Une base de données nationale pour renforcer la lutte contre le cancer, cap sur la numérisation et la précision épidémiologique

dknews
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La lutte contre le cancer franchit un nouveau cap en Algérie. Mardi à Alger, le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messaoudene, a affirmé la détermination de son département à mettre en place une base de données nationale « précise » et « intégrée » sur le cancer, dans le cadre d’une stratégie globale de transformation numérique du système de santé.

Cet engagement s’inscrit dans une vision moderne de la gouvernance sanitaire, où la donnée devient un levier central pour anticiper, planifier et mieux soigner.
Lors de l’ouverture de la rencontre annuelle du Réseau national des registres de cancer de population pour l’année 2023, le ministre a insisté sur la nécessité d’accélérer la digitalisation de la gestion des registres au niveau des wilayas et des régions, en les connectant électroniquement aux hôpitaux, laboratoires et centres régionaux.
« Cette interconnexion numérique, a-t-il expliqué, permettra non seulement d’améliorer la rapidité et la fiabilité de la collecte des informations, mais aussi d’assurer une analyse en temps réel de la situation épidémiologique, afin de renforcer la réactivité des politiques de santé publique.
» Pour M. Ait Messaoudene, ces registres ne sont pas de simples instruments statistiques, mais des outils stratégiques pour comprendre la dynamique de la maladie à travers le territoire national.
Ils offrent une lecture précise de la répartition géographique et démographique des cancers, des facteurs de risque et des tendances d’évolution, autant d’éléments indispensables pour une orientation scientifique et efficace des politiques sanitaires.

Le ministre a rappelé que ces registres visent plusieurs objectifs fondamentaux : évaluer l’efficacité des programmes de dépistage précoce, planifier la répartition des ressources humaines et matérielles dans les structures de santé, renforcer la recherche scientifique et les études épidémiologiques, mais aussi soutenir la prise de décision publique fondée sur des données fiables et vérifiées.
Cette approche, a-t-il souligné, permettra de bâtir une politique de santé fondée sur la prévention, la réactivité et l’équité dans l’accès aux soins.
Dans cette optique, M. Ait Messaoudene a appelé à une synergie renforcée entre les différents acteurs du secteur : établissements hospitaliers, chercheurs, institutions universitaires, laboratoires et partenaires internationaux.
« La réussite de cette démarche dépend d’une coopération étroite entre tous les intervenants, dans le but d’élaborer des stratégies intégrées basées sur la prévention, le diagnostic précoce et la prise en charge optimale des patients », a-t-il déclaré.

Le ministre a également insisté sur le fait que cette dynamique s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale du gouvernement, qui vise à consolider le système de santé publique, à garantir l’équité territoriale dans l’accès aux soins et à améliorer la qualité de vie des citoyens.
Le développement de registres performants et connectés, a-t-il ajouté, permettra à l’Algérie de mieux anticiper les défis sanitaires et d’assurer à chaque citoyen un droit effectif au dépistage précoce et à une prise en charge complète et adaptée.
Présent à cette rencontre, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Phanuel Habimana, a salué les progrès réalisés par le pays dans le domaine de la surveillance épidémiologique.
Il a souligné que « la mise en place et la gestion régulière de registres nationaux du cancer représentent une avancée majeure », car ils permettent non seulement de collecter des données fiables, mais aussi d’améliorer la recherche, de planifier les ressources et de réduire les coûts liés aux traitements et aux soins, tant pour les familles que pour l’État.

Le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), Abderrezak Bouamra, a pour sa part présenté les dernières statistiques disponibles.
L’Algérie a enregistré 56 319 nouveaux cas de cancer en 2023, un chiffre qui témoigne de la nécessité d’un suivi rigoureux, d’une stratégie de prévention plus ciblée et d’une meilleure orientation des efforts nationaux.
En plaçant la numérisation au cœur de sa stratégie, le ministère de la Santé entend transformer la manière dont les données médicales sont collectées, analysées et exploitées.
Cette mutation numérique, conjuguée à une approche scientifique rigoureuse, vise à doter l’Algérie d’un système de santé moderne, transparent et réactif, capable de faire face aux défis du cancer et d’assurer à chaque patient un accompagnement de qualité.
L’initiative du ministère s’affirme ainsi comme un tournant stratégique pour la santé publique nationale : une alliance entre technologie, recherche et humanité, au service d’une lutte plus efficace et plus équitable contre le cancer.

Par R.N

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