L’Assemblée populaire nationale (APN) renforce son rôle de supervision économique à travers une série de visites de terrain menées par la commission des Affaires économiques, du Développement, de l’Industrie, du Commerce et de la Planification auprès des grandes entreprises publiques.
Ces déplacements, qui se sont déroulés les 26 et 27 octobre derniers, traduisent une nouvelle approche du Parlement visant à rapprocher le travail législatif de la réalité économique et à mieux accompagner la mise en œuvre des politiques publiques.
Sous la conduite de sa présidente, Samira Barhoum, la commission a entamé son programme de contrôle par une visite au groupe Sonelgaz, pilier stratégique du secteur énergétique national.
Accueillie par le président-directeur général Nabil Kafi et plusieurs cadres dirigeants, la délégation parlementaire a eu l’occasion d’évaluer les performances d’un groupe qui couvre aujourd’hui plus de 90 % du territoire national en électricité et 71 % en gaz naturel.
Cette rencontre a permis aux députés de constater les profondes mutations opérées au sein de Sonelgaz, devenue un acteur clé de la transition énergétique du pays. Le PDG a présenté la vision stratégique du groupe à l’horizon 2035, axée sur le développement des énergies renouvelables et l’intégration progressive de l’énergie solaire dans le mix énergétique national.
Sonelgaz projette notamment la réalisation de 15 centrales photovoltaïques d’une capacité totale de 3.200 mégawatts, un investissement structurant destiné à renforcer la sécurité énergétique et à positionner l’Algérie comme fournisseur d’énergie verte à l’échelle africaine et internationale.
Les membres de la commission ont salué les efforts du groupe tout en soulevant plusieurs préoccupations liées à l’avancement de certains projets de raccordement dans les zones rurales, ainsi qu’au manque d’agences commerciales locales.
Le PDG a fourni des explications détaillées sur le plan de raccordement électrique nord-sud, prévu entre 2035 et 2040, qui permettra d’étendre l’accès à l’énergie aux régions enclavées et de soutenir la croissance des nouvelles zones industrielles.
Le lendemain, la délégation parlementaire s’est rendue au groupe public Madar, l’un des conglomérats économiques les plus dynamiques du pays. Accueillie par le directeur général par intérim Lotfi Bouaraara, la présidente de la commission, Samira Barhoum, a rappelé que ces visites s’inscrivent dans une démarche de dialogue et d’évaluation continue entre le pouvoir législatif et les entreprises publiques, afin de mesurer leur impact sur l’économie nationale, l’emploi et la création de valeur ajoutée.
Le responsable du groupe Madar a présenté la stratégie de diversification et de modernisation de ses activités, fondée sur la réduction de la dépendance aux importations et le développement d’une production nationale compétitive dans plusieurs secteurs stratégiques : industries agroalimentaires, métallurgiques, matériaux de base et transformation industrielle.
Madar prévoit également l’ouverture de nouvelles unités de production spécialisées dans l’emballage, le verre, l’aluminium et le polypropylène, conformes aux standards internationaux de qualité. Parallèlement, le groupe mise sur la numérisation intégrale de ses chaînes de production et de distribution, un levier essentiel pour améliorer la traçabilité, la productivité et l’efficacité opérationnelle. Des projets d’investissement dans le secteur médical et technologique de la santé sont également à l’étude, visant à répondre aux besoins nationaux et à développer une économie régionale intégrée à dimension africaine.
À travers ces visites, le Parlement algérien affirme sa volonté d’exercer un contrôle constructif et stratégique sur les grands groupes publics, tout en accompagnant leurs efforts de modernisation.
Ces initiatives traduisent une nouvelle vision parlementaire fondée sur la concertation, la transparence et la performance économique, au service d’une Algérie souveraine, productive et compétitive dans un contexte mondial en pleine mutation.
Par R.E
