Des membre d’un collectif de jeunes ont de nouveau manifesté samedi dans plusieurs villes marocaines pour le huitième jour consécutif pour dénoncer la corruption et réclamer de meilleurs services publics de santé et d’éducation.
A Tétouan, au nord du pays, un rassemblement a réuni des centaines de manifestants qui ont scandé »le peuple veut la fin de la corruption » ou encore « liberté, dignité et justice sociale », rapporte la presse locale.
« Le peuple veut l’éducation et la santé » ont encore scandé des dizaines de manifestants à Casablanca, alors qu’à Rabat, un rassemblement a été tenu devant le parlement.
Ces manifestations de protestation, organisées par un collectif de jeunes depuis le 27 septembre, font suite à des revendications sociales et politiques qui ont démarré à la mi-septembre dans plusieurs villes marocaines pour dénoncer l’extrême abandon social des plus démunis, ainsi que le système de corruption qui gangrène les institutions du Makhzen.
Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, des violences avaient éclaté dans plusieurs villes marocaines, alors que les arrestations se comptent par centaines, toujours selon la presse locale.
En outre, trois personnes avaient été abattues mercredi soir par des gendarmes dans le village de Lqliaa, près d’Agadir, un assassinat maquillé en attaque d’un poste de la gendarmerie royale.
Ce collectif de jeunes, fort de plus de 180.000 membres sur la plateforme Discord, insiste sur le caractère pacifique de ses rassemblements, rejetant « toute forme de violence, d’émeute ou de destruction », alors que le Makhzen a répliqué par des centaines d’arrestations et une féroce répression policière.
Des rassemblements devant les ambassades du Maroc à Paris et Amsterdam pour protester contre la répression des manifestations
Des rassemblements ont été organisées samedi par les membres de la communauté marocaine à l’étranger devant les ambassades de leur pays à Paris et Amsterdam pour protester contre la répression des manifestations organisées depuis une semaine au royaume.
Les participants ont exprimé leur solidarité avec le collectif de jeunes à l’origine du mouvement de protestation qui se poursuit depuis une semaine au Maroc et dont les initiateurs exigent des réformes dans le pays sur différents plans ainsi que la lutte contre la corruption.
« Dignité et liberté pour le peuple » est le slogan principal répété par les organisateurs des rassemblements, à Paris et à Amsterdam, qui ont également exigé que des comptes soient rendus au peuple par les responsables marocains.
Ces deux rassemblements ont été précédés par un sit-in organisé, vendredi, devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles, en Belgique.
Dans un communiqué, le collectif des jeunes – Bruxelles a exprimé sa volonté de « montrer sa solidarité et dénoncer la répression et les violences policières injustifiées », tout en rappelant que les revendications initiales portaient sur l’accès aux soins, à l’éducation et à la lutte contre la corruption.
La répression brutale des manifestations au Maroc a fait au moins trois morts au moment où la police a procédé à de nombreuses interpellations.
Une répression qui n’a pourtant pas empêché le collectif de jeunes de poursuivre son action.
Dans un communiqué rendu public samedi, le collectif a appelé à poursuivre les manifestations dans les grandes villes du royaume.
Vendredi soir, des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes marocaines dont Rabat et Agadir, à l’appel de ce collectif qui se présente comme un groupe de « jeunes libres » sans affiliation politique.
Le mouvement de protestation initié au Maroc exige des réformes au niveau des secteurs de la santé publique et de l’éducation.
Il appelle aussi à l’instauration d’une véritable justice sociale.
La réaction des autorité a été extrêmement brutale face aux manifestants, les services de sécurité n’ayant pas hésité à ouvrir le feu sur eux.
Un rassemblement de militants marocains est également prévu dimanche devant le consulat général du Maroc à Montréal (au Canada).
Dans un communiqué, le collectif de jeunes-Montréal s’est dit « profondément inquiet face à la répression qui s’abat sur le mouvement pacifique de jeunes au Maroc », dénonçant « une vague d’arrestations et de violences ».
