La Représentante spéciale adjointe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Ulrika Richardson a qualifié mardi d' »alarmante et urgente », la situation dans ce pays insulaire des Caraïbes, en proie à une crise multiforme, notamment la violence armée causée par les gangs.
La situation est « alarmante, urgente, et même plus », à Haïti, s’est alarmée Mme Richardson lors de sa dernière conférence de presse au siège de l’ONU à New York en tant que coordinatrice humanitaire du BINUH, avant de prendre ses nouvelles fonctions en Libye à partir du 1er septembre prochain.
La responsable onusienne a en outre relevé que les violences ont fait plus de 3.000 morts depuis janvier dernier, outre 1,3 million de déplacés, dont la moitié sont des enfants, tandis que deux millions de personnes « sont au bord de la famine ».
Cette diplomate se dit « frappée » par la résilience des habitants, dressant « un tableau sombre ».
Elle évoque la malnutrition infantile, les enfants enrôlés par les bandes armées, les écoles fermées et les hôpitaux paralysés, sachant que « seulement 36% fonctionnent pleinement dans la capitale » Pourtant, Mme Richardson affirme que les mécanismes internationaux sont bien en place : un plan de réponse humanitaire, « financé à seulement 9%, soit le plus bas niveau au monde », un régime de sanctions, un embargo sur les armes, et une mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya.
« Nous avons les outils, mais la réponse internationale n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation », déplore-t-elle, appelant à arrêter l’arrivée d’armes en Haïti, briser les liens entre gangs et élites politiques ou économiques et donner aux policiers de la mission multinationale les moyens d’agir.
Le tout, prévient-elle, doit aller de pair avec une solution politique et un retour au développement, faute de quoi l’instabilité risque de s’étendre, soulignant par ailleurs que « toutes les conditions existent pour tourner la page et enclencher une spirale positive vers la stabilité, la prospérité et une vie digne en Haïti ».