L’Algérie franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son indépendance pharmaceutique. En visite de travail à Tizi-Ouzou, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a annoncé une série de mesures destinées à faciliter l’obtention des agréments pour les producteurs et investisseurs engagés dans la fabrication de dispositifs médicaux. Une initiative stratégique qui s’inscrit dans la volonté de l’État de promouvoir la production nationale et de réduire la dépendance vis-à-vis de l’importation. Lors de cette visite d’inspection, M. Kouidri a souligné la dynamique encourageante que connaît la wilaya de Tizi-Ouzou dans ce domaine. Avec déjà sept unités de production de dispositifs médicaux opérationnelles, la région s’affirme progressivement comme un acteur clé de l’industrie pharmaceutique nationale.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’accompagner cette évolution par des mesures incitatives, en affirmant que son département ministériel travaillait activement à lever les obstacles administratifs freinant les initiatives industrielles locales. « Nous encourageons tous les producteurs et investisseurs, qu’ils soient déjà actifs ou en phase de lancement, à s’engager dans ce secteur stratégique. Des facilitations concrètes seront mises en place pour leur permettre d’obtenir rapidement les agréments nécessaires », a déclaré le ministre, saluant au passage la contribution du secteur privé dans ce domaine, tout en rappelant que le groupe public SAIDAL demeure un acteur majeur implanté sur l’ensemble du territoire national. Pour M. Kouidri, Tizi-Ouzou réunit tous les atouts pour devenir un véritable pôle de production de dispositifs médicaux. Il a rappelé que la fabrication locale de ces produits avait débuté il y a deux ans et affichait déjà des résultats prometteurs.
Si cette tendance se poursuit, a-t-il souligné, l’Algérie pourrait non seulement réduire considérablement sa facture d’importation, mais aussi renforcer sa sécurité sanitaire nationale, un objectif cher au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le ministre a également mis en lumière un chiffre révélateur : l’Algérie importe actuellement près de 129 600 articles liés à l’industrie pharmaceutique, dont une grande partie concerne des produits de quincaillerie spécialisés. Ce constat illustre l’importance d’une production locale plus diversifiée et intégrée, capable de répondre aux besoins du marché national tout en créant de nouvelles opportunités économiques et d’emploi. Abordant la situation globale du secteur, Ouacim Kouidri a affirmé que l’Algérie couvre aujourd’hui environ 82 % de ses besoins en médicaments grâce à la production nationale, un taux en constante progression. Ce résultat témoigne des efforts déployés depuis plusieurs années pour bâtir une industrie pharmaceutique performante, résiliente et compétitive. À travers cette politique volontariste, le ministère de l’Industrie pharmaceutique entend faire de la production locale un pilier central du développement économique et sanitaire du pays. L’exemple de Tizi-Ouzou, en plein essor, symbolise cette nouvelle orientation : celle d’une Algérie qui mise sur ses propres capacités, sur l’innovation et sur la souveraineté industrielle pour construire un avenir plus sûr et durable.
ABED MEGHIT
