L’exposition du 10e Festival culturel national de la création féminine, qui se poursuit jusqu’au 24 octobre à la Villa Boulkine (Hussein Dey Alger), met en valeur des conceptions et des faits culturels qui rappellent la richesse et l’ingéniosité de la créativité ancestrale.
Réunies sous le slogan « Authenticité qui se narre .. Créativité illuminante », les exposantes, issues entre autre de, Oued Souf, Adrar, Alger, Tamanrasset, M’Sila, Boussaada, Touggourt, Tindouf, Djanet, El Meneaa, Ghardaïa ou encore Illizi, ont été triées sur le volet pour présenter le patrimoine culturel ancestral dans un élan pédagogique et une vision contemporaine.
Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux Arts d’Alger, la jeune designer Djenat Mahfouf d’Alger présente le projet « TAFAT » (lumière en Tamazight), une habitation saharienne localisée à Djanet, adaptée à son environnement local naturel et culturel, reprenant les codes de l’architecture traditionnelle algérienne.
Cette maison comprend un patio et un moucharabieh, offrant le confort d’un mode de vie saharien traditionnel, redéployés dans une conception contemporaine, empreinte de modernité.
Une unité centrale dotée d’un patio qui regroupe les lieux de la vie collective d’une maison ordinaire (salon, cuisine, salle à manger et salle de bain) se dresse au milieu de la construction, entourée de trois unités individuelles à usage plus intime (chambres).
L’habitation est réunifiée par une toiture courbée dressée en deux parties, la première, surmontée de panneaux solaires, qui offre une isolation thermique supplémentaire, et la seconde, obombre des abris pour véhicules, ainsi que des espaces pour détentes (Qaadet).
Conforme aux normes écologiques, cette habitation est conçue à partir de briques de terre crues, ainsi que de bois de palmiers local traité, jouissant de faisceaux de lumière vifs, obtenus grâce aux façades de son unité centrale qui laissent pénétrer naturellement la lumière.
D’autres stands mettent en valeur l' »Imzad », instrument de musique inscrit en 2013 par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l`humanité, l’ »Ahallil » de Gourara genre poétique et musical de la région du sud-ouest de l’Algérie qui figure depuis 2005 parmi les chefs-d’œuvre du patrimoine universel, le patrimoine « Hassani » de la région sud-ouest algérienne et le « Tindi », patrimoine musical et rythmique touareg.
Les exposantes se sont affairées à renseigner les visiteurs sur le montage d’une boucle poétique, rythmique ou musicale de ces genres autochtones, aux cadences irrégulières, qui, une fois saisie par l’apprenant, sera multipliée pour produire un corpus musical sur lequel interviendra la déclamation chantée du texte.
D’autres stands ont concerné les techniques de pigmentation de la laine dans le travail du tissage, le traitement du cuivre par le cintrage notamment et celui du cuir, ainsi que les processus de façonnage de fantaisies et de bijoux traditionnels.
Sabah Selama et Nadjat Hamoudi (mère et fille) de Boussaada arrivent à créer une matière compacte à partir d’un mélange hétérogène de matériaux aux aromes et aux parfums exotiques, soumis à la distillation jusqu’à obtenir une pâte malléable de laquelle elles façonnent des éléments de formes diverses qu’elles endurcissent pour fabriquer différents modèles de colliers.
D’autres étalages montrent la confection de tapis, de vannerie, de burnous, de tenues traditionnelles et autres, alors que les artistes peintres, El Bahi Yaahia, El Khir Maroua, Nour El Yaqin, Selma Bouhired, présentent leurs toiles figuratives aux couleurs vives, conçues dans la technique mixte, aux côtés de Lotfi Dilove, et Nessy qui eux, travaillent sur des formes qui redonnent vie à des objets récupérés ou recyclés.
Ouvert le 18 octobre, le 10e Festival culturel national de la création féminine a également inscrit dans son programme des Masters-class et des conférences, autour du patrimoine matériel et immatériel de l’Algérie.

 
			 
			 
		 
		 
		