La bataille historique de Sidi Brahim à Tlemcen dont les faits ont eu lieu entre le 23 et le 25 septembre 1845, constitue l’un des épisodes héroïques de la résistance de l’Emir Abdelkader contre l’armée coloniale française, qui y a subi de lourdes pertes.
Ce fait d’armes est considéré comme une des « grandes batailles » menées par l’Emir Abdelkader ayant donné « un nouveau souffle » à la résistance populaire contre l’armée coloniale française, a indiqué à l’APS l’historien Ahmed Bendaoud, professeur à l’Université « Abou Bekr Belkaïd » de Tlemcen.
Il a précisé que la bataille s’est déroulée à environ 15 km à l’Ouest de la ville de Ghazaouet, entre les villages de « El Kerkour » et « Sidi Brahim », dans la commune de Souahlia (au Nord de la wilaya de Tlemcen), suite à l’avancée du commandant de la garnison militaire française de Ghazaouet, De Montagnac, à la tête d’un bataillon de tirailleurs composé de 450 soldats, pour affronter l’Emir Abdelkader.
M. Bendaoud a indiqué que « dès le premier affrontement, survenu dans la nuit du 23 septembre 1845 entre l’armée de l’Emir Abdelkader et la soldatesque coloniale française, De Montagnac a été tué avec un grand nombre de soldats français, tandis que d’autres ont fui pour se réfugier dans le mausolée de Sidi Brahim ».
De son côté, Mohamed Attar, historien au Musée régional du Moudjahid de Tlemcen, a souligné que « lorsque la bataille s’est intensifiée, il ne restait plus de l’armée coloniale française qu’une seule compagnie chargée de la garde du matériel, dirigée par le capitaine Géroux, qui s’est enfui avec ses soldats vers le mausolée du saint Sidi Brahim et s’y sont retranchés. A ce moment-là, les combattants de l’armée de l’Emir Abdelkader, qui les poursuivaient, ont cessé le combat en les voyant se réfugier en ce lieu ».
L’Emir Abdelkader leur a alors envoyé plusieurs messages leur demandant de se rendre, mais ils ont refusé. Il a alors laissé un groupe de moudjahidine pour surveiller le mausolée et encercler l’armée ennemie, selon la même source.
Les deux camps sont restés sur place les nuits des 24 et 25 septembre, jusqu’à l’épuisement des vivres de l’armée française. Le capitaine Géroux et ses hommes ont alors réussi à s’échapper en se faufilant discrètement. Lorsqu’ils ont atteint l’oued El Marsa, ils ont été interceptés par des moudjahidine de la tribu des Ouled Ziri, qui les attendaient sur place. Il ne restait plus que 16 survivants de l’armée de De Montagnac, dont certains qui sont morts peu après des suites de leurs blessures.
La bataille historique de « Sidi Brahim », dont la wilaya de Tlemcen commémore le 180e anniversaire, a mis en évidence la force de caractère de l’Emir Abdelkader, ainsi que ses talents de stratège militaire dans la résistance contre l’armée coloniale française et sa défense acharnée de la patrie.
