Le sport universitaire algérien traverse actuellement une période critique, marquée par des incohérences de gestion et une absence criante de vision stratégique. Derrière les opérations de communication menées pour séduire les hautes autorités, se cache une réalité bien plus amère : celle d’un secteur en déclin, déconnecté des ambitions affichées dans le programme quinquennal du président de la République.
Le récent forfait inédit de l’Algérie aux mondiaux universitaires d’Allemagne en juillet 2025, ajouté à son absence inexpliquée aux jeux africains universitaires de Lagos en septembre 2024, constitue un signal d’alarme majeur. Ces échecs successifs illustrent les conséquences d’une gestion approximative et d’un manque d’anticipation. Plusieurs cadres sportifs activant au sein des établissements universitaires n’ont pourtant cessé d’alerter les autorités concernées sur les dérives d’une politique sportive universitaire menée sans diagnostic réel ni orientation cohérente.
La démission forcée du président de la Fédération algérienne du sport universitaire n’a pas suffi à inverser la tendance. Sur le terrain, les ligues universitaires, souvent inactives, se contentent d’une présence de façade. Quant aux associations sportives universitaires, leur existence se réduit comme peau de chagrin, faute d’un cadre réglementaire adapté à la réalité de la communauté estudiantine.
Cette situation alarmante laisse présager un avenir incertain pour une discipline censée être le vivier de la jeunesse sportive nationale.Les mêmes visages, les mêmes méthodes, les mêmes erreurs. Depuis des années, le sport universitaire semble condamné à tourner en rond. Les gestionnaires actuels persistent à reproduire les pratiques du passé, préférant s’appuyer sur les athlètes issus des clubs civils plutôt que de dynamiser la pratique sportive à l’intérieur même des universités et des résidences étudiantes. Cette politique de facilité, dépourvue de toute vision de développement, a conduit à une chute vertigineuse du nombre de pratiquants, à la disparition des évaluations sérieuses et à la manipulation des statistiques transmises aux instances de tutelle.
À cela s’ajoute la fuite progressive des compétences qualifiées, découragées par un environnement où la médiocrité semble l’emporter sur la compétence. Le sport universitaire, jadis espace d’épanouissement, d’émulation et de découverte, se trouve aujourd’hui relégué au rang d’outil de propagande, utilisé pour alimenter des discours démagogiques lors d’événements officiels.
Dans nombre d’universités, la pratique sportive estudiantine est devenue quasi inexistante. Les organes censés encadrer et promouvoir ces activités sont en sommeil profond, tandis qu’une grande partie des étudiants ignore même leur existence.
Cette réalité, triste mais lucide, interpelle plus que jamais les pouvoirs publics. Le sport universitaire, pilier essentiel de la jeunesse et moteur de l’élite sportive nationale, mérite une refonte profonde, un encadrement moderne et une stratégie claire, fondée sur la transparence, la compétence et la passion. Sans cela, il risque de sombrer définitivement dans l’oubli, emportant avec lui les espoirs d’une génération entière d’étudiants athlètes.
F. Y.

 
			 
			 
		 
		 
		