Anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale : inauguration et lancement de nombreux projets à l’Est du pays

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La célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance et du recouvrement de la souveraineté nationale a été marquée dans les wilayas de l’Est du pays par l’inauguration et le lancement de nombreux projets dans le but d’améliorer le cadre de vie des citoyens.

A Constantine, le wali, Abdelkhalek Sayouda, a présidé des cérémonies d’inauguration de plusieurs équipements et projets de développement, publics et privés, réalisés au profit de l’ensemble des communes de la wilaya, soit 181 projets inaugurés ou lancés.

Une cérémonie a également été organisée au Cercle régional de l’Armée, au cours de laquelle la famille révolutionnaire a été honorée en présence des autorités civiles et militaires, des membres des deux chambres du Parlement, des cadres de la wilaya, ainsi que des représentants de la société.

A Sétif, une polyclinique a été inaugurée et baptisée du nom de la Chahida Hassiba Benbouali à la cité du « 5-Juillet 1962 », dans la commune d’Ouled Saber, ainsi qu’une unité de dépistage et de suivi à la cité Hachemi de Sétif, en plus de la baptisation d’un groupe scolaire à la cité El-Hidhab, du nom du martyr Chenini El Hadj et d’une école primaire à la cité des 8.111 logements du nom du martyr Salakdji Larbi.

Dans la wilaya de Batna, le wali, Mohamed Benmalek, a présidé, au musée du Moudjahid, l’inauguration d’une exposition de photographies et de documents historiques, puis l’ouverture d’un séminaire historique, suivi de la présentation d’une représentation théâtrale et de chants patriotiques exécutés par des élèves d’écoles primaires.

Dans la même wilaya, plusieurs projets de développement ont été inspectés, inaugurés ou lancés, donnant lieu, notamment, à la pose de la première pierre de 20 logements publics locatifs et de 30 logements promotionnels 
aidés, l’inauguration d’un bureau de poste dans la commune de Tazoult.

Les autorités locales ont également rendu visite, à cette occasion, aux enfants malades hospitalisés au centre régional anti-cancer et auxquels des cadeaux ont été offerts.

A Souk Ahras, les autorités de la wilaya ont procédé, aux côtés de membres de la famille révolutionnaire, à la mise en service du projet de dédoublement de la route nationale 81 entre les communes de Sedrata et Rakouba, sur une distance de 12 km, ainsi qu’à l’inauguration d’une salle de soins dans la commune de Khemissa et une mosquée dans la commune de Hanancha, avant de rendre visite à des moudjahidine.

Pour leur part, les autorités de la wilaya de Khenchela ont donné, devant le complexe sportif Zerouali-Abdelhamid, le coup d’envoi du « marathon des jeunes » et présidé la cérémonie de réouverture de la Place des martyrs, dans le centre-ville de Khenchela, qui vient de faire l’objet d’une opération de réhabilitation, avant de poser la première pierre d’un collège d’enseignement moyen (CEM) dans la commune d’El Mahmel.

A El Tarf, le wali, Mohamed Meziane, accompagné des autorités locales civiles et militaires et de moudjahidine, a présidé le lancement du projet de raccordement du village « Kantara El Hamra – Bousta Ahmed » au réseau du 
gaz naturel, au profit de 1.224 habitants de la commune d’El Kala, et la mise en service d’une grue de 200 tonnes au nouveau port de cette ville côtière.

Un dépôt de stockage de céréales d’une capacité de 5.000 tonnes, réalisé dans la commune d’Ain El Assel, a été inauguré, ainsi qu’un service d’oncologie à l’Etablissement public hospitalier au chef-lieu de wilaya.

A Skikda, le wali, Saïd Akhrouf, a rendu visite au moudjahid Mokhtar Boudefa (85 ans) à son domicile avant d’inaugurer une exposition d’objets et de documents historiques organisée par le musée du Moudjahid Ali-Kafi au théâtre régional Sakina-Mekkiou.

Une pièce théâtrale intitulée « Les oiseaux de l’aube », présentée par l’association « El-Massil » de Constantine, a également été présentée à cette occasion.

Dans la wilaya de Biskra, les autorités locales ont inauguré, dans la commune de Foughala, une piscine réalisée dans le cadre des projets financés par la Caisse de garantie et de solidarité des collectivités locales, tandis qu’à Tébessa, le wali, Ahmed Belhaddad, a rendu visite au moudjahid Meziani Moussa Benmohamed, à son domicile, pour l’honorer et s’enquérir de son état de santé.

