sahara occidental : Alerte sur la dégradation des conditions carcérales d’un journaliste sahraoui dans les geôles marocaines

dknews
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L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains et « Equipe Media » ont exprimé leur « profonde inquiétude » face à la dégradation des conditions carcérales des détenus sahraouis dans les geôles marocaines, alertant sur le cas du journaliste sahraoui El Bachir Khadda, arbitrairement détenu depuis 2010.

L’Observatoire et « Equipe Media » affirment, dans un communiqué conjoint, qu’ils ont été informés du « refus d’accès aux soins et du harcèlement dont est victime le journaliste sahraoui El Bachir Khadda, ainsi que de l’impunité dont bénéficient les auteurs des actes de torture à son encontre ».
Figure historique du média indépendant « Equipe Média » et membre de l’Observatoire sahraoui des droits de l’Homme, M. Khadda « a été enlevé à Laâyoune occupée en 2010 avant d’être soumis à des actes de torture en représailles à sa couverture médiatique critique des autorités d’occupation marocaines », rappellent les deux organisations.
Il a été condamné à 20 ans de prison en 2017 par la Cour d’appel de Salé, près de Rabat.
Sa détention a été reconnue comme arbitraire par le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.

Constatant avec « inquiétude » l’impunité dont bénéficient les auteurs des actes de torture et de mauvais traitements infligés à M. Khadda lors de son arrestation et de sa détention, l’Observatoire et « Equipe Media » ont exigé des sanctions.
« Bien que le Maroc ait ratifié la Convention contre la Torture et consacré la prohibition de la torture et des mauvais traitements à l’article 12 de sa Constitution, aucune suite n’a été donnée aux 42 plaintes déposées par le journaliste depuis 2011.
La dernière en date, déposée le 30 juin 2025 et concernant des +représailles et refus de soins+, est restée à ce jour lettre morte », déplorent les deux parties.
Elles appellent les autorités d’occupation et l’administration de la prison de la ville de Tiflet à « prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité, l’intégrité physique et le bien-être psychologique d’El Bachir Khadda ».
Les autorités d’occupation et l’administration pénitentiaire « doivent immédiatement rétablir des conditions de détention conformes aux standards nationaux et internationaux en matière de droits humains pour tous les détenus sahraouis et mettre fin à l’usage de la détention prolongée comme instrument pour faire taire les voix des journalistes et défenseurs des droits humains sahraouis », ont-elles exigé.

L’Observatoire avait récemment déploré le refus de soins du journaliste sahraoui Mohamed Lamin Haddi, également détenu arbitrairement depuis quinze ans à la prison de Tiflet 2, dans un état d’isolement prolongé et avec des communications avec ses proches très limités.
Pour rappel, l’accès rapide à des soins médicaux appropriés et indépendants est garanti par les Règles Nelson-Mandela (Ensemble des règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus), ainsi que par les lignes directrices de Robben Island (Ensemble de directives régionales africaines visant à interdire et à prévenir la torture).
En 2022, le Comité des Nations unies contre la torture avait déjà condamné le Maroc pour restrictions d’accès aux soins d’un détenu sahraoui et avait appelé les autorités d’occupation à prendre des mesures concrètes à cet égard.

Les services de renseignement marocains planifient la déstabilisation de la région avec un soutien étranger

Le directeur des relations extérieures du ministère de la Défense nationale de la République sahraouie, M. Nafaâ Mustapha Dadi, a affirmé, samedi à Boumerdès, que les services de renseignement marocains planifiaient et mettaient en œuvre des programmes visant à déstabiliser la région du Maghreb avec un soutien étranger.
Lors de l’université d’été des cadres du Front Polisario, Nafaâ Mustapha a expliqué que « les services de renseignement marocains tentent de semer le chaos et l’instabilité dans la région, en coordination et en échangeant des rôles avec l’entité sioniste ».
Il a ajouté que le rôle « destructeur » de ces services se manifestait par « la diffusion de poisons et la création d’instabilité en continuant d’occuper les territoires sahraouis, en violant les droits des citoyens sahraouis et en tentant d’exterminer le peuple sahraoui par la répression ».
Pour mettre en œuvre ces agendas, le régime du Makhzen a également recours à « diverses méthodes, notamment le soutien et le financement de groupes terroristes, leur permettant d’accéder aux revenus du trafic de drogue, de la vente d’armes et de la contrebande ».
Le commandant de la quatrième région militaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Habouha Abdallah Abrika, a souligné que « la poursuite par l’armée sahraouie de sa guerre d’usure contre le Maroc contredisait de façon catégorique les prétentions de ce dernier à une supériorité illusoire ».

Il a ajouté que l’économie marocaine était « fragile » et que les conditions politiques, économiques et sociales du Maroc « ne lui permettaient pas de poursuivre cette guerre.
Il finira donc un jour par céder devant la volonté du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination ».
De son côté, le diplomate sahraoui, M. Mustapha Mohamed El-Amin, a indiqué que l’occupant marocain tentait de « saper le moral des Sahraouis en utilisant les médias traditionnels et modernes, ainsi que les réseaux sociaux, pour diffuser notamment des rumeurs et des idées destructrices et trompeuses ».

M. El-Amin a appelé les Sahraouis à affronter l’occupant marocain afin de « protéger la société sahraouie et de préserver son unité, en adoptant une stratégie globale dans ce domaine ».
Le diplomate sahraoui a par ailleurs souligné que « les facteurs de la victoire demeuraient présents et renouvelés chez le peuple sahraoui, car il est naturellement résilient et attaché à son identité ».
Il a mis en garde contre les tentatives de l’occupant marocain qui chercherait à « anéantir l’identité sahraouie en inondant la région de colons marocains, afin de la dissoudre et de fragmenter l’unité des Sahraouis ».
La 13e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario se poursuivra jusqu’au 13 août avec la participation de plus de 400 responsables représentant le gouvernement sahraoui et ses différentes instances.

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