L’Algérie, moteur de l’intégration africaine Cinquante projets structurants pour bâtir une Afrique connectée, souveraine et prospère

dknews
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Dans un discours empreint de conviction et d’ambition, prononcé à Luanda à l’occasion du troisième Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé une vision continentale audacieuse fondée sur la solidarité, la souveraineté et l’unité du destin africain.

Par la voix du président du Conseil de la nation, M. Azouz Nasri, le chef de l’État a exposé les grands axes d’une politique infrastructurelle cohérente et stratégique qui place l’Algérie au centre du nouvel élan africain.
Le message présidentiel, transmis devant les dirigeants et chefs d’État réunis autour du président en exercice de l’Union africaine, João Manuel Lourenço, a mis en relief une orientation claire : bâtir une Afrique des peuples, fondée sur la coopération régionale, l’investissement africain et l’indépendance économique.
L’Algérie, a souligné M. Tebboune, « demeure convaincue que la véritable renaissance économique du continent ne saurait se concrétiser que par la mise en place d’infrastructures intégrées, modernes et souveraines, capables de répondre aux aspirations des peuples africains et aux exigences d’un monde en mutation permanente ».

Une vision africaine du développement
Dans son intervention, le président Tebboune a défendu une approche authentiquement africaine du développement, rejetant la dépendance excessive aux financements extérieurs et appelant à la mobilisation des ressources internes du continent.
Cette philosophie, profondément ancrée dans la doctrine de la coopération Sud-Sud, s’inscrit dans la continuité de la diplomatie algérienne, historiquement attachée aux principes de solidarité et de fraternité africaine. Le chef de l’État a ainsi rappelé que les infrastructures constituent le socle de la transformation économique et sociale.
« Les infrastructures ne sont pas de simples ouvrages matériels, mais les artères du développement et les leviers de l’intégration », a-t-il insisté. Dans un continent marqué par la fragmentation géographique et la faiblesse des interconnexions économiques, la construction de routes, de voies ferrées, de réseaux énergétiques et numériques représente un enjeu vital.

Des projets transnationaux à portée continentale
L’Algérie s’illustre déjà comme un acteur majeur de cette dynamique continentale à travers une série de projets stratégiques d’envergure. La route transsaharienne, qui relie Alger à Lagos, est sans doute le plus emblématique.
Véritable colonne vertébrale du commerce intra-africain, elle traverse plusieurs pays du Sahel, favorise le désenclavement des régions enclavées et constitue un vecteur de développement durable pour les communautés traversées.
Le président Tebboune a également mis en avant le raccordement ferroviaire du Sud algérien au réseau national. Ce projet, inscrit dans la stratégie de désenclavement et d’intégration régionale, vise à étendre la connexion ferroviaire vers les pays voisins, en particulier le Niger et le Mali.
L’objectif est double : encourager les échanges commerciaux transfrontaliers et faciliter la circulation des marchandises dans une logique de complémentarité économique. À l’ouest, le projet de la route Tindouf–Zouerate, financé par l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, illustre parfaitement la volonté du pays de relier le Maghreb à l’Afrique de l’Ouest.
Cette voie stratégique devrait renforcer la coopération algéro-mauritanienne, tout en créant une plateforme logistique d’envergure régionale. Sur le plan numérique, l’Algérie avance dans la réalisation de la dorsale transsaharienne à fibre optique, un projet structurant destiné à connecter le continent à l’économie mondiale de la connaissance.
En reliant les réseaux africains entre eux, cette dorsale favorisera la digitalisation des économies, soutiendra les start-ups technologiques et offrira un tremplin pour l’économie numérique africaine.
Enfin, sur le plan énergétique, le gazoduc transsaharien Nigeria–Algérie, via le Niger, figure parmi les initiatives les plus stratégiques du continent.
Ce méga-projet vise à transporter le gaz nigérian vers l’Europe en passant par le territoire algérien, tout en consolidant la sécurité énergétique régionale. Il constitue une illustration parfaite du partenariat Sud-Sud dans le domaine de l’énergie, tout en renforçant la position géostratégique de l’Algérie.

