Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à renouer avec un élan de solidarité envers les centaines de milliers de Rohingyas, huit ans après avoir fui l’Etat de Rakhine, en Birmanie, sous la violence des armes.
Dans une déclaration publiée par son porte-parole, M. Guterres a dénoncé les recrutements forcés, les violations des droits humains et les autres abus dont les Rohingyas sont victimes, à l’instar de l’ensemble de la population de l’Etat de Rakhine. Il a également exprimé son inquiétude face à la spirale de violences qui a récemment poussé de nouveaux civils à fuir vers le Bangladesh, qui accueille déjà plus d’un million de réfugiés venus de Birmanie, réitérant son appel au respect du droit international et à la protection des civils.
Le 25 août 2017, plus de 700.000 hommes, femmes et enfants avaient traversé la frontière pour se réfugier au Bangladesh voisin, après une offensive de l’armée birmane. Ils ont rejoint des dizaines de milliers de compatriotes déjà entassés dans le district de Cox’s Bazar, qui abrite l’un des plus vastes camps de réfugiés au monde. Aujourd’hui, les Rohingya restés dans l’Etat de Rakhine sont pris entre les feux de l’armée birmane et de l’Armée d’Arakan, un groupe armé qui revendique l’autonomie du territoire. Une conférence de haut niveau sur le sort des Rohingyas est prévue le 30 septembre à New York. Le secrétaire général espère que cet événement attirera de nouveau l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de trouver des solutions durables.
D’ici là, son envoyée spéciale pour la Birmanie poursuit ses discussions avec toutes les parties, afin de parvenir à un cessez-le-feu et de poser les bases d’un processus politique porté par les habitants de Birmanie eux-mêmes. Avec un objectif encore lointain : permettre un retour volontaire, sûr, digne et durable des Rohingyas dans leur pays.
