Réunis à Alger dans le cadre du 4ᵉ Congrès international de l’obésité et des maladies métaboliques, les plus éminents spécialistes algériens et étrangers ont tiré la sonnette d’alarme face à la progression inquiétante de l’obésité en Algérie.
aLes participants ont plaidé avec insistance pour l’élaboration rapide d’un plan national de nutrition, outil stratégique jugé indispensable pour prévenir cette pathologie devenue un véritable problème de santé publique.
Le président de la Société algérienne de l’obésité et des maladies métaboliques (SAOMM), le professeur Amar Tebaibia, a souligné l’urgence d’une réponse coordonnée à une maladie qui ne se limite plus à un simple déséquilibre alimentaire.
« L’obésité est désormais liée à des pathologies graves telles que le diabète, l’hypertension artérielle et certains cancers », a-t-il averti, rappelant que son incidence croissante touche particulièrement les jeunes, conséquence directe d’une alimentation déséquilibrée et d’un mode de vie sédentaire.
Pour le professeur Malek Rachid, président de la Société algérienne de médecine interne (SAMI), ce plan national de nutrition doit permettre de fixer des normes claires pour une alimentation saine, tout en renforçant la sécurité des produits consommés.
Il a plaidé pour une réduction significative des apports en sucre, en sel et en graisses saturées, mais aussi pour une meilleure traçabilité des aliments afin de limiter les risques biologiques et chimiques tout au long de la chaîne alimentaire.
De son côté, la vice-présidente de la SAOMM, professeure Samia Zekri, a mis l’accent sur la nécessité d’une éducation nutritionnelle à grande échelle.
Elle a recommandé l’adoption d’un régime alimentaire anti-inflammatoire, riche en fruits et légumes, tout en évitant les produits ultra-transformés, principaux responsables de la prise de poids et de l’augmentation des maladies métaboliques.
Durant les trois jours du congrès, les chercheurs et praticiens débattront de thèmes majeurs tels que l’obésité et l’empreinte épigénétique, les cancers digestifs, ou encore les troubles endocriniens.
Ils aborderont également les liens entre obésité infantile et maladies cardio-métaboliques, soulignant la nécessité d’une stratégie nationale intégrée qui combine prévention, éducation et encadrement médical.
Ce rendez-vous scientifique ambitionne de poser les fondations d’une politique nutritionnelle nationale cohérente, à la hauteur des défis sanitaires que l’Algérie devra relever dans les années à venir.
R. N.
