Violations des droits de l’homme au Sahara occidental occupé : Elghalia Djimi livre un témoignage saisissant devant le Conseil de l’ONU à Genève

dknews
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Survivante de la disparition forcée, l’activiste sahraouie, Elghalia Djimi, a livré un témoignage saisissant devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève sur les violations massives des droits de l’homme perpétrées dans les territoires occupés par le Maroc.

Au siège du Conseil à Genève, Elghalia Djimi a prononcé un discours qui résonne bien au-delà des murs de l’institution internationale. Elle a porté devant l’assemblée plénière du Conseil, qui tient sa 60ème session, la voix d’un peuple opprimé depuis cinquante ans.

Son témoignage, délivré dans le cadre du point 2 de l’ordre du jour relatif au rapport du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, constitue un acte d’accusation implacable contre « l’occupation marocaine continue du Sahara occidental et son refus persistant de respecter les résolutions des Nations unies et le droit international ».

Elghalia Djimi incarne la résistance sahraouie dans sa dimension la plus personnelle et la plus tragique.

« Je suis une des survivantes de la disparition forcée », a-t-elle déclaré devant l’assemblée de l’ONU.

Son parcours personnel illustre la répression systématique exercée par les autorités marocaines contre les militants sahraouis.

Née en 1961 à Agadir, Elghalia Djimi a été élevée par sa grand-mère jusqu’à ce que celle-ci soit arrêtée et disparue en 1984. Elle-même fut victime de disparitions forcées à trois reprises, notamment entre 1987 et 1991, après avoir participé à des initiatives contre l’occupation marocaine.

Pendant les près de quatre années où elle fut portée disparue, elle subit différents types de torture de la part des autorités d’occupation marocaines.

Cette expérience personnelle de la violence d’Etat confère à son témoignage une dimension particulière. Elle ne parle pas seulement au nom d’une cause politique, mais comme témoin direct des violations massives des droits de l’homme perpétrées dans les territoires occupés.

Le témoignage d’Elghalia Djimi devant l’ONU s’inscrit dans une démarche de quête de justice. Ainsi, elle travaille depuis 1998 à enregistrer les violations des droits de l’homme que le peuple sahraoui a subies dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Cette documentation minutieuse des violations constitue un préalable indispensable à tout processus de justice transitionnelle. Elle vise à mettre fin à « l’impunité dont jouissent encore les fonctionnaires marocains à ce jour », souligne Elghalia Djimi dans son intervention.

Un aspect crucial soulevé par Elghalia Djimi concerne « le refus persistant du Maroc à la demande du Haut-Commissaire de visiter le territoire du Sahara occidental » .

Cette obstruction révèle, selon elle, « le manque de volonté du Maroc de permettre une surveillance indépendante de la situation des droits de l’homme sur le territoire et accroît les préoccupations concernant la situation des droits de l’homme du peuple sahraoui ».

Cette stratégie d’obstruction s’inscrit dans un schéma plus large de verrouillage du territoire.

Le territoire du Sahara occidental est soumis, en effet, à un embargo militaro-sécuritaire et médiatique depuis 1975. Cette fermeture vise à empêcher la documentation des violations des droits de l’homme et à maintenir l’invisibilité internationale du sort des Sahraouis dans les territoires occupés.

La diaspora sahraouie en France réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination

Le Collectif des Associations de la Communauté Sahraouie en France et la Plateforme pour la Solidarité avec le Peuple sahraoui ont réaffirmé leur attachement au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelant à mettre fin au pillage des ressources naturelles du Sahara occidental et à la libération immédiate des prisonniers politiques détenus dans les geôles de l’occupation marocaine.

Cette prise de position a été exprimée lors de la participation du Collectif et de la Plateforme aux activités de la 80ème édition de la Fête de l’Humanité, organisée ce week-end à Brétigny-sur-Orge, en région parisienne, a indiqué dimanche l’Agence de presse sahraouie (SPS).

Durant trois jours, du 12 au 14 septembre, plusieurs tables rondes et rencontres-débats ont été organisées afin de sensibiliser l’opinion publique à la question du Sahara occidental, considéré comme le dernier territoire non autonome d’Afrique, et pour rappeler le combat légitime du peuple sahraoui en vue de l’exercice de son droit à l’autodétermination, tel que reconnu par les Nations unies.

A travers leur participation à la Fête de l’Humanité, les organisations sahraouies et leurs soutiens ont souligné leur attachement indéfectible au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, en tant que seul cadre légitime pour l’instauration d’une paix durable.

Elles ont également exigé l’application immédiate des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne interdisant toute exploitation des ressources du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui.

Les organisations sahraouies ont, à cette occasion, exhorté la France et les autres pays à cesser tout soutien, direct ou indirect, à l’occupation illégale marocaine, tout en exprimant leur solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines et en demandant leur libération immédiate.

Selon SPS, la participation de la communauté sahraouie en France au Festival Fête de l’Humanité 2025 s’inscrit dans la dynamique de solidarité internationale, de résistance culturelle et politique, ainsi que de mobilisation populaire, afin de maintenir la cause du peuple sahraoui vivante et audible en France et en Europe.

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