La bataille du numérique est au cœur de la Nouvelle Algérie. Elle est à la base des enjeux du développement économique et social du pays dans son projet de réforme systémique pour un arrimage aux défis de la globalisation…
La numérisation est d’ores et déjà un domaine qui avide les pays. Elle reste un élément irréductible pour éterniser le développement et la compétitivité. Dans ce contexte l’Algérie a déjà mis en évidence une panoplie d’outils pour suivre l’évolution moderne hissant l’étendard du développement.
Depuis ces dernières années, la numérisation de notre environnement a considérablement progressé. Mais la contagion de ce monde numérique s’est accentuée depuis l’apparition de la pandémie de la Covid -19. Une contamination qui avait annoncé déjà une mutation, qui s’accélère déjà avec la décision politique de faire de la numérisation un dossier prioritaire.
Grâce à la numérisation, l’Algérie possède une grande chance de se lancer plus lancer son développement. Et pour cause la numérisation contribue au développement, local, régional, et national… ..
L’introduction du numérique au sein de tous les secteurs comme l’exige le président de la république Abdelmadjid Tebboune constitue un réel jalon pour la construction d’une économie nationale moderne et un Etat prospère.
Il s’agit d’une aubaine pour le succès des start-up, et une transformation profonde de la vie des entreprises. Les enjeux sont de taille, notamment une modernisation et adaptation de l’ensemble de la société ou de l’entreprise au monde du 21ème siècle, marqué par la compétitivité, la croissance, et l’emploi. En effet, estiment bon nombre de spécialistes, l’économie numérique pourrait être un nouveau paradis pour les entreprises, à condition que tous les acteurs s’y mettent. « La numérisation est une opportunité pour moderniser notre économie, et la transformation numérique de l’économie est une chance que le pays doit saisir pour combler son retard économique. » soulignent les économistes, affirmant que « Pour les entreprises, la numérisation est un impératif pour être compétitives. Dans l’économie numérique, la concurrence est à la portée d’un clic et les entreprises accroissent leur dépendance aux consommateurs désormais capables de mettre en concurrence, en permanence les offres disponibles. »
Et pour que les entreprises numériques innovent davantage afin d’améliorer sans cesse leur promotion et leur rentabilité, le président a aussi plaidé pour un haut débit d’Internet, et instruit pour endiguer le phénomène de la lenteur et des coupures. Cette décision du chef de l’Etat vise à créer la fluidité des échanges informationnels et la performance des réseaux numériques.
Tout simplement, les nouvelles technologies et le numérique ont toute leur place dans ce nouvel Agenda et seront un élément essentiel de son succès. En réduisant les coûts de transaction et de coordination, en générant du lien entre les personnes, en diminuant les coûts de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information et en facilitant l’innovation, le numérique offre des opportunités considérables pour relever ces défis.
Secteur économique en forte croissance et créateur d’emplois, le numérique est aussi un levier pour renforcer l’efficacité de tous les secteurs de l’activité humaine : dans l’administration comme dans les entreprises, dans l’agriculture, le commerce, le développement urbain, la santé, l’éducation, la formation, les médias, le secteur financier ou encore l’accès à l’énergie. Facteur d’innovation transverse, le numérique génère partout de nouveaux usages et contribue à transformer les modèles, qu’ils soient économiques, sociétaux ou politiques.
Professeur Benleulmi Zoubir spécialiste en management a insisté, sur les enjeux de la numérisation et les conséquences sur la souveraineté du pays. « Il faut prendre des mesures au niveau législatif et au niveau technique pour assurer la souveraineté sur les données des Algériens collectées par les grandes sociétés, qu’elles soient nationales ou internationales. Nous avions besoin de l’intelligence de nos meilleurs experts dans tous les domaines pour nous adapter à ce nouveau monde. Formons-les, équipons-les, responsabilisons-les et ils sauront nous éclairer. » A estimé ce professeur ex PDG de l’école internationale White See Business School de Sidi Abdellah à Alger .
Les administrations, l’université et les hôpitaux se digitalisent à Tlemcen
Un petit voyage au pays du numérique, à travers certaines administrations et infrastructures sanitaires dans la wilaya de Tlemcen, montre à quel point le monde administratif se modernise davantage. En un clic, le citoyen peut depuis chez lui demander n’importe quel document.
Ces institutions sont en train de remodeler leurs pratiques, leurs formations et même leur langage à partir de l’idiome des bienfaits numériques.
Dans le secteur de la justice, cette modernisation s’inscrit dans la dynamique de réforme de l’Etat et dont le principal but final, est d’améliorer le service rendu au justiciable. Derrière l’écran, le citoyen peut demander son casier judiciaire, voir les dates des audiences, retirer le certificat de nationalité…
Ce secteur à l’instar d’autres villes a réalisé d’importants progrès en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication et de transformation vers le monde numérique. Plusieurs projets ont été concrétisés afin d’atteindre une justice moderne, conforme aux normes internationales, en simplifiant et en améliorant les procédures judiciaires et administratives…, grâce à la mise en place et le développement d’un réseau de communication interne consacré au secteur de la justice, reliant l’administration centrale à toutes les juridictions, les établissements pénitentiaires et les organismes sous tutelle à l’aide de la fibre optique.
