L’Algérie s’est imposée, en octobre 2025, parmi les six plus importantes transactions pétrolières mondiales, confirmant ainsi son rôle de puissance énergétique incontournable dans la région MENA et sur la scène internationale. Selon le média spécialisé Attaqa, première plateforme arabe consacrée à l’actualité énergétique mondiale et basée à Washington, le contrat attribué à la société égyptienne Petrojet pour le développement de la deuxième phase du champ pétrolier Hassi Bir Rekaïz représente l’un des projets les plus significatifs du mois, tant par son ampleur financière estimée à 1,087 milliard de dollars que par son impact géostratégique et industriel. Ce projet, fruit d’un partenariat dynamique entre Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, et le groupe égyptien Petrojet, s’inscrit dans la stratégie nationale visant à moderniser les infrastructures pétrolières et à renforcer la production et les exportations de brut. Il symbolise aussi la nouvelle orientation économique de l’Algérie, fondée sur l’ouverture maîtrisée aux partenariats internationaux et la valorisation de ses ressources énergétiques dans un contexte de reprise des investissements mondiaux dans le secteur pétrolier.
Un projet structurant pour la souveraineté énergétique
Signé le 21 octobre 2025, le contrat confie à Petrojet le développement de la phase II du champ de Hassi Bir Rekaïz, un gisement stratégique du sud-est algérien, exploité conjointement par Sonatrach (51%) et la compagnie thaïlandaise PTTEP (49%). Il prévoit la construction d’une usine centrale de traitement d’une capacité de 31 500 barils/jour ainsi que la pose de 217 kilomètres de pipelines, un ensemble d’infrastructures qui permettra d’optimiser la récupération des hydrocarbures et d’améliorer la connectivité logistique des sites de production. D’après Attaqa, il s’agit d’une réalisation majeure pour le secteur énergétique algérien et d’une avancée notable pour Petrojet, qui confirme à travers ce contrat sa montée en puissance sur les marchés nord-africains et sa capacité à rivaliser avec les grands groupes internationaux. L’entreprise égyptienne agit en partenariat avec la société italienne Arcadia SpA, au sein d’une alliance égypto-italienne qui a su s’imposer lors de l’appel d’offres international lancé par Sonatrach. Pour Attaqa, ce contrat s’inscrit dans la lignée des transactions énergétiques les plus marquantes de 2025, non seulement par son montant, mais aussi par sa dimension technologique et stratégique. Il illustre le retour en force des grands projets d’investissement dans le secteur pétrolier, après une période d’incertitude marquée par la volatilité des prix et les défis de la transition énergétique.
Un partenariat gagnant-gagnant dans un contexte régional stratégique
La collaboration entre Sonatrach et Petrojet n’est pas née de ce seul contrat. Elle s’appuie sur un protocole d’entente signé en août 2025, prévoyant la création d’une société mixte spécialisée dans la conception, la fabrication d’équipements pétroliers et les prestations de services en Algérie. Ce projet industriel commun vise à renforcer les capacités locales de production, à réduire la dépendance aux importations et à transférer le savoir-faire technologique égyptien vers les équipes algériennes. Ce partenariat trouve son origine dans le mémorandum d’entente signé le 25 octobre 2022 au Caire, entre le ministère algérien de l’Énergie et des Mines et son homologue égyptien du Pétrole et des Ressources minérales. Cet accord intergouvernemental visait à intensifier la coopération bilatérale dans les domaines du pétrole, du gaz et des mines, avec un accent particulier sur l’échange d’expertise, la formation et le développement de projets conjoints. Aujourd’hui, ces engagements se traduisent par des réalisations concrètes, confirmant la solidité du partenariat énergétique algéro-égyptien. L’implication de Petrojet à Hassi Bir Rekaïz illustre parfaitement cette coopération Sud-Sud réussie, où l’expérience égyptienne dans la construction d’infrastructures énergétiques vient soutenir la stratégie de modernisation de Sonatrach, pilier de l’économie nationale.
Un contrat à haute portée économique et géopolitique
Le champ de Hassi Bir Rekaïz, situé dans le bassin de Berkine, revêt une importance stratégique majeure pour la sécurité énergétique de l’Algérie. Son développement contribuera à accroître la capacité de production nationale, à stabiliser les volumes d’exportation et à générer des recettes supplémentaires en devises à un moment où l’économie algérienne consolide sa diversification hors hydrocarbures. En se positionnant dans le top six mondiaux des transactions pétrolières d’octobre 2025, l’Algérie démontre sa capacité d’attraction pour les investisseurs étrangers, tout en préservant la maîtrise nationale sur ses ressources. Cette réussite traduit aussi le retour de la confiance internationale dans l’environnement économique algérien, fruit des réformes entreprises ces dernières années pour moderniser le cadre légal, simplifier les procédures et encourager les partenariats stratégiques. Selon les analystes d’Attaqa, l’accord de Hassi Bir Rekaïz figure aux côtés de projets majeurs signés la même période en Irak, Arabie saoudite, Qatar, Égypte, Émirats arabes unis, Russie et Soudan, ce qui place l’Algérie dans un cercle restreint de pays moteurs de la relance énergétique mondiale. Cette reconnaissance internationale n’est pas seulement symbolique : elle confirme que le modèle économique algérien, adossé à une gouvernance plus transparente et à une volonté de performance industrielle, répond désormais aux standards internationaux.
Un levier pour la diversification et la croissance durable
Au-delà de l’impact immédiat sur la production pétrolière, le projet Hassi Bir Rekaïz revêt une valeur structurante pour l’économie nationale. Il stimulera les entreprises locales à travers la sous-traitance, la maintenance, la logistique et le transport, tout en créant des emplois qualifiés et en favorisant le développement des compétences nationales. Sonatrach, fidèle à sa stratégie d’intégration industrielle, veille à ce que chaque nouveau projet contribue à renforcer le tissu économique local et à valoriser les ressources humaines algériennes. Cette approche est d’autant plus pertinente dans un contexte où le pays cherche à transformer ses revenus énergétiques en investissements productifs, dans l’industrie, l’agriculture et les énergies renouvelables. Le contrat de plus d’un milliard de dollars signé avec Petrojet ne constitue donc pas une transaction isolée, mais bien une brique essentielle dans la construction d’une économie nationale plus solide et résiliente.
Une dynamique soutenue par une vision présidentielle
Sous la direction du président Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a placé l’énergie au cœur de sa stratégie de relance économique, tout en intégrant les impératifs de transition écologique et de souveraineté industrielle. La consolidation du partenariat énergétique avec les pays arabes frères, notamment l’Égypte, s’inscrit dans cette logique de coopération équilibrée et de complémentarité régionale. En misant sur des projets à forte valeur ajoutée comme Hassi Bir Rekaïz, l’Algérie réaffirme sa position de puissance énergétique africaine tout en s’ouvrant à l’innovation et aux partenariats technologiques. Ce modèle, fondé sur la maîtrise nationale et la coopération stratégique, pourrait servir d’exemple dans un monde en pleine recomposition énergétique. Ainsi, derrière ce contrat d’un milliard de dollars se dessine bien plus qu’une transaction économique : c’est la vision d’un pays qui bâtit son avenir sur la stabilité, la compétence et la souveraineté, tout en renforçant sa présence dans le concert énergétique mondial. L’Algérie, forte de son expérience et de ses ressources, s’impose à nouveau comme un acteur clé de la sécurité énergétique mondiale, un pont entre l’Afrique, le monde arabe et l’Europe, et un modèle de développement fondé sur l’équilibre entre rentabilité, souveraineté et solidarité régionale.
R.E
