À l’occasion du 63ᵉ anniversaire du recouvrement de sa souveraineté nationale, l’Algérie affiche avec fierté des avancées spectaculaires dans un domaine vital pour son avenir : la sécurité hydrique. Dans un contexte mondial marqué par le stress hydrique et les effets du changement climatique, le pays s’illustre par une stratégie résolument proactive, matérialisée par la mise en service de grandes infrastructures hydrauliques à la pointe de la technologie. Symbole de cette dynamique, la réalisation de cinq usines de dessalement d’eau de mer constitue un pas décisif vers l’autonomie en eau potable. Quatre d’entre elles, situées à El Tarf (Koudiet Draouche), Boumerdès (Cap Djinet), Tipaza (Fouka) et Oran (Cap Blanc), ont été inaugurées cette année par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. La cinquième, à Béjaïa (Tighremt-Toudja), sera opérationnelle dans les prochains mois. Chacune de ces unités dispose d’une capacité de 300.000 m³ par jour, ce qui permettra de couvrir 42 % des besoins nationaux en eau potable dessalée, contre seulement 18 % auparavant. Ces réalisations s’inscrivent dans le cadre d’un plan d’urgence mené tambour battant en moins de 26 mois. Elles portent à 19 le nombre total d’unités de dessalement en activité à travers le pays. Résultat : la capacité nationale de production d’eau dessalée est passée de 2,2 à 3,7 millions de m³/jour, assurant l’approvisionnement en eau potable de près de 15 millions d’Algériens.
Une première technologique 100 % algérienne
Au-delà des chiffres, c’est une prouesse technique et humaine qui a été saluée. Ces nouvelles installations ont été entièrement conçues et réalisées par des entreprises nationales, notamment celles affiliées aux groupes Sonatrach et Cosider, démontrant la montée en puissance des compétences locales dans les métiers de pointe. Une première dans l’histoire du pays. « Grâce à la volonté des hommes, du simple ouvrier au plus haut cadre, le défi a été relevé », a déclaré le président Tebboune lors de l’inauguration de l’usine d’Oran en février dernier. Il avait alors salué le chemin parcouru depuis l’indépendance : « L’Algérie indépendante… d’où elle a commencé et où elle est arrivée ? Nous voici au stade des grandes réalisations en un temps record et avec les technologies les plus modernes ».
Des infrastructures structurantes pour une souveraineté durable
La stratégie nationale ne s’arrête pas au dessalement. L’Algérie a renforcé son réseau de barrages et de transferts hydrauliques, avec plus de 80 barrages actuellement en service, représentant une capacité de stockage de 8,3 milliards de m³. Des projets en cours ambitionnent d’atteindre une capacité de 12 milliards de m³ à l’horizon 2030. Des réseaux d’interconnexion (Sud-Sud et Sud-Nord) assurent par ailleurs une répartition équitable de l’eau entre les régions du pays, garantissant une solidarité hydrique nationale. Grâce à cette approche intégrée, le taux de raccordement à l’eau potable atteint aujourd’hui un impressionnant 98 %, positionnant l’Algérie parmi les pays les mieux équipés du continent africain dans ce domaine. Toujours dans une vision d’anticipation, six nouvelles stations de dessalement, également d’une capacité de 300.000 m³/jour chacune, verront le jour à partir de 2026 dans les wilayas de Skikda, Jijel, Tizi Ouzou, Chlef, Mostaganem et Tlemcen. Ces projets visent à porter la couverture des besoins en eau potable issue du dessalement à plus de 60 %, tout en réduisant la dépendance aux nappes phréatiques. L’Algérie ne compte pas s’arrêter à la construction. Elle ambitionne de maîtriser toute la chaîne technologique liée au dessalement, en développant localement les membranes d’osmose inverse, une technologie clé dans le processus de filtration. En parallèle, elle explore l’intégration des énergies renouvelables pour alimenter ces installations et la valorisation des sous-produits du dessalement, notamment la saumure, dans l’industrie minière, notamment pour l’extraction du lithium, un composant stratégique pour les batteries de nouvelle génération. En célébrant le 63ᵉ anniversaire de sa souveraineté, l’Algérie ne se contente pas d’un regard tourné vers le passé. Elle s’engage résolument dans l’avenir avec des projets structurants, porteurs de développement durable, de sécurité et de justice territoriale. Le défi de l’eau, qui est l’un des plus critiques au XXIᵉ siècle, est en passe d’être relevé avec efficacité, grâce à une vision stratégique, un engagement politique fort et une mobilisation exemplaire des ressources humaines nationales. Cette marche en avant conforte la souveraineté nationale non seulement sur le plan politique, mais aussi sur les plans économique, technologique et environnemental. À travers cette dynamique, l’Algérie trace les contours d’un avenir maîtrisé, souverain et durable.
ABED MEGHIT