Jair Bolsonaro contre-attaque : L’ancien président brésilien fait appel de sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État

dknews
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L’ancien président du Brésil, Jair Bolsonaro, refuse de se résigner à sa lourde condamnation.

Lundi, sa défense a officiellement déposé un recours en appel contre la décision de la Cour suprême brésilienne qui l’a condamné, le 11 septembre dernier, à vingt-sept années de réclusion pour tentative de coup d’État.
Cette condamnation historique marque l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire politique contemporaine du Brésil, où l’ex-dirigeant d’extrême droite, battu dans les urnes en 2022, est accusé d’avoir cherché à se maintenir au pouvoir par la force.
Âgé de 70 ans, Jair Bolsonaro, président du Brésil de 2019 à 2022, avait vu sa carrière politique s’effondrer après sa défaite face à Luiz Inacio Lula da Silva lors du second tour de l’élection présidentielle d’octobre 2022.

Selon le verdict rendu par la Cour suprême, il aurait été le chef d’une véritable « organisation criminelle » dont l’objectif était de remettre en cause le résultat des urnes et d’imposer un maintien autoritaire de son pouvoir, quitte à piétiner les institutions démocratiques du pays. Ce procès, qualifié d’historique par la presse brésilienne et internationale, s’inscrit dans une période de forte polarisation politique au Brésil.
Les magistrats ont estimé que Bolsonaro avait utilisé l’appareil d’État et ses partisans les plus radicaux pour fomenter un plan visant à saper la démocratie et à contester la légitimité du scrutin présidentiel.
Le jugement, rendu après plusieurs mois d’audiences et de révélations accablantes, a été accueilli avec soulagement par une partie de la population, mais aussi avec colère par ses fidèles, qui continuent de le présenter comme victime d’un « procès politique ».
Dans le document soumis en appel, la défense de Jair Bolsonaro conteste la décision de la Cour suprême, dénonçant des « ambiguïtés, omissions, contradictions et obscurités » dans le verdict rendu.
Les avocats affirment vouloir rétablir « la vérité judiciaire » et dénoncent ce qu’ils considèrent comme une interprétation politique des faits.
Ils réclament une réévaluation complète du dossier, espérant obtenir une réduction de la peine, voire une annulation du jugement.

La Cour suprême n’a fixé aucun calendrier pour examiner ce recours, laissant planer une incertitude quant à la suite judiciaire du dossier.
Selon la loi brésilienne, Bolsonaro ne pourra être incarcéré qu’une fois tous les recours épuisés, une procédure qui pourrait s’étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années.
En attendant, l’ancien président demeure assigné à résidence depuis le mois d’août, sur décision du juge Alexandre de Moraes, qui supervise l’affaire.
Ce dernier a justifié cette mesure en arguant que Bolsonaro avait violé une précédente interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux, une plateforme qu’il avait souvent utilisée pour galvaniser ses partisans et diffuser ses positions controversées.
Ce rebondissement judiciaire survient alors que le Brésil tente de tourner la page d’une période politique tumultueuse, marquée par des divisions profondes et une méfiance persistante envers les institutions. La condamnation de Bolsonaro, qui fut autrefois un héros pour une partie de la droite brésilienne, illustre la fermeté des juges face aux dérives autoritaires et à toute tentative de déstabilisation démocratique.
Mais au-delà du cas Bolsonaro, ce procès interroge sur l’avenir du pays.

Le Brésil se retrouve à la croisée des chemins : entre le besoin de justice et le risque d’alimenter un ressentiment politique déjà explosif.
Tandis que Lula da Silva s’efforce de reconstruire la cohésion nationale et de redorer l’image du Brésil sur la scène internationale, l’ombre de son prédécesseur continue de hanter la vie politique du pays.
L’appel déposé par Jair Bolsonaro ouvre un nouveau chapitre dans une saga judiciaire hors norme.
Qu’il soit finalement confirmé ou annulé, le verdict final fera date et déterminera, d’une manière ou d’une autre, la place que l’histoire réservera à celui qui aura tenté, selon la justice brésilienne, de défier la démocratie au nom de son pouvoir perdu.

Par Abed Meghit

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