ONU/Commission de décolonisation : Des pétitionnaires exigent la libération de tous les détenus sahraouis dans les geôles marocaines

dknews
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L’Association des Amis de la République Arabe Sahraouie et la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) ont exigé des autorités marocaines, la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les geôles de l’occupant et « victimes de nombreuses violations de leurs droits ».

« Toutes zones de conflits, de tensions ou qui font l’objet de luttes pour l’indépendance ont souvent pour point commun l’existence de prisonniers politiques », a déclaré mercredi la pétitionnaire Mélissa Mankai, représentante de l’AARASD et de la LPPS, devant la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, chargée de la décolonisation et des questions politiques spéciales, dont les travaux ont débuté lundi.

La pétitionnaire a ainsi précisé que parmi ces prisonniers, « 34 (sahraouis) se trouvent au sein des prisons marocaines, incluant 2 arrêtés la semaine dernière pour avoir pacifiquement protesté pour la libération des prisonniers du groupe Gdeim Izik ».

Et de poursuivre : « militants des droits humains, journalistes, syndicalistes et étudiants, ils sont victimes de nombreuses violations de leurs droits: condamnations prononcées dans le cadre de procès inéquitables, détentions arbitraires, mauvais traitements et actes de torture, violation des standards minimum de détention, refus de leur droit d’accès à la santé et aux médecins… ».

De plus, « les familles de ces détenus font aussi l’objet de représailles et de violations de leurs droits comme l’interdiction du droit de visite, des appels téléphoniques ou encore la perte de leur travail », a déploré l’intervenante.

Mme Mankai a tenu aussi à rappeler, à cette occasion, que « de nombreuses violations ont été renvoyées à plusieurs organes et mécanismes des Nations unies pour examen », ajoutant dans ce sens qu' »en 2017 et 2023, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a rendu des décisions concernant plusieurs cas de détention des Sahraouis, exprimant sa profonde préoccupation face au nombre de cas de détention arbitraire au Sahara occidental, en particulier les 18 détenus de Gdeim Izik ».

« Au fil des ans, plusieurs rapporteurs spéciaux ont publié des lettres d’alerte concernant les violations des droits humains commises à l’encontre de ces défenseurs (sahraouis) détenus », a-t-elle encore dit.

« Depuis 2014, le Comité contre la torture a rendu 5 décisions confirmant le caractère systématique de la torture infligée aux membres du groupe Gdim Izik. Il a également dénoncé les multiples violations de la Convention par le Maroc et appelé l’occupant à mener des enquêtes impartiales sur les événements en question, à indemniser de manière appropriée et équitable les victimes et leurs familles, à permettre aux plaignants de recevoir des soins médicaux appropriés et de consulter un médecin », a-t-elle enchaîné.

Le Comité a également appelé les autorités de l’occupation à s’abstenir de toute mesure de représailles à l’encontre des requérants et de leurs familles, a souligné encore la pétitionnaire, regrettant, par ailleurs, qu' »aucune de ces décisions n’ait été mise en œuvre ».

A cet effet, l’AARASD et la LPPS « recommandent que la présente Commission invite les Etats membres des Nations unies et les parties à la Convention contre la torture à examiner la conformité du Maroc avec les décisions du Comité concernant les détenus de Gdeim Izik », et demandent à l’occupant marocain de « libérer immédiatement les prisonniers politiques sahraouis qu’il détient conformément aux recommandations contenues dans les décisions des mécanismes des Nations unies et aux appels lancés par les organisations internationales de défense des droits humains », a conclu Mélissa Mankai.

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