Un vibrant hommage a été rendu lundi à Tizi-Ouzou au défunt moudjahid Dahmane Djouaher, dit Dahmane Ahaguiw (1930-2006), à l’occasion de la baptisation en son nom de la cité
des 474 logements d’Oued Aissi (commune d’Irdjen).
Cet événement, qui visait à perpétuer sa mémoire auprès des jeunes générations, a été marqué par la présence du chef de daïra de Larbaa N’Ath Irathen, des présidents des assemblées populaires communales (APC) d’Irdjen et d’Aït Mahmoud, d’élus, de membres de la famille Djouaher, de la famille révolutionnaire et des services de sécurité.
Sur place, son cousin Djouaher Ali, âgé de plus de 90 ans, a témoigné du parcours exceptionnel de Dahmane Ahaguiw né le 30 décembre 1930, qui « voulait participer à toutes les embuscades organisées par les moudjahidine », se souvient-il. « Il militait pour l’indépendance nationale dès 1948 et au déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954, il a été parmi les premiers à intégrer les rangs de l’ALN », a-t-il ajouté. EN 1957 il a servi dans la compagnie de choque de Djurdjura, ou il a survécu seul avec Grib Belaid surnommé Japon.
En 1958, Dahmane Ahaguiw a été envoyé dans la zone 4, où il a été nommé chef des liaisons et du renseignement dans la région de Boghni, selon Djouaher Ali, lui-même moudjahid.
Ahmed Chelloul, qui a travaillé sous ses ordres, a précisé qu’il avait été au maquis dans plusieurs régions, notamment à Béni Douala, Aïn El Hammam, Draâ El Mizan, Bouira et Tadmaït, ainsi que comme adjoint du capitaine Youcef Yaalaoui dans la zone 1.
Le président de l’APC d’Irdjen, Rabah Mensous, a lui aussi rendu hommage à feu Dahmane Ahaguiw, surnommé ainsi car il était originaire du village d’Ait Hague. Il l’a qualifié de « grand moudjahid, officier de l’Armée de libération nationale (ALN), qui a combattu le colonialisme français pour l’indépendance du pays ».
Il a rappelé que la commune d’Irdjen (relevant de la daira de Larbaa n’Ath Irathen) comptait 250 martyrs, des enfants de la région tombés au champ d’honneur pour une Algérie libre et indépendante.
Dénonçant les exactions commises par l’armée coloniale et les « tentatives extérieures de déstabilisation actuelles », il a souligné que « l’Algérie, legs des martyrs, restera une, indivisible et souveraine ». Lors d’une séance consacrée aux témoignages à la bibliothèque communale d’Irdjen,
Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de l’ALN et moudjahid, qui a connu Dahmane Ahaguiw au maquis, a retracé son parcours. « Je l’ai connu en décembre 1959, alors que j’étais secrétaire général du poste de commandement (PC) de la zone 3, installé au lieu-dit Ighil Ouqelouache », a-t-il précisé. Dahmane Ahaguiw était alors chef de secteur de Beni Douala. Si Ouali Aït Ahmed, qui a noté que Djouaher Dahmane avait toujours le sourire aux lèvres, a également évoqué la période où le défunt moudjahid fut promu lieutenant de la zone 2 soulignant son rôle crucial dans l’instruction des moudjahidine. Il se rendait également dans chaque région de sa zone pour s’enquérir de la situation, a-t-il témoigné.
Après l’indépendance en 1962, Dahmane Ahaguiw a été nommé directeur de l’hôpital de Larbaa N’Ath Irathen, « mettant à profit son expérience acquise au maquis pour diriger cet établissement avec brio », a-t-il noté.
« C’est grâce à ces hommes et à ces femmes que l’Algérie a obtenu son indépendance. Nous avons combattu non pas pour un village ou une région, mais pour une Algérie une et indivisible », a affirmé Si Ouali Ait Ahmed.
Dahmane Djouaher est décédé le 28 octobre 2006. Son dévouement et son rôle dans la Révolution algérienne demeurent un exemple pour les générations futures, ont souligné les présents. A noter, qu’Ali Djouaher, a également été honoré en marge de l’hommage rendu au défunt moudjahid, à l’initiative de l’APC d’Irdjen, en collaboration avec le bureau de wilaya de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et la famille Djouaher.