L’Organisation internationale pour les migrations a rouvert son bureau à Khartoum, afin d’étendre ses opérations humanitaires et de relèvement dans la capitale soudanaise, devenant ainsi la première agence des Nations Unies à rétablir sa présence dans la ville depuis le début du conflit en avril 2023, a indiqué l’OIM dans un communiqué.
Le retour de l’OIM, mardi, coïncide avec le retour de plus de deux millions de personnes dans des zones jugées plus sûres.
Khartoum connaît actuellement une forte augmentation des retours.
Dans la seule capitale, 2,1?millions de personnes devraient rentrer chez elles cette année, contre environ cinq millions de personnes déplacées au plus fort des combats.
« Le retour vers les zones urbaines s’accélère, mais la situation reste instable », a déclaré la Directrice générale de l’OIM, Amy Pope, expliquant que « les familles tentent de reconstruire leur vie au sein de communautés déjà éprouvées par des années de déplacement et de difficultés économiques, ce qui met sous extrême tension les réseaux d’aide sociale et les capacités locales ».
La tendance au retour ne se limite pas à la capitale.
Entre novembre 2024 et juillet 2025, près de deux?millions de personnes sont revenues dans 1.611?localités situées dans les régions d’Al-Jazirah, de Khartoum, de Sennar, du Nil Bleu, du Nil Blanc, du Nil et du Darfour-occidental.
Trois quarts de ces personnes arrivaient de localités situées ailleurs au Soudan.
Selon le communiqué, le retour de l’OIM à Khartoum aidera le pays à traverser cette phase complexe qu’est la reconstruction.
Le bureau servira de centre interinstitutionnel, permettant à l’ONU et à ses partenaires humanitaires d’intensifier l’aide vitale et le soutien au relèvement rapide dans les zones urbaines où les besoins sont les plus concentrés.
Au cours du premier semestre 2025, l’OIM a fourni une aide humanitaire à plus de 600.000 personnes au Soudan, notamment en leur fournissant un accès à l’eau potable, des services de protection, des soins médicaux et un soutien psychosocial et en santé mentale.
Malgré ces efforts, l’ampleur des besoins continue de dépasser les fonds disponibles.
Malgré ces retours, le conflit est loin d’être terminé.
Les violences au Kordofan et au Darfour, notamment à El Fasher qui vit maintenant sa deuxième année de siège, ont eu des conséquences catastrophiques pour les civils, et ont plongé dans la famine de nombreuses personnes incapables de fuir.
Plus de 14,2 millions de personnes ont été déplacées depuis l’escalade du conflit.
Parmi eux, 10 millions à l’intérieur du pays et 4,2 millions au-delà des frontières.
Selon le texte, afin d’accélérer l’aide humanitaire et la reconstruction, l’OIM a lancé un appel urgent au financement flexible à hauteur de 29 millions de dollars afin de soutenir les efforts humanitaires rien qu’à Khartoum, exhortant également toutes les parties à assurer un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave.

 
			 
			 
		 
		 
		