Alger a vibré, vendredi soir, au rythme d’un événement politique et médiatique majeur : l’entrevue périodique accordée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux représentants de la presse nationale. Diffusée simultanément sur les ondes de la Radio nationale et les écrans de la Télévision publique, cette rencontre a constitué bien plus qu’un simple rendez-vous médiatique. Elle a été un moment de vérité, un espace d’explication et de projection, où le Chef de l’État a livré une vision globale et ambitieuse pour l’avenir du pays, tout en rassurant sur les acquis enregistrés et les perspectives à venir. À travers ses réponses franches et argumentées, le président Tebboune a abordé des sujets essentiels, allant des réformes politiques et économiques aux questions sociales, en passant par la diplomatie, la sécurité alimentaire, l’unité nationale et le rôle de l’Algérie dans son environnement régional et international. Au fil de ses interventions, un message fort s’est imposé : l’Algérie est sur la bonne voie, malgré les défis et les pressions extérieures, et elle avance avec confiance vers un avenir de prospérité et de stabilité.
Un gouvernement renforcé et une feuille de route claire
L’un des points centraux de l’entretien a porté sur la composition du nouveau gouvernement, récemment remanié pour mieux répondre aux impératifs de l’heure. En évoquant la nomination de Sifi Ghrieb au poste de Premier ministre, le président Tebboune a insisté sur l’importance d’avoir un homme de terrain, doté d’une grande expérience et capable de corriger toute déviation par rapport à la feuille de route tracée. « Je le connais bien », a déclaré le Chef de l’État, avant de le décrire comme « un patriote irréprochable, rompu aux réalités du terrain et aguerri par les épreuves qu’a traversées le pays ». Cette nomination n’est pas fortuite : elle traduit la volonté du président de garantir une complémentarité parfaite entre les grandes orientations stratégiques et leur mise en œuvre concrète. La même logique a guidé le choix de Yacine El-Mahdi Oualid à la tête du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.
Jeune, technophile et visionnaire, il incarne ce renouveau indispensable pour moderniser un secteur clé de l’économie nationale. « L’agriculture n’est plus une simple activité traditionnelle, mais une science et une technologie qui doivent permettre à l’Algérie d’atteindre son autosuffisance alimentaire », a martelé le président, soulignant la nécessité de voir émerger une nouvelle génération d’agriculteurs maîtrisant les outils numériques et les techniques modernes. Par ailleurs, le Chef de l’État a salué la présence de neuf femmes au sein du gouvernement, tout en affirmant que ce chiffre « demeure insuffisant ». Il a réitéré son engagement à renforcer la participation des femmes dans la vie politique, économique et institutionnelle, rappelant leur rôle historique dans la libération nationale et leur percée remarquable dans des secteurs innovants tels que les start-up.
Des réformes politiques et institutionnelles ambitieuses
Sur le terrain politique, le président Tebboune a confirmé que l’Algérie poursuivait une réforme profonde de ses institutions, dans un esprit d’ouverture et de transparence. Il a annoncé une révision de la loi électorale « dans certains de ses aspects techniques », sans toucher à ses principes fondamentaux, notamment la lutte contre la fraude et l’achat des consciences. « Je n’ai jamais accepté que l’argent dirige les institutions, je ne l’ai pas accepté en 2017, je ne l’accepte pas aujourd’hui et je ne l’accepterai jamais », a insisté le président, promettant de sanctionner toute dérive. Le rôle de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) sera également réajusté afin qu’elle se concentre pleinement sur sa mission centrale : garantir la transparence du processus électoral. La préparation matérielle des élections sera de nouveau confiée au ministère de l’Intérieur, pour une meilleure efficacité. En ce qui concerne les prochaines échéances, le Chef de l’État a été clair : les élections législatives et locales se tiendront « dans les délais prévus », après expiration des mandats actuels. Cette précision vise à rassurer sur la régularité démocratique et à confirmer l’attachement du pays à ses institutions représentatives.
Dialogue national inclusif : un pilier pour l’avenir
Le président Tebboune a longuement insisté sur le lancement d’un dialogue national inclusif, prévu entre la fin de l’année 2025 et le début de l’année 2026. Toutefois, il a précisé que ce processus devra reposer sur des bases solides, en définissant clairement ses modalités et ses objectifs. « Le dialogue doit être constructif, institutionnel et populaire, afin de bâtir une République forte et démocratique, sans désordre », a-t-il expliqué. Il a regretté le retard pris par le Parlement dans l’examen de la loi sur les partis politiques, qui aurait permis de clarifier les obligations et les responsabilités de ces derniers. Néanmoins, il a réaffirmé son attachement à la pluralité et à la liberté d’expression des formations politiques, à condition qu’elles s’exercent dans le respect mutuel, loin de toute diffamation. À travers cette approche, l’Algérie cherche à consolider sa transition démocratique, en offrant à toutes les sensibilités politiques et sociales la possibilité de contribuer à l’élaboration d’un projet commun.
