L’Algérie a franchi une nouvelle étape décisive dans sa lutte pour la restitution des biens spoliés. Le prestigieux Palace de Barcelone, hôtel cinq étoiles emblématique de la capitale catalane, est désormais propriété officielle de l’État algérien.
L’information, confirmée par le quotidien espagnol La Vanguardia, marque la fin d’un long feuilleton de treize années de possession illégale par l’homme d’affaires déchu Ali Haddad, actuellement incarcéré pour corruption, détournement de fonds publics et abus de pouvoir.
Acquis en décembre 2011 auprès du groupe Husa, appartenant à l’ancien président du FC Barcelone Joan Gaspart, pour un montant estimé à 80 millions d’euros, le Palace figurait parmi les symboles les plus luxueux du patrimoine hôtelier européen.
Selon les éléments de l’enquête, Ali Haddad, alors à la tête du groupe ETRHB et proche du cercle présidentiel de l’époque, aurait financé cette acquisition à travers des fonds publics détournés, soutenus par trois prêts bancaires et l’intervention d’un associé.
Le registre foncier espagnol mentionne d’ailleurs une hypothèque de 26 millions d’euros contractée auprès de Banco Santander en 2011, que le Fonds national d’investissement (FNI) algérien assumera désormais.
Contrairement aux premières hypothèses d’une saisie judiciaire, la restitution de l’hôtel s’est opérée par une dation en paiement, un mécanisme légal qui nécessite l’accord mutuel des parties concernées. Ce transfert volontaire de propriété, effectif depuis le 1er août 2025, a été confirmé par les autorités espagnoles et officialisé en faveur du FNI. Cette opération s’inscrit dans la stratégie nationale de récupération des avoirs détournés menée sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, qui en avait annoncé la concrétisation le 9 octobre dernier lors d’un discours au ministère de la Défense.
Le chef de l’État avait alors évoqué le cas d’un hôtel de luxe en Espagne acquis illégalement, symbole des pratiques de l’ancienne « Issaba ». Depuis son élection en décembre 2019, le président Tebboune a fait de la récupération des richesses spoliées une priorité nationale.
Selon les chiffres officiels, près de 30 milliards de dollars de biens, avoirs et propriétés ont déjà été restitués à l’État, grâce à une coopération internationale renforcée avec plusieurs pays européens, dont l’Espagne.
La reprise du Palace de Barcelone constitue ainsi une victoire éclatante pour la justice algérienne et un signal fort de souveraineté économique, confirmant la détermination des autorités à restaurer les biens du peuple et à tourner définitivement la page des dérives de l’ère précédente.
Par R.C
