Médéa : “El-Aoula”, une tradition ancestrale mise à l’honneur

dknews
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Une manifestation culturelle intitulée « El-Aoula, provisions de la maison et mémoire des ancêtres » a été organisée, samedi, au musée des arts et des traditions populaires de Médéa pour mettre à l’honneur une vieille pratique de stockage de denrées alimentaires et de transformation de produits agricoles en prévision de l’hiver.

Une vingtaine d’artisanes venues de différentes communes de Médéa y ont participé, perpétuant ainsi un savoir-faire transmis de génération en génération, notamment au sein des familles restées attachées à cette tradition, a déclaré la directrice de la Culture et des Arts, Salima Gaoua, qui assure l’intérim de cette institution muséale.
Al-aoula est une tradition sociale encore en vogue dans de nombreuses régions du pays, malgré l’évolution des comportements des ménages et des familles, a indiqué de son côté Mme Keltoum Boukassi, membre de l’association « El-Adhaouria » de la commune de Chellalet-El-Adhaoura.
De nos jours, les ménages continuent de faire des réserves de nombreux produits, qu’il s’agisse de céréales, de fruits ou de légumes secs, afin de se préparer aux rigueurs de l’hiver, s’est-elle exprimé.
Elle a également fait remarquer que cette pratique ne se limitait pas au stockage ou à la transformation de produits agricoles, mais qu’elle concernait aussi la fabrication d’ustensiles de cuisine (en bois ou en poterie), ainsi que le tissage de tapis et de couvertures pour affronter l’hiver. Toutefois, le premier aliment que les ménages conservent le plus est le couscous.

Celles qui maîtrisent les techniques de fabrication, en préparent de grandes quantités pour tenir toute la période hivernale, tandis que d’autres ménages en achètent sur le marché, a-t-elle signalé. D’autres produits, tels que les olives, les figues, les raisins ou les abricots, ainsi que des légumes secs sont stockés en l’état ou transformés en conserves pour la saison hivernale.
Ils servent d’ingrédients pour préparer des plats consommés durant cette période, a expliqué pour sa part, Fatma Ouared, une artisane de la commune de Berrouaghia.
Al-Aoula a pour but de mettre les familles à l’abri du besoin pendant la durée de l’hiver, notamment celles qui résident dans les zones où il neige abondamment et où l’activité agricole est au ralenti, a-t-elle poursuivi, soulignant que ces provisions sont destinées à la consommation quotidienne des ménages, mais aussi aux fêtes, à l’accueil des invités ou pour satisfaire les envies alimentaires des femmes pendant la grossesse.
L’événement organisé au musée public des Arts et des traditions populaires vise à faire connaître cette pratique ancestrale au public féminin, à perpétuer cette tradition et à accompagner les artisanes et les femmes rurales qui s’emploient toujours à préserver ce savoir-faire, a souligné la directrice de la Culture et des Arts.

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