Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a averti lundi que les atrocités commises par les Forces de soutien rapide (FSR) dans la ville d’El-Facher pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
« Ces atrocités s’inscrivent dans un contexte de violence plus large qui ravage toute la région du Darfour depuis avril 2023.
De tels actes, s’ils sont avérés, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au sens du Statut de Rome », texte fondateur de la cour, a déclaré dans un communiqué le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye.
Après 18 mois de siège, les FSR ont pris fin octobre El-Facher, dernier verrou stratégique qui échappait à leur contrôle au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan.
En cours depuis avril 2023, le conflit au Soudan a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l’ONU.
Près de 71000 déplacés d’El-Fasher (OIM)
Quelque 71000 personnes ont été déplacées à El-Fasher et dans les villages alentours, une semaine après que les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la capitale de l’Etat du Darfour-Nord, dans l’ouest du Soudan, a indiqué lundi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Selon l’OIM, les équipes sur le terrain estiment qu’entre le 1er et le 2 novembre, environ 8600 personnes ont été déplacées à cause des affrontements dans la ville.
« Ainsi, du 26 octobre au 2 novembre, un total de 70894 personnes ont été déplacées à partir d’El-Fasher et de ses environs », a précisé l’organisation.
L’insécurité sur les routes risque de limiter les déplacements, alors que la situation reste tendue et instable, selon la même source.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est le théâtre de violents affrontements entre l’armée soudanaise et les FSR. El-Fasher, la plus grande ville de la région du Darfour, est largement sous contrôle des FSR après de violents combats.
