L’Algérie plaide pour une Afrique unie, connectée et souveraine à la troisième Conférence sur le financement des infrastructures

dknews
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Lors de la troisième Conférence sur le financement des infrastructures pour le développement en Afrique, tenue du 28 au 31 octobre 2025 à Luanda, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, par l’intermédiaire du président du Conseil de la Nation, M. Azouz Nasri, un message fort et visionnaire pour une Afrique résolument tournée vers la modernité, l’intégration et la souveraineté économique. Le chef de l’État a d’abord salué l’initiative du président angolais et président de l’Union africaine, João Lourenço, pour l’organisation de ce rendez-vous continental majeur, ainsi que l’accueil fraternel réservé à la délégation algérienne, symbole d’une solidarité africaine enracinée dans l’histoire et le destin commun des peuples du continent. Dans une allocution empreinte de réalisme et d’ambition, le message du président Tebboune a souligné que les infrastructures ne sont pas de simples structures physiques, mais « les artères de la croissance et les clés du développement durable ». L’Algérie, fidèle à sa vision panafricaine et à son engagement en faveur de la solidarité, demeure convaincue que la renaissance du continent ne saurait se concrétiser sans un réseau d’infrastructures modernes, intégrées et interconnectées, favorisant la libre circulation des personnes, des biens et des services.

Une vision africaine de la connectivité et de la souveraineté

Le président Tebboune a rappelé que la construction d’une Afrique forte et unie passe par la mise en place de corridors économiques intégrés, d’axes ferroviaires stratégiques, d’infrastructures énergétiques et numériques ambitieuses, et d’une coopération accrue entre États. L’Algérie, a-t-il ajouté, œuvre sans relâche à concrétiser cette vision à travers plusieurs projets à vocation continentale, dont : Le projet du Transsaharien, reliant l’Algérie à cinq pays africains, véritable poumon économique pour les pays du Sahel ; Le prolongement du réseau ferroviaire algérien vers le sud, avec une perspective d’interconnexion régionale pour renforcer le commerce intra-africain ; la route Tindouf–Zouerate, financée par l’Agence algérienne de coopération internationale, pour relier le Maghreb à l’Afrique de l’Ouest ; le câble à fibre optique transsaharien, garant de la transformation numérique du continent ; et le projet de gazoduc Nigeria–Algérie, pierre angulaire du partenariat énergétique Sud–Sud. Ces initiatives, a rappelé M. Nasri, traduisent la détermination du président Tebboune à faire de l’Algérie un acteur moteur du développement continental, en conjuguant les ressources nationales à des partenariats africains et internationaux fondés sur la réciprocité et la durabilité.

Des réformes nationales au service du développement africain

Sur le plan interne, l’Algérie déploie une stratégie ambitieuse pour moderniser ses infrastructures et renforcer sa compétitivité. Plus de cinquante projets structurants sont actuellement en cours, couvrant des secteurs clés : transport, énergie, eau, logement et numérique. Parmi les plus emblématiques figurent la construction de deux grands axes ferroviaires reliant les zones minières et portuaires du pays, la mise en service de stations de dessalement dans plusieurs wilayas côtières, l’extension du métro d’Alger, ainsi qu’un vaste programme de deux millions de logements. Cette dynamique nationale s’inscrit dans la perspective d’un développement inclusif et durable, où le progrès économique se conjugue avec la cohésion sociale et la transition écologique. L’Algérie ambitionne également de devenir un hub régional des technologies et du numérique, en s’intégrant aux chaînes de valeur africaines et mondiales.

Un appel à l’action et à la responsabilité collective

Le message du président Tebboune a aussi pris la forme d’un appel vibrant à l’action concertée. L’Algérie a plaidé pour la mise en place de mécanismes concrets et de calendriers précis afin d’accélérer la réalisation des grands projets d’infrastructure du continent. Elle propose notamment la création d’une instance permanente de coordination entre l’Union africaine, les États membres et les institutions financières régionales, l’adoption d’une approche flexible adaptée aux spécificités de chaque région, et la mobilisation prioritaire des ressources africaines avant tout recours à l’endettement extérieur. Pour l’Algérie, la réussite de l’intégration africaine passe aussi par une meilleure gouvernance : transparence, suivi régulier, évaluation des performances et valorisation des résultats concrets. Mais surtout, elle exige une participation active des jeunes Africains, porteurs d’innovation et d’espoir, véritables bâtisseurs de l’Afrique de demain.

L’Afrique, une puissance en devenir

En conclusion, le président Tebboune a exprimé sa confiance en la capacité du continent à s’émanciper et à s’imposer comme un pôle majeur du développement mondial. L’Afrique, a-t-il affirmé, « possède toutes les ressources humaines, naturelles et intellectuelles pour construire son avenir ». Il appartient désormais à ses dirigeants et à ses peuples de transformer ce potentiel en réalité tangible, pour qu’émerge une Afrique unie, souveraine et prospère — une Afrique qui parle d’une seule voix et avance d’un même pas vers la dignité et le progrès.

ABED MEGHIT

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