Zones d’ombre : Pour une bonne place au soleil

dknews
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Conscient des enjeux socio-économiques et politiques que représente le monde rural à travers le pays, le Président de la République qui a engagé des réflexions pour la prise en change des zones d’ombre, ne cesse d’œuvrer pour que ce  monde rural qui est pourvoyeur de capitaux humains, renfermant  des gisements de richesses  puisse devenir un levier économique.

On les appelle comme on veut, ou comme on peut. Mais certainement pas comme on l’aurait souhaité du côté de ceux qui supportent le calvaire de maux et de fléaux certains qui empoisonnent une existence faites de manques et de difficultés aussi nombreux que divers.    On les désignait pour tout cela et jusque là, comme l’arrière pays, l’intérieur du pays, les bourgades reculées, les communes déshéritées… en dichotomie avec la ville, les grands centres urbains, les chefs lieux… Aujourd’hui, on leur assigne cette désignation de zones d’ombre. Seraient-elles à l’ombre du reste du pays ?  Seraient-elles en reste du reste des contrées du territoire national ?  Où vivraient-elles tout bonnement dans  l’ombre ? Ou à l’ombre  des lieux plus nantis, plus privilégiés, mieux desservis, plus vernis sur tous les plans. A présent qu’on les a au moins identifiées, à la bonne heure, ou bonheur, c’est selon,  voilà le branle bas général autour de ces zones d’ombre qui commencent à avoir leur part du soleil. Enfin ! Tout un programme qui va sortir ces douars et leurs chaumières  de leur quotidien, car il va s’en trouver désormais chamboulé. Et la vie des populations marginalisées complètement bouleversées avec ! Car, n’est-ce pas elles qui vont voir tout leur cadre de vie revue et corrigé? Leur prise en charge sociale, économique, culturelle remise à neuf ? Et même que les autorités locales supervisées par les pouvoirs publics sont instruits de veiller aux changements avec les budgets adéquats alloués en matière d’assainissement, d’alimentation  en eau potable, d’installations en gaz, électricité ; de fibre optique, d’infrastructures sanitaires, de chantiers de constructions de logements, de structures éducatives, de lieux de loisirs et de sport, de transport tout genre confondu, de travaux publics…. Et rien n’est laissé au hasard.

Les plus hautes autorités de l’Etat ont mis sur rail ce gros ouvrage mené à exécution par de hauts responsables qui se déplacent au sein même de ces zones d’ombre, pour faire suivre d’effet les instructions et les décisions qui viennent en écho aux plaintes, manifestations, réclamations des populations délaissées, abandonnées  à leur sort, qui ne devait jamais être le leur. Ces appels de la rue ont été entendus et  écoutés. D’où ce répondant en réactions immédiates sur le terrain des interventions pour tenter de cerner les problèmes soumis à résolution. Des solutions idoines accompagnent ainsi les visites de travail et d’inspection dans ces régions éloignées pour tenter de mettre le doigt sur ce qui ne va pas pour compléter les entreprises initiées dans un premier temps. Un suivi régulier et attentif  des travaux et des projets préconisés est aussi exigé des responsables sur place avec un cahier des charges à mener à bon port, le tout supervisé, au bout d’une échéance, examinée, contrôlée et laissée à appréciation, pour que la promesse due soit tenue. Finis donc les discours pompeux et enflammés et qui ne finissent là où la parole prend fin ? Terminés alors les chantiers du provisoire qui dure ? A bannir à jamais les différences sociales aux quatre coins du pays ? Plus qu’un souhait, une réalité palpable par ceux qui en attendent énormément puisque eux aussi veulent et depuis fort longtemps sortir de l’ombre. Sans l’ombre d’un doute ? Attendons un peu pour s’en assurer. Car, il faut être indulgent et savoir encore patienter pour voir les fruits de ce défrichage. Même si le temps presse, mieux vaut tard que jamais !   

En effet une partie non négligeable des territoires ruraux connaît une métamorphose de leur morphologie, principalement façonnée par la mise en œuvre de nombreux programmes visant à développer des équipements publics (éducation, santé, eau potable et assainissement, etc.), d’infrastructures de transport, de réseaux de tout genre (électricité, gaz, internet), de logements (individuel et collectif) et de développement agricole. Ces programmes ont contribué à maintenir une population rurale croissante ; l’exode rural, très massif durant les premières décennies de l’indépendance, n’a pas vidé les zones rurales de leur population. Il est cependant important de noter que la croissance de la population rurale a été positive, mais nettement moins importante que celle des villes. Des territoires ruraux, autrefois pauvres et marginalisés, se retrouvent aujourd’hui, grâce à leurs potentialités hydriques, engagés dans des dynamiques économiques croissantes, entrainées par un développement agricole rapide et de grande ampleur par endroits.