Un cap clair en matière sociale : vers de nouvelles revalorisations
Fidèle à ses engagements, le président de la République a réaffirmé que l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens demeure une priorité. Il a annoncé que de nouvelles augmentations des salaires, des bourses étudiantes et de l’allocation chômage seront appliquées à partir de 2026, avec une possible extension aux pensions de retraite. « Mes engagements sont clairs, ils sont consignés par écrit et seront appliqués », a-t-il souligné, insistant sur la distinction entre simples promesses et véritables engagements d’État. Cette politique sociale s’inscrit dans la continuité des mesures déjà prises ces dernières années, telles que la généralisation de la gratuité de l’enseignement pour un tiers de la population et l’instauration d’une allocation en faveur des chômeurs. Pour le président Tebboune, il ne s’agit pas de concessions ponctuelles, mais d’un projet structurant visant à renforcer la justice sociale et la solidarité nationale.
L’économie algérienne : des avancées notables et un rôle continental affirmé
L’entretien présidentiel a également mis en lumière les progrès réalisés sur le plan économique, malgré un contexte international marqué par les crises énergétiques et la volatilité des marchés. Le président a salué le succès retentissant de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), organisée début septembre à Alger, qu’il a qualifiée de « meilleure édition depuis la création de cette manifestation ». Plus de simples statistiques, cet événement a été pour lui une démonstration éclatante de la capacité de l’Algérie à accueillir et organiser des rencontres internationales de grande envergure. « C’est une réponse claire à ceux qui parlent d’isolement de l’Algérie. Au contraire, nous sommes aujourd’hui le cœur battant de l’Afrique », a-t-il déclaré avec fierté. Dans la foulée, il a annoncé qu’une rencontre aura lieu la semaine prochaine avec les opérateurs économiques ayant conclu des contrats lors de cette foire, afin de veiller à leur exécution immédiate et à leur traduction concrète en investissements. Cette démarche illustre l’engagement de l’Algérie en faveur de l’intégration économique africaine et de la diversification de ses sources de revenus. Sur le plan financier, le président a rassuré : les réserves de change se situent à un niveau « acceptable », couvrant près d’une année et demie d’importations, malgré la baisse des cours du pétrole. Par ailleurs, l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros a déjà bénéficié à près de 470.000 citoyens, représentant une enveloppe globale de 400 millions d’euros.
La diplomatie algérienne : fidélité aux causes justes et rayonnement international
Sur le plan international, la cause palestinienne a occupé une place centrale dans les propos du président. Il a réaffirmé avec force que l’établissement d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec El-Qods pour capitale, est inéluctable. « Il n’existe pas d’autre solution, et l’illusion d’un Grand Israël est absurde », a-t-il insisté, rappelant que le soutien de l’Algérie à la Palestine est constant, qu’il s’agisse des tribunes de l’ONU, des sommets arabes ou des rencontres bilatérales. Le président a également évoqué la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies, afin de permettre à l’Afrique d’y disposer d’au moins dix sièges, dont trois permanents. « Ce n’est pas impossible pour l’Algérie, le Nigéria, l’Afrique du Sud ou l’Égypte », a-t-il affirmé. Dans le même esprit, il a souligné la solidité des relations de l’Algérie avec ses voisins, la Tunisie et la Mauritanie, qualifiant de « simples chahuts » les rumeurs infondées sur d’éventuelles tensions.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
En conclusion de son intervention, le président Tebboune a tenu à adresser un message fort d’unité nationale. « L’Algérie est sur la bonne voie, c’est pourquoi elle est ciblée par certaines parties qui redoutent son autonomie retrouvée et son rôle central dans la région et le monde », a-t-il averti, appelant à la vigilance face aux rumeurs et aux tentatives de déstabilisation. Il a exhorté les Algériens à la solidarité, à la mobilisation et à la confiance dans les institutions, soulignant que la force du pays réside dans l’unité de son peuple et dans la clarté de sa vision d’avenir.
Une Algérie en marche vers 2026 et au-delà
Au terme de cet entretien dense et riche, un constat s’impose : l’Algérie avance résolument vers un avenir de stabilité, de justice sociale et de prospérité économique. Les réformes engagées, la feuille de route gouvernementale, les perspectives sociales, les succès diplomatiques et l’engagement ferme pour la démocratie traduisent une volonté claire : consolider les acquis et préparer l’avenir avec confiance et sérénité. Le président Tebboune a tracé un horizon précis : 2026 et 2027 comme étapes-clés de réalisation des engagements pris. Avec une vision claire, une diplomatie active et un peuple mobilisé, l’Algérie se projette désormais comme un acteur incontournable, aussi bien sur le continent africain que sur la scène internationale.
ABED MEGHIT

 
			 
			 
		 
		 
		