L’Algérie franchit une nouvelle étape décisive dans sa stratégie de modernisation du secteur de la santé. Lundi, à Alger, le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, et la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud, ont co-présidé une importante réunion consacrée à l’évaluation de l’état d’avancement du projet de numérisation du système national de santé.
Ce rendez-vous stratégique, tenu au siège du ministère de la Santé, a permis de dresser un bilan précis des réalisations et de tracer les grandes orientations pour une transition numérique ambitieuse, cohérente et durable.
Dans son intervention, M. Aït Messaoudene a mis l’accent sur la nécessité d’une transformation qualitative et effective vers un système de santé numérique intégré, capable d’interconnecter l’ensemble des établissements hospitaliers et cliniques du pays.
Il s’agit, selon lui, d’un enjeu capital pour l’amélioration de la qualité des soins, la fluidité des échanges médicaux et la prise en charge optimale du patient.
Le ministre a souligné que cette interconnexion, qui regroupera les différentes plateformes et spécialités médicales dans un réseau national unifié, permettra non seulement de rationaliser les ressources, mais surtout de placer le citoyen au centre du dispositif sanitaire.
L’un des piliers de cette mutation réside dans le dossier électronique médical (DEM) du patient. Véritable révolution dans la gestion de l’information médicale, ce dossier numérique garantira la conservation sécurisée de l’ensemble des données de santé du patient, accessibles à tout établissement sanitaire via la carte nationale d’identité ou le numéro d’identification national.
Ce système novateur facilitera la continuité des soins, évitera la redondance des examens et renforcera la coordination entre les structures hospitalières, publiques et privées.
Le ministre a également insisté sur l’activation du réseau national des plateformes prioritaires, à l’image du système de veille et d’alerte pour l’approvisionnement en produits pharmaceutiques, des plateformes de maintenance des équipements médicaux et de radiothérapie, ainsi que d’autres outils numériques essentiels à la gestion quotidienne des établissements.
Il a, par ailleurs, proposé la création de nouvelles plateformes, notamment celles dédiées à la gestion des ressources humaines et à la formation continue du personnel médical et paramédical, afin d’assurer une adaptation constante aux évolutions technologiques.
Pour sa part, Mme Benmouloud a réaffirmé la mobilisation totale de son département pour accompagner cette transformation, qualifiant le secteur de la santé de « stratégique et vital ».
Elle a rappelé que la numérisation constitue un levier essentiel pour améliorer l’accessibilité et la qualité des services de santé, réduire les inégalités entre régions et renforcer la transparence dans la gestion des données publiques.
Cette convergence de visions entre les deux ministères illustre la volonté du gouvernement d’édifier une santé moderne, connectée et performante, conforme aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en matière de gouvernance et de transformation numérique.
Les deux responsables ont d’ailleurs souligné que la réussite de ce projet national dépasse le cadre institutionnel : elle implique la synergie de l’ensemble des acteurs, médecins, informaticiens, gestionnaires et partenaires techniques.
Cette réunion de travail marque ainsi une étape clé vers une révolution digitale dans la santé algérienne, où la technologie devient un outil au service de la vie, de la prévention et de la performance.
La digitalisation du secteur se présente comme un défi majeur, mais aussi comme une formidable opportunité pour faire de l’Algérie un modèle régional en matière de santé intelligente et de gouvernance numérique efficace.