Le monde rural futur monde économique, estime Dr Rachid Benaissa ancien ministre de l’agriculture et du développement rural

Selon l’ancien ministre de l’agriculture, Dr Rachid Benaissa ,  existe une  réelle ambition d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche liées aux défis auxquels sont confrontées nos régions rurales . A son avis les défis sont nombreux et de toutes sortes économiques, écologiques, sociaux culturels… « une nouvelle dynamique et de nouvelles perspectives de recherches sont nécessaires…et ça en vaut la peine de s’y investir ; tout d’abord et il faut le noter avec force et c’est un grand acquis pour notre pays, que malgré l’urbanisation galopante et les évolutions parfois contrastées que nous avons connu, nous avons encore des territoires ruraux vivants où plus de douze millions d’habitants y vivent et y travaillent. Ces territoires, souvent en mutation doivent être préservés, sécurisés et développés ; il y va de notre sécurité, de notre politique d’aménagement des territoires, de notre cohésion sociale, de notre volonté de réduire les inégalités territoriales et de notre sécurité et souveraineté alimentaire… »

Répondant à une question liée à la  politique pour que le monde rural connu comme cet ensemble d’espaces physiques riches en ressources naturelles puisse devenir un monde économique , Dr Rachid Benaissa a souligné que :  « Le développement rural durable repose sur des concepts qui englobent à la fois la définition du territoire, les objectifs stratégiques, et les mécanismes et instruments d’action nécessaires pour assurer un développement équilibré et respectueux des ressources disponibles.

Une Politique de Développement Rural Durable (PDRD) repose sur des principes clés : la durabilité (environnementale, sociale et économique), l’implication des populations locales, et l’adaptation aux spécificités des régions. Elle vise à réduire les disparités territoriales, moderniser les infrastructures, diversifier l’économie et valoriser les ressources naturelles, humaines et culturelles. L’un des fondements essentiels d’une PDRD est de considérer que chaque territoire, indépendamment de ses contraintes ou de sa situation initiale, possède des potentialités à valoriser. Ce principe se traduit par la nécessité de développer des projets locaux spécifiques, construits autour des atouts uniques de chaque zone. Les territoires ne doivent plus être vus comme de simples espaces à subventionner, mais comme des entités dynamiques, capables de contribuer au développement national. »

Cependant et comme la  situation du monde rural en Algérie est actuellement préoccupantes, puisque  ces territoires sont fortement influencés par le caractère instable du climat, une urbanisation anarchique et pression démographique ; Dr Benaissa préconise la nécessité de protéger les terres qui restent pour les consacrer exclusivement à l’agriculture . Aujourd’hui a-t-il expliqué , «  la situation des territoires ruraux n’est pas aussi préoccupante. Ils font l’objet de plusieurs importants programmes économique, sociaux et culturels et j’en conviens font face aussi à plusieurs défis comme les effets du changement climatiques mais également et avec beaucoup d’espoirs à une circulation rapide des informations, des savoirs et à un accaparement des nouvelles technologies par les ruraux que permet aujourd’hui l’économie de la connaissance.

Cependant il est clair qu’une approche territoriale pour surmonter tous ces défis est à favoriser. » il a ajouté par ailleurs qu’un développement rural durable nécessite une vision intégrée qui tient compte des spécificités locales. Cela inclut notamment la prise en compte des besoins des populations rurales et l’élaboration de politiques basées sur des diagnostics précis et partagés. Donc le monde rural ne doit pas être appréhendé comme problème ou comme un monde ou territoire subsidiaire au monde urbain. Le rural devrait être appréhendé comme synonyme d’avenir et de potentialités à découvrir et à valoriser

S’agissant de la  politique des zones d’ombre engagée par le Président de la République, notre interlocuteur a précisé que : «  L’État social qu’est l’Algérie fait de la lutte contre les inégalités sociales un des axes fondamentaux de sa politique de développement et toutes les institutions et la société civile doivent être impliquées. Pour appréhender un programme d’envergure il fallait commencer par réduire les inégalités, donner de l’espoir, mobiliser tous les acteurs et éliminer les zones dites « d’ombre ». »

Ainsi donc, il est nécessaire de mettre en place une réelle   stratégie et une bonne politique pour que ce monde rural puisse sortir de l’ombre. Dr Rachid Benaissa a rappelé qu’: «En complément de ce qui a été dit , sur la base des expériences acquises et aussi en tenant en compte du contexte actuel, de la forte volonté politique exprimée par la plus haute autorité du pays pour une sécurité et souveraineté alimentaire  durable et de manière particulière des objectifs annoncés des nouveaux statuts de la wilaya et de la commune pour la construction d’une décentralisation et de la participation  des populations aux actions de développement de manière efficace ,je me permets d’énoncer les principes de base d’une politique agricole et rurale durable à savoir « Tous les territoires ont un avenir .Intégration de la durabilité.

Différenciation des territoires. Participation des populations locales. Innovation et proximité.

Planification du programme global qui a imprimé le niveau et le rythme du développement local … en passant par la juxtaposition des actions et des programmes sectoriels…à l’approche globale qui oriente, incite, libère, encadre et complète les initiatives locales…. »

M.M

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