D’autres efforts verront la concrétisation d’une Justice numérique, qui permettra aux avocats, de retirer les copies ordinaires des jugements et arrêts signés électroniquement, ainsi qu’une possibilité de suivre le cours des affaires et de consulter les dispositifs des jugements, via le portail web du ministère de la Justice.
Par ailleurs, le projet du ministère de l’intérieur (MICL) a permis la modernisation des administrations des Daïra, communes et wilayas. Plus d’attente pour le retrait d’un acte de naissance. La numérisation a fini par endiguer la bureaucratie de l’état civil qui délivre l’acte de naissance une semaine après le dépôt de la commande. Aujourd’hui et grâce à cette technologie, le citoyen peut aisément retirer les documents demandés. L’opération de numérisation des registres du service d’état civil a été définitivement achevée au niveau de toutes les communes de la wilaya. Cette action permettra aux citoyens de retirer leurs documents de n’importe quelle région du pays grâce au réseau automatisé.
Autres bienfaits de la numérisation au sein du secteur de la culture de Tlemcen, le lancement et l’achèvement d’une opération de numérisation des manuscrits. C’est le cas de l’annexe du Centre national des manuscrits de Tlemcen qui a numérisé des dizaines de manuscrits liés au « Fikh » et la « Sira Ennabawiya». Toutes ces actions, a-t-on expliqué, s’inscrivent dans le cadre de la préservation des manuscrits et la création d’une bibliothèque numérique
Pour sa part, la direction du commerce de Tlemcen a pratiquement achevé la numérisation du registre de commerce. Lancée en 2018, selon la direction du commerce, conformément au décret ministériel portant création d’un registre de commerce électronique, cette numérisation a beaucoup facilité la tâche aux responsables du secteur et aux citoyens. « Avec ce système, on est arrivé à bien gérer l’état actuel des inscrits, des pseudo-commerçants mais surtout la sécurisation des documents », a estimé Guezzane, cadre de la DCP
Dans le secteur de la santé, une autre application pour la numérisation du mouvement des médicaments au sein du secteur, a été mise sur pied. L’importance de cette technologie selon la direction de la santé vise à gérer les stocks des pharmacies et éviter tout gaspillage de médicaments. S’ajoutent également les systèmes d’informatisation au niveau des hôpitaux pour le suivi des malades. Selon la DSP , dans les hôpitaux comme dans les cabinets médicaux, la gestion des données liées à la prise en charge des patients a connu à une grande modification en dispensant le dossier patient du format papier à une version numérique des données. « La généralisation d’un dossier patient informatisé est un défi considérable » a-t-on estimé.
De l’avis de la direction générale du CHU de Tlemcen, le secteur de la santé est l’un des secteurs les plus importants auquel nous devons accorder une attention particulière en ce qui concerne tous les aspects, notamment dans le stockage des informations des patients. Pour atteindre cet objectif, l’archivage est connu comme un moyen de préserver les informations médicales, ce qui facilite le travail des médecins en général et de l’hôpital en particulier.
Par ailleurs, même le secteur de l’Education mise sur la formation des enseignants. Tlemcen a déjà abrité une conférence régionale autour du Plan national de formation et la numérisation du secteur de l’Education. L’éducation et la formation pour accompagner le numérique ont été largement débattues où l’accent a été mis sur « Des compétences numériques pour tous».
Un environnement numérique au service de l’université de Tlemcen
Dans le cadre du projet de numérisation de l’ensemble de ses services, l’université Abou BakrBelkaid de Tlemcen a déjà mis à la disposition de l’ensemble de son personnel et étudiants, un environnement numérique de travail (ENT). Cette plateforme numérique permet l’accès et les consultations des différents dossiers administratifs, la rémunération et le suivi de carrière….
Cet environnement numérique permet également d’éditer les bulletins de paye ainsi que l’attestation de travail.
L’université de Tlemcen connaît des mutations rapides en se lançant dans une course effrénée à l’innovation, sans cesse stimulée par les injonctions de l’État et des milieux économiques, ainsi que par la mode des classements internationaux
Autour du numérique à l’université, prolifère, en effet, une nouvelle langue nourrie de néologismes. Les systèmes numériques recouvrent désormais une large panoplie d’outils, de dispositifs et de projets. Des colloques leur sont consacrés, car le numérique est considéré comme un progrès qui ne faut point négliger.
De nombreux enseignants et étudiants ont souligné que le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment, à Tlemcen, connaît une situation paradoxale : sans cesse présentée comme une priorité nationale pour relancer la compétitivité de la nation et former la jeunesse. Comme de nombreux autres secteurs de la société, l’université est, en effet, de plus en plus quadrillée par les outils et les discours du numérique censés résoudre toutes les difficultés entre autres dans les administrations, les laboratoires ou les bibliothèques, les amphis ou les salles de cours… Et pour cause les TIC sont des instruments qui permettent le développement et la prospérité des pays.
Ce Plan d’action numérique estiment bon nombre d’enseignant vise, à donner un élan capital en faveur d’une meilleure exploitation du potentiel numérique au pays, afin d’aller plus loin et structurer une réponse à la hauteur des enjeux. « Le numérique est également un moyen de mieux utiliser nos ressources naturelles, d’économiser notre énergie et de préserver notre planète, grâce à des projets de recyclage des déchets mobiles par exemple, car il permet de produire et de consommer de manière plus durable, de vivre ensemble autrement. » a-t-on assuré.
M .M
