Les marchés financiers ont accueilli dans l’enthousiasme le triomphe du président ultralibéral Javier Milei lors des élections législatives de mi-mandat. Lundi, au lendemain d’un scrutin qui a consolidé son autorité politique, la Bourse de Buenos Aires a bondi de plus de 20 %, tandis que le peso argentin s’est envolé face au dollar, redonnant un souffle inattendu à une économie longtemps chancelante. Avec plus de 40 % des suffrages recueillis à l’échelle nationale, le parti de Milei a remporté un succès retentissant qui renforce considérablement sa fragile base parlementaire. Ce vote de confiance populaire offre au président une marge de manœuvre élargie pour poursuivre son ambitieux programme de dérégulation et de privatisations, jusque-là freiné par un Parlement divisé et réticent.
Sur le plan économique, les signaux sont spectaculaires : le peso a grimpé jusqu’à 1 420 pour un dollar, avant de se stabiliser à 1 460, soit une appréciation de plus de 3,5 %. Le principal indice boursier, le Merval, a clôturé sur une hausse inédite de 21,78 %, tandis que les titres argentins cotés à Wall Street ont affiché des progressions vertigineuses, parfois supérieures à 40 %.Les analystes y voient un regain de confiance dans la capacité de Milei à maintenir le cap des réformes malgré les tensions sociales. La victoire du président, sur fond d’inflation galopante et de pauvreté persistante, rassure les investisseurs qui redoutaient une instabilité politique post-électorale. Mais cette euphorie pourrait être de courte durée si les réformes annoncées ne produisent pas rapidement des résultats tangibles. Pour l’heure, la victoire législative de Milei apparaît comme un pari réussi : celui d’un dirigeant au style radical, qui promet de « dynamiter » le système en place et de replacer l’Argentine sur la carte économique mondiale.
ABED MEGHIT