A Ouled Djellal, il a été procédé à la pose de la première pierre d’une école primaire et d’un CEM à la nouvelle ville, ainsi qu’au lancement en travaux d’une unité principale de la protection civile dans la zone sud du chef-lieu de wilaya.

Les moudjahidine Rekbane Said, Dahan Mohamed-Larbi et la veuve du martyr Rouaidjia Ahmed ont été honorés à l’occasion de la célébration de la Fête de l’indépendance.

Des cérémonies et des activités similaires ont été organisées dans d’autres wilayas de l’Est du pays. 

Bejaia se remémore les scènes de joie du 5 juillet 1962

Bejaia se remémore les scènes de joie du 5 juillet 1962

A l’occasion du 63e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, les moudjahidine et des habitants de Bejaia se remémorent les scènes de liesse, le 5 juillet 1962, à travers les rues et les villages de cette wilaya, fêtant l’indépendance de l’Algérie.

Cette journée historique a été fêtée avec plus de faste au chef-lieu de willaya, mais aussi dans d’autres agglomérations de la région, dont El-kseur, Sidi-Aich, Seddouk, Akbou et Tazmalt, situées essentiellement dans la vallée de la Soummam, se souviennent des moudjahidine.

Embarqués notamment sur des camions, des citoyens, toutes catégories confondues, ont sillonné les artères de la ville de Bejaia, notamment entre la place du 1er novembre (ex-place Gueydon) et Ighil Ouazzoug, à l’extrémité Ouest, mais aussi les grandes routes interurbaines dans un va-et-vient qui a duré jusqu’à la tombée de la nuit, se souvient Lounès Bensoula, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), du haut de ses 92 ans.

« Même les oiseaux qui avaient disparu du ciel des années durant, avaient soudainement fait leur réapparition voltigeant en folle farandole, tout près de la foule », rapporte-t-il, amusé, mais qui en tire un argument de plus pour rebondir sur les méfaits du colonialisme, arrivé du fait des bruits des obus et du napalm déversés sur les montagnes jusqu’à anéantir la vie florale et animale.

« Rien n’a échappé à la hargne raciste et à la barbarie sauvage du colonialisme », a-t-il rappelé, expliquant la joie et le bonheur qui s’étaient emparés des populations et qui en ont trouvé l’occasion « non seulement pour saluer la victoire, mais aussi pour célébrer la défaite du colonialisme et de son projet sordide et mortifère ».

« Le coût et les souffrances humaines subies sont incommensurables », a résumé le moudjahid, avant d’être gagné par l’émotion du souvenir, l’Istichad (le martyr) de ses compagnons d’armes et des membres de sa famille, littéralement décimés.

« Il y a eu des atrocités, des crimes graves et odieux, et le 5 juillet a fait l’effet d’une victoire sur la tyrannie », a poursuivi « Da Lounès » qui a participé à la parade militaire et à la joie populaire ce jour à Bejaia.

Les témoignages recueillis par l’APS s’accordent tous sur une même résonnance, celle de la joie de la liberté arrachée et de la victoire sur la France coloniale, dont le cheminement a commencé à se concrétiser dès la signature des accords d’Evian et l’entrée en vigueur du cessez le feu le 19 mars 1962.

« Nous avions du mal à y croire, mais la situation sur le terrain a fini par persuader la majorité des moudjahidine de la fin du colonialisme et de la victoire », se remémore, pour sa part, le moudjahid Mohand Cherif Hamici, ancien officier et baroudeur de la wilaya III historique, qui a vécu pleinement jusqu’au détail la proclamation de l’indépendance et les festivités qui ont accompagné cette journée mémorable.

Basé avec son unité de moudjahidine, conduite alors par le colonel Amira Bouaouina, décédé en avril 2024, dans l’Akfadou et toute la région d’Ath-Mansour à l’ouest, il n’a eu de cesse avec ses pairs de faire des descentes à Bejaia pour superviser et, par ricochet, préparer les festivités.

Du 3 au 4 juillet 1962, l’action était essentiellement dirigée vers la reprise des garnisons et le désarmement des soldats de l’armée coloniale, ainsi que la préparation des conditions permettant aux moudjahidine d’investir les lieux.

Les forts de Bordj-Moussa, la Casbah, Barral et le siège de la légion étrangère ont, tour à tour, été occupés et leur matériel et autre équipement récupéré.

Des camions, des véhicules légers et autres équipements ont été utilisés pour la parade des moudjahidine et les défilés populaires qui les accompagnaient, a-t-il confié, considérant la date du 5 juillet 1962 comme sa 2e naissance.

