Guerre à Gaza : au moins 242 journalistes tués depuis octobre 2023, selon l’ONU

dknews
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L’Union européenne a condamné le meurtre dans la bande de Gaza de cinq journalistes de la chaîne d’information basée au Qatar Al Jazeera dans une frappe israélienne, a déclaré Kaja Kallas, la cheffe de la politique étrangère des Vingt-Sept.

« L’UE condamne le meurtre de cinq journalistes d’Al Jazeera dans une frappe aérienne (militaire israélienne) devant l’hôpital Al-Shifa de Gaza-ville, dont le correspondant d’Al Jazeera Anas al-Sharif », a-t-elle déclaré après une visioconférence des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
De son coté le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a condamné « le meurtre par l’armée israélienne de six journalistes palestiniens » dans la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, dans un communiqué publié sur le réseau social X.
Pour sa part la Première ministre italienne Giorgia Meloni a exprimé sa « profonde préoccupation » quant au plan d’Israël visant à étendre ses opérations et à prendre le contrôle de la ville de Gaza, qualifiant la situation humanitaire dans le territoire palestinien d' »injustifiable et inacceptable ».
Lors d’une conversation téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas, Giorgia Meloni a partagé « sa profonde préoccupation concernant les récentes décisions israéliennes qui semblent conduire à une nouvelle escalade militaire », ont fait savoir ses services.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré que Les journalistes « ne doivent jamais être ciblés en temps de guerre
« Les journalistes sont des civils » et les cibler en temps de guerre « est un crime de guerre », a déclaré Jodie Ginsberg, la directrice de cette ONG.
L’une des victimes, Anas al-Sharif, reporter d’Al Jazeera, qu’Israël a dit avoir ciblé en le qualifiant de « terroriste », était une figure des correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza.
Par ailleurs un graffiti condamnant la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza a été découvert lundi matin sur le mur des Lamentations à Jérusalem, site sacré du judaïsme, suscitant l’indignation en Israël.
« Il y a un holocauste à Gaza », dit ce graffiti, écrit en hébreu à la bombe de peinture sur la partie sud du mur, dans une zone plus isolée où les fidèles juifs prient sans distinction de sexe contrairement à la partie principale du mur.
La même inscription a été retrouvée dans la matinée sur une façade de la Grande Synagogue de Jérusalem, avec un ajout en hébreu approximatif indiquant « tout ce qui est publié est un mensonge ».
La police a annoncé lundi avoir arrêté un suspect de 27 ans, résident de Jérusalem, qui sera « présenté devant un tribunal plus tard dans la journée (…) pour demander la prolongation de sa détention ».
Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a quand à lui estimé que le gouvernement israélien a « perdu la raison et son humanité » quant à la situation à Gaza et évoque la possibilité de sanctions, dans un entretien lundi dans le quotidien La Stampa.

« Ce qui est en train de se passer est inacceptable. Nous ne faisons pas face à une opération militaire avec des dommages collatéraux, mais à la négation pure du droit et des valeurs fondatrices de notre civilisation », argumente Guido Crosetto.
« Nous sommes engagés sur le front de l’aide humanitaire mais, au-delà des condamnations, nous devons à présent trouver le moyen de forcer » le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « à penser avec clarté », ajoute-t-il.
De son coté le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a condamné « le meurtre par l’armée israélienne de six journalistes palestiniens » dans la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, dans un communiqué publié sur X.
Le Haut-Commissariat accuse Israël d’avoir « visé la tente » où se trouvaient les employés de la chaîne Al Jazeera, ce qui « constitue une grave violation du droit humanitaire international », selon le communiqué.
Au sein de l’instance onusienne les trois quarts des États membres de l’ONU reconnaissent l’Etat de Palestine, proclamé par la direction palestinienne en exil à la fin des années 1980, un acte diplomatique réalisé ou annoncé par plus de dix pays depuis le début de la guerre à Gaza.

Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 145 pays sur les 193 membres de l’ONU reconnaissent ou vont reconnaître l’État palestinien, en comptabilisant la France, le Canada, l’Australie, qui ont fait part de leur intention de le faire en septembre à l’Assemblée générale des Nations unies. Le Royaume-Uni a lui aussi ce projet, sauf si Israël prend certains engagements.
La plupart des pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, de la quasi-totalité des pays d’Océanie, du Japon ou encore de la Corée du Sud, ainsi que d’une poignée de pays en Afrique et en Amérique latine, ne reconnaissent pas l’État de Palestine.
Ainsi l’Australie va reconnaître l’État de Palestine à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, a annoncé le Premier ministre Anthony Albanese lundi.
« La paix ne peut être que temporaire » tant que les Israéliens et les Palestiniens ne disposent pas de leurs États », a déclaré le chef du gouvernement travailliste à la presse, ajoutant : « L’Australie va reconnaître le droit du peuple palestinien à un État qui lui est propre ».

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