La phoeniciculture est l’une des activités agricoles qui pourront contribuer à assurer la sécurité alimentaire, au moins dans les zones sahariennes où le palmier-dattier constitue la culture de base. Mme Souad Babahani, chef de l’équipe Productions végétales de la palmeraie du laboratoire de recherche bio ressources sahariennes, préservation et valorisation, de l’université de Ourgala , et qui est actuellement en retraite , a souligné que « le palmier-dattier donne les dattes utilisées comme aliment pour l’homme et aussi comme fourrage pour l’animal.
Il contribue à l’augmentation des revenus des agriculteurs, des commerçants, des exportateurs et des transformateurs ». Plusieurs produits et sous-produits, ajoute-t-elle, sont élaborés à base de dattes et du dattier : « Ces produits contribuent donc à l’élévation du niveau social des populations qui le cultivent. Or, la plupart de ces produits et sous-produits sont restés à l’état primitif en Algérie. »
La valorisation des dattes et des autres produits du dattier, estime-t-elle, reste toujours possible si le développement technique en matière de technologie alimentaire est assuré. « L’appel à l’expérience des autres pays, surtout arabes, dans ce domaine pourrait accélérer ce développement puisque l’Algérie possède une diversité très importante de plus d’un millier de cultivars ; d’où uniquement cinq cultivars, à leur tête la DegletNour, sont valorisés. »
En effet, à partir de ce produit, on peut produire entre autres la pâte de dattes, la farine de dattes, les dattes fourrées, les dattes au sirop, du «miel» de dattes ou Dibess, du sirop et des jus de dattes ou boissons non-alcoolisées, du sucre liquide ; mais également de l’acide citrique, des levures boulangère, alimentaire et fourragère, du vinaigre et de l’alcool médical etc..
Et comme le sucre a été ces derniers mois un sujet d’actualité, l’Algérie peut à partir des dattes fabriquer ce produit importé et qui coûte cher. « Une moyenne dépassant les 1,8 million de tonnes de sucre est importée annuellement sachant que la consommation du sucre en Algérie est estimée à environ 1,3 million de tonnes par an. » a rappelé Dr Babahani.
Par ailleurs, même les noyaux de dattes sont valorisés puisqu’ils rentrent dans certaines industries comme la fabrication des huiles, des produits cosmétiques et de l’aliment du bétail.
La phoeniciculture, avec toutes ses activités, engendre des revenus très intéressants, si ce ne sont tous les problèmes que vit ce secteur à cause du manque de gestion et surtout de coordination entre les structures qui le gèrent. En effet, les dattes restent parmi les rares produits agricoles exportés. « L’Algérie produit entre 650 000 et un million de tonnes et exporte, ces dernières années, entre 13 000 à 15 000 plus de 68 000 tonnes pour un cout dépassant les 70 millions de dollars.»
Ce produit, selon notre interlocutrice, pourra être développé à travers sa diversification, en produisant d’autres produits qui assureront la sécurité alimentaire des phoeniciculteurs et autres citoyens.
Dans ce sillage, il est utile de faire connaître les autres cultivars dans les marchés mondiaux, développer les différentes catégories de dattes DegletNour, y compris la commercialisation des dattes dénoyautées.
La phoeniciculture, faut-il le rappeler, est une activité agricole ; mais son développement nécessite un développement intégré de toutes les activités sociales, économiques, scientifiques et mêmes culturelles, dont elle dépend. « L’État fait des efforts extraordinaires pour développer ce secteur, à travers une stratégie globale et intégrée ; mais qui ne peuvent aboutir sans la contribution de tous les acteurs d’une façon directe ou indirecte pour une nouvelle dynamique de ce secteur vital pour les régions sahariennes ». A conclut Dr Souad Babahani ex chercheur à l’université de Ourgla .

 
			 
			 
		 
		 
		