Le 5 juillet 1962 à Batna, une journée mémorable et inoubliable

La journée du jeudi 5 juillet 1962, gravée pour toujours dans la mémoire collective des Algériens, inscrit en lettres d’or le recouvrement de la souveraineté de l’Algérie après une longue lutte et d’immenses sacrifices, selon des témoignages recueillis par l’APS à la veille de la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance et de la jeunesse.

Quelques-uns parmi celles et ceux qui ont vécu cette date, approchés par l’APS à Batna, s’accordent unanimement à affirmer que ce fut « une journée remarquable, définitivement gravée dans la mémoire, dès lors qu’elle avait donné lieu à une joie indescriptible qui avait fait trembler de bonheur villes, villages, mechtas et douars des Aurès », se souvient la Moudjahida Sassia Hallis, membre active de la cellule secrète féminine durant la glorieuse Révolution.

« Je suis totalement incapable, encore aujourd’hui, de décrire le sentiment que mes compagnons de lutte et moi-même avions ressenti dans ces moments heureux qui nous avaient vus célébrer de façon complètement débridée la victoire de l’Algérie sur l’occupant », soutient-elle.

« Ce jour, pour nous, était différent des autres jours car il a dissipé à jamais les ténèbres du colonialiste et de sa puissance qui nous empêchaient de jouir des conditions les plus élémentaires d’une vie décente », affirme encore Sassia Hallis.

Cette moudjahida, encore alerte et à la mémoire infaillible en dépit de ses 85 ans, se rappelle qu’elle-même et son époux s’étaient joints sans réfléchir à l’impressionnante foule qui affluait de toutes parts vers le centre de Batna pour participer aux célébrations de la victoire et du recouvrement de la liberté.

« Des drapeaux algériens étaient déployés partout et flottaient majestueusement comme pour répondre aux chants de la multitude qui chantait l’Algérie libre et souveraine », ajoute Sassia Hallis.

Naima Maâllem, qui avait pris les armes et rejoint les maquis de la Révolution dans les Aurès puis à Djebel Boutaleb, avant de subir les pires tortures après avoir été emprisonnée, très jeune, souligne, quant à elle, avec une émotion qu’elle ne parvient pas à contenir, que ce qu’elle a vécu au premier jour de l’indépendance reste « définitivement gravé dans (sa) mémoire, même après toutes ces années ».

Née à Batna en 1939, cette Moudjahida affirme que son bonheur était tel, le 5 juillet 1962, qu’elle en avait oublié toutes les souffrances qu’elle a endurées loin de sa famille, et toutes les tortures inhumaines auxquelles elle avait été soumise dans les prisons les plus dures du colonialisme.

« L’euphorie se lisait sur tous les visages des Algériens qui avait spontanément intégré, ce jour-là, les imposants défilés qui avaient réuni, sans distinction, hommes, femmes, vieillards et même des enfants, pour fêter l’éclatante victoire de l’Algérie », se rappelle-t-elle, s’estimant « chanceuse » d’avoir pu vivre ces moments-là.

Des moments, dit-elle d’une petite voix en essuyant une larme, durant lesquels « me sont revenus en mémoire les immenses sacrifices consentis par les Chouhada, partis sans avoir pu vivre des moments d’allégresse dont ils avaient rêvé en silence ».

Abed Rahmani, 83 ans, Moudjahid et secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), évoque, quant à lui, le 5 juillet 1962 qu’il qualifie de « jour béni ».

Les Algériens ont payé un « très lourd tribut à la liberté et avaient parfaitement le droit de faire durer les manifestations de joie pendant des jours et des jours et autant de nuits », dit-il.

Les célébrations de la victoire de l’Algérie sur le colonialisme français, le 5 juillet 1962, ont été marquées, de plus, par une grande solidarité entre Algériens de toutes conditions, se souvient la Moudjahida Cherifa Zegrar, se remémorant que ce jour-là les portes de toutes les maisons sont demeurées ouvertes pour accueillir des manifestants affamés ou fatigués qui y ont trouvé un refuge pour se reposer et une table pour se sustenter.

Des témoignages vivants de beaucoup de ceux qui ont vécu l’événement, qu’ils soient Moudjahidine ou simples citoyens de la ville de Batna, se souviennent aussi des haltes observées par les milliers de manifestants devant les barbelés entourant les casernes militaires françaises du quartier du « Camp », dans le centre de Batna.

Les drapeaux algériens brandis par centaines devant ces barrières coupantes et les « Tahya El Djazaïr » lancés à gorge déployée semblaient indiquer aux occupants de ces lieux de sinistre mémoire que l’ère du colonialisme était révolue.

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