La directrice générale de l’Association européenne des constructeurs automobiles, Sigrid de Vries, a appelé, vendredi, à l’assouplissement de la réglementation de l’Union européenne (UE) pour le passage au tout-électrique d’ici 2035 dans le domaine de l’industrie automobile.
La président de cette organisation devait rencontrer vendredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen pour échanger sur l’avenir d’un secteur qui réclame la révision du dispositif environnemental fixé à la filière automobile européenne.
« La réglementation est trop rigide », et « nous devons être plus pragmatiques », a soutenu la directrice générale de cette association qui défend les intérêts d’un secteur pesant 13 millions d’emplois directs et indirects, et produisant 7% du PIB européen.
Ce sera la troisième réunion à Bruxelles depuis le lancement en début d’année par l’exécutif européen du « dialogue stratégique » avec l’industrie automobile, pour l’aider à s’adapter aux défis simultanés de l’électrification, de la concurrence et des tensions commerciales.
Les constructeurs européens avaient déjà obtenu le report d’une norme d’émissions de CO2. Mais ils se concentrent désormais sur la mesure phare de la Commission, l’interdiction dans l’UE à partir de 2035 de la vente de voitures neuves et des véhicules utilitaires légers à essence ou diesel, hybrides compris.
Cette mesure est de plus en plus contestée par les constructeurs, confrontés à des ventes de modèles électriques qui patinent, face notamment à la concurrence étrangère, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux. Ils veulent obtenir plus de « flexibilités » pour passer au tout-électrique.
Mardi, le chancelier allemand Friedrich Merz leur a apporté son soutien, en plaidant depuis le salon automobile de Munich pour « une réglementation européenne intelligente, fiable et souple ».
La « flexibilité » réclamée pourrait consister à donner quelques années de plus aux constructeurs pour respecter l’échéance de 2035, sans remettre en cause l’objectif final.
Le transport routier est responsable de plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, selon des données européennes.
De son côté, Ursula von der Leyen a envoyé des signaux favorables au secteur dans un discours prononcé mercredi au Parlement européen, confirmant envisager une révision des objectifs de 2035 en ce qui concerne les véhicules à faibles émissions (comme les hybrides).
La dirigeante a aussi proposé une initiative pour le développement de « véhicules électriques abordables et de petite taille » fabriqués en Europe et une enveloppe de 1,8 milliard d’euros pour accélérer la production de batteries électriques sur le Vieux continent.

 
			 
			 
		 
		 
		