Tuerie à El-Facher au Soudan Conseil de sécurité de l’ONU : Le groupe A3+ dénonce avec vigueur les atrocités des Forces de soutien rapide à El-Fasher et appelle à une action internationale urgente pour la paix au Soudan

dknews
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Dans une déclaration solennelle empreinte de gravité et de responsabilité, le groupe « A3+ », composé de l’Algérie, de la Somalie, de la Sierra Leone et de la Guyane, a condamné jeudi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, les violations et atrocités d’une ampleur inédite commises par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, capitale du Darfour Nord, au Soudan.

Réuni à la demande expresse de l’Algérie et de plusieurs pays préoccupés par la dégradation dramatique de la situation humanitaire, le Conseil a entendu la voix ferme et lucide du représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, qui a livré au nom du groupe une déclaration sans ambiguïté.
Le groupe A3+ a dénoncé avec la plus grande fermeté la prise de contrôle de la ville d’El-Fasher par les FSR, après plus de dix-huit mois d’un siège jugé « inhumain et dévastateur ».
Cette opération, a souligné la délégation, constitue une « violation flagrante » de la résolution 2736 du Conseil de sécurité, laquelle appelait expressément à la levée du blocus imposé à la ville.
Pour le groupe, cette escalade militaire représente « une étape dangereuse vers la fragmentation du Soudan » et une menace directe à la stabilité de toute la région.

Les représentants du groupe ont condamné dans les termes les plus vigoureux les crimes et attaques perpétrés par les FSR, y compris celles motivées par des considérations ethniques.
Ils ont également mis en lumière les conséquences tragiques de « mois d’inaction et d’approche négative » de la part de la communauté internationale, dont le silence prolongé a permis l’aggravation de la crise.
Selon les rapports évoqués, le bombardement de l’hôpital saoudien de la maternité à El-Fasher aurait entraîné la mort de quelque 460 patients et accompagnants, un épisode qualifié d’« acte d’une barbarie inacceptable ». Rappelant le devoir moral et juridique du Conseil de sécurité, le groupe A3+ a insisté sur la responsabilité collective de protéger les civils soudanais.
Il a exhorté les Nations unies à intensifier leurs efforts pour garantir cette protection et à mettre en œuvre tous les mécanismes disponibles pour que les auteurs des crimes répondent de leurs actes devant la justice internationale.
Le groupe a aussi mis en garde contre les soutiens extérieurs apportés aux FSR, notamment en matière d’armement et de mercenaires, dénonçant une « ingérence étrangère » qui alimente le conflit et compromet les chances de réconciliation nationale.
Dans cet esprit, les membres du groupe A3+ ont salué la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, adoptée la veille, invitant les instances concernées à identifier les acteurs étrangers impliqués dans le conflit.

Ils ont estimé que cette démarche constituait « une étape essentielle vers la reddition des comptes et la restauration de la légitimité de l’État soudanais ».
Tout en appelant à une cessation immédiate des hostilités à El-Fasher et dans ses environs, le groupe a réaffirmé que le dialogue et la négociation demeurent les seuls moyens viables pour instaurer une paix durable au Soudan.
Il a invité toutes les parties à s’engager sincèrement dans les processus politiques existants, notamment le processus de Djeddah et les cadres régionaux définis par l’Union africaine, afin de parvenir à une solution consensuelle et inclusive.
Le groupe A3+ a également exprimé sa profonde inquiétude face à la création d’une « autorité parallèle » dans les zones contrôlées par les FSR, estimant que cette structure illégitime fragilise davantage l’unité de l’État et compromet toute perspective de gouvernance nationale.
À ce titre, les représentants africains ont réitéré leur attachement indéfectible à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan.
Dans un élan humanitaire, ils ont lancé un appel pressant à la communauté internationale afin d’accorder la priorité à la protection des civils et du personnel humanitaire, tout en garantissant un passage sûr et sans entrave aux personnes ayant fui les zones de combats.
Le groupe a exhorté les donateurs et partenaires à renforcer sans délai le financement du plan de réponse humanitaire et de l’aide vitale, pour éviter une aggravation de la crise et répondre aux besoins urgents de millions de Soudanais en détresse.

En conclusion, la voix du groupe A3+ a résonné comme un appel à la conscience mondiale : il est temps que le Conseil de sécurité assume pleinement sa responsabilité historique et agisse de manière décisive pour mettre fin au drame soudanais.
« Le peuple du Soudan, meurtri par la guerre et les divisions, mérite enfin la paix, la dignité et la justice », a plaidé le représentant algérien, Amar Bendjama, au nom du groupe.
Ainsi, face à la gravité de la situation et à la menace croissante que fait peser la poursuite des hostilités sur la stabilité régionale, l’A3+ a réaffirmé sa détermination à œuvrer, avec l’appui de l’Union africaine et des Nations unies, pour une issue pacifique, juste et durable au conflit, en plaçant la vie et la sécurité des civils au cœur des priorités internationales.
R. I.

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