Une dynamique nationale ambitieuse
Au-delà de son engagement continental, l’Algérie poursuit la concrétisation d’un vaste programme national de développement, comprenant cinquante projets infrastructurels majeurs.
Ces chantiers, répartis sur l’ensemble du territoire, traduisent la volonté du président Tebboune de moderniser le pays, diversifier son économie et améliorer les conditions de vie des citoyens.
Dans le secteur ferroviaire, deux projets retiennent particulièrement l’attention : la ligne Gara Djebilet–Béchar (950 km), destinée à l’exploitation du gigantesque gisement de fer du sud-ouest algérien, et la ligne Annaba–Djebel Onk (Tébessa) (420 km), conçue pour relier le bassin minier de phosphate à la façade maritime.
Ces projets structurants permettront de dynamiser les régions intérieures, d’accroître la productivité industrielle et d’améliorer la logistique nationale. La question de la sécurité hydrique occupe une place tout aussi centrale dans la stratégie de développement.
Face aux défis du changement climatique, le gouvernement a lancé la réalisation de cinq stations de dessalement d’eau de mer à Oran, Tipasa, El Tarf, Boumerdès et Béjaïa. Ces infrastructures visent à renforcer l’approvisionnement en eau potable et à garantir la résilience hydrique du pays pour les générations futures.
Sur le plan urbain, l’État investit massivement dans les transports publics modernes, avec notamment l’extension du métro d’Alger jusqu’à l’aéroport international Houari Boumediene et vers plusieurs nouveaux quartiers.
Ce projet s’inscrit dans une politique de mobilité durable visant à fluidifier le trafic, réduire les émissions et améliorer la qualité de vie des habitants. Dans le secteur de l’habitat, le lancement d’un programme de deux millions de logements et la création de nouveaux pôles urbains dans toutes les régions du pays témoignent d’une stratégie équilibrée de développement territorial.
L’objectif est de répondre à la demande croissante, tout en favorisant la cohésion sociale et la répartition harmonieuse des populations. Enfin, le volet numérique constitue un pilier majeur de la vision économique du président Tebboune.
L’Algérie aspire à devenir un centre régional technologique en Afrique, en renforçant ses infrastructures de télécommunication, en soutenant les start-ups et en intégrant pleinement l’économie numérique dans son modèle de croissance.

Refonder les mécanismes de financement africains
Dans son intervention, le président de la République a appelé à repenser en profondeur les mécanismes de financement et de gouvernance des infrastructures africaines.
Il a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de coordination permanent entre les pays africains, l’Union africaine et les institutions financières régionales, afin d’assurer la cohérence et la transparence dans la réalisation des grands projets.
Selon lui, il est impératif de dépasser le cadre des simples engagements politiques pour passer à une mise en œuvre effective, fondée sur des calendriers clairs, des évaluations périodiques et un suivi technique rigoureux.
Cette approche vise à garantir la durabilité et l’efficacité des investissements tout en renforçant la confiance des partenaires et des investisseurs.
Le président Tebboune a également mis en garde contre la dépendance excessive vis-à-vis des financements étrangers.
Il a exhorté les pays africains à mobiliser leurs ressources internes, à renforcer le partenariat public-privé et à créer des fonds souverains africains communs, capables de soutenir le développement sans compromettre la souveraineté financière des États.
« L’Afrique doit compter sur elle-même, sur ses ressources humaines, naturelles et financières », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’accorder la priorité aux projets ayant un impact réel et durable sur les économies locales.
Ces projets doivent contribuer à la création d’emplois, à la sécurité alimentaire et énergétique, et à la réduction des inégalités territoriales.

La jeunesse africaine, pilier du renouveau
Dans un passage particulièrement fort de son allocution, le président Tebboune a évoqué le rôle central de la jeunesse africaine, qu’il a qualifiée de « cœur battant du continent ».
Selon lui, la construction du futur africain ne peut se concevoir sans la participation active des jeunes, porteurs d’idées, de créativité et de dynamisme.
L’Algérie, a-t-il rappelé, œuvre déjà à intégrer cette jeunesse dans tous les programmes nationaux de développement, notamment à travers l’entrepreneuriat, la formation et la digitalisation.
« Nos jeunes doivent être les bâtisseurs d’une Afrique nouvelle, innovante, confiante et résolument tournée vers l’avenir », a-t-il déclaré.

Une Afrique unie, forte et souveraine
En conclusion de son message, le président Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé la pleine disposition de l’Algérie à œuvrer aux côtés de ses partenaires africains pour concrétiser les objectifs du développement continental inscrits dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Il a souligné que l’intégration africaine ne doit plus rester un simple slogan, mais devenir une réalité vécue.
Cette ambition passe par des actions concrètes, des projets structurants et une volonté politique partagée.
« Ensemble, nous pouvons bâtir une Afrique forte, unie et prospère, parlant d’une seule voix et avançant d’un même pas vers son avenir », a-t-il conclu.
Par cette déclaration visionnaire, le président Tebboune place l’Algérie au cœur d’une nouvelle dynamique africaine, où la coopération, la souveraineté et la solidarité constituent les fondements d’un développement durable et inclusif.
En s’appuyant sur cinquante projets stratégiques nationaux et continentaux, le pays confirme son rôle de moteur du changement et de catalyseur du progrès africain.
À travers cette démarche volontariste, l’Algérie trace les contours d’une Afrique interconnectée, résiliente et souveraine, où chaque infrastructure, chaque route, chaque fibre optique devient un symbole d’unité et de progrès partagé.
Une Afrique en marche vers son destin, forte de sa jeunesse, de ses ressources et de sa foi en l’avenir.

Par R.E

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