce sa lutte préventive contre les fléaux sociaux à travers une vaste campagne nationale de sensibilisation aux dangers de la drogue et des substances psychotropes, menée simultanément dans plusieurs wilayas du pays.
Oran, Blida, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Tipasa, Nâama, Béchar et El Bayadh vibrent, depuis dimanche, au rythme de caravanes éducatives, médicales et sociales, organisées par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) sous la supervision du ministère de la Justice, avec l’appui des autorités locales et de nombreux partenaires institutionnels et associatifs.
Cette initiative, d’une ampleur inédite, s’inscrit dans la politique nationale de prévention et de protection de la jeunesse, alors que les pouvoirs publics multiplient les efforts pour endiguer un phénomène insidieux qui menace la cohésion sociale et l’avenir des jeunes générations.
Le mot d’ordre est clair : sensibiliser, éduquer et protéger.
À Oran, le wali Brahim Ouchene a donné le ton en affirmant que « la lutte contre la drogue doit mobiliser toutes les forces vives de la nation, des parents d’élèves aux institutions éducatives, en passant par les services de sécurité et de santé ».
Il a salué « le rôle crucial joué par les forces de l’ordre dans le démantèlement des réseaux de trafic » et insisté sur la responsabilité collective de préserver la jeunesse « de ce poison étranger à nos valeurs et traditions ».
La caravane oranaise, organisée sous le slogan évocateur « Novembre, un nouveau pacte vers une jeunesse consciente et sans poisons », sillonnera trente établissements scolaires des daïras de Gdyel, Arzew et Oran.
Les activités, riches et variées, mêlent conférences interactives, projections de vidéos éducatives, débats avec des psychologues et imams, ainsi que témoignages poignants d’anciens toxicomanes en voie de réinsertion.
Des associations de parents d’élèves, des médecins, le Croissant-Rouge algérien et les Scouts musulmans algériens s’associent à cette dynamique citoyenne pour renforcer la prévention dès le plus jeune âge.
Le même élan est observé à Sidi Bel-Abbès, où le wali a rappelé que « la sensibilisation précoce constitue la première ligne de défense contre la drogue ».
Des équipes pluridisciplinaires sillonnent les écoles pour dialoguer avec les élèves et les parents, afin d’instaurer une vigilance commune.
À Tlemcen, le wali Youcef Bechlaoui a lancé une série d’activités régionales incluant des ateliers de formation, des expositions thématiques et des séances pédagogiques, destinées à renforcer la culture de la prévention et à encourager l’engagement communautaire.
Dans la wilaya de Nâama, la campagne a pris une dimension plus psychopédagogique.
Le wali Lounès Bouzegza a insisté sur l’importance d’un accompagnement complet, associant programmes éducatifs, encadrement spirituel et suivi psychologique.
Des spécialistes en santé mentale, assistantes sociales et conseillers en éducation interviennent directement dans les établissements pour identifier les signaux d’alerte et sensibiliser les jeunes sur les conséquences désastreuses de la consommation de psychotropes.
À El Bayadh, la mobilisation touche plus de soixante établissements des trois cycles d’enseignement.
Les autorités éducatives ont coordonné avec la Sûreté nationale et la Gendarmerie pour assurer la réussite de cette opération d’envergure.
L’objectif est de bâtir un réseau d’acteurs unis contre la drogue, allant du personnel enseignant aux forces de l’ordre, en passant par les imams et les associations locales.
Dans le Sud-Ouest, la wilaya de Béchar participe activement à cette initiative nationale.
Sous la supervision du wali Ahmed Benyoucef, tous les moyens humains et matériels ont été déployés pour garantir la réussite de la caravane, avec l’implication de l’ensemble des secteurs concernés : éducation, santé, jeunesse, sécurité, affaires religieuses et mouvement associatif.
Le mouvement de sensibilisation s’étend également aux wilayas du Centre, notamment Blida et Tipasa, où la même énergie mobilisatrice est à l’œuvre.
À Blida, la caravane parcourra trente établissements des daïras de Boufarik, El-Affroun et Blida.
Des conférences animées par des imams, des psychologues et des éducateurs incitent les jeunes à adopter des comportements sains, à travers la pratique sportive, l’expression artistique et la participation citoyenne.
Les témoignages de jeunes victimes de l’addiction y sont particulièrement marquants, rappelant les ravages physiques, psychologiques et familiaux causés par la dépendance.
À Tipasa, la caravane, organisée dans les communes de Cherchell, Koléa et Tipasa, réunit médecins, représentants des services de sécurité, cadres de la jeunesse et du sport, et membres du Croissant-Rouge algérien.
Ensemble, ils œuvrent à implanter durablement la culture de la prévention au sein des établissements éducatifs, considérés comme des bastions stratégiques dans la lutte contre les fléaux sociaux.
Derrière ces actions locales se dessine une stratégie nationale cohérente, fondée sur la coordination entre les institutions de l’État et la société civile.
L’ONLCDT, pivot de cette démarche, met l’accent sur la continuité des campagnes, la formation des éducateurs et la mise à disposition de supports pédagogiques adaptés.
L’objectif : transformer la sensibilisation en un véritable réflexe collectif.
Les autorités publiques soulignent également l’importance d’un encadrement spirituel et moral, complémentaire aux dispositifs éducatifs et sanitaires.
Les imams, mobilisés dans toutes les wilayas concernées, rappellent que la drogue constitue une atteinte à la dignité humaine et aux valeurs sociales.
De leur côté, les psychologues insistent sur la prévention primaire, la détection précoce et le soutien psychologique aux jeunes exposés.
Ces caravanes illustrent la volonté ferme de l’État algérien de défendre sa jeunesse, considérée comme le socle de la Nation.
Elles traduisent aussi une approche intégrée où l’éducation, la santé, la justice et la sécurité convergent pour un objectif commun : bâtir une génération consciente, équilibrée et résiliente.
En redonnant à l’école sa mission de formation citoyenne et en impliquant les familles, les institutions et la société civile, cette vaste campagne nationale contre la drogue trace la voie d’un avenir plus sain et plus sûr pour les jeunes Algériens.
Elle rappelle surtout que la lutte contre ce fléau n’est pas seulement une affaire de lois ou de sanctions, mais un combat de valeurs, de conscience et de responsabilité partagée.
R.N
