Le comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (comité des Vingt Quatre – C-24), a adopté, à l’issue de ses travaux, une batterie de résolutions importantes qui seront soumises à la prochaine session de l’Assemblée générale, indique l’Agence de presse sahraouie (SPS).
Selon la même source, le Comité a adopté à l’unanimité une résolution concernant « l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », dans laquelle elle a réitéré le soutien de l’Assemblée générale aux aspirations des peuples colonisés à exercer leur droit à l’autodétermination, y compris l’indépendance, conformément aux résolutions des Nations Unies relatives à la décolonisation.
Le comité a également réaffirmé son soutien à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et à toutes les autres résolutions et décisions relatives à la décolonisation, y compris la résolution 75/123 de l’Assemblée générale ayant proclamé la période 2021-2030 quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
Le C-24 a rappelé que l’existence du colonialisme, sous n’importe quelle forme, s’oppose, comme affirmé par l’Assemblée générale, à la Charte des Nations Unies, à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et à la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le Comité de la décolonisation a également adopté à l’unanimité une résolution sur les « activités économiques et autres activités impactant les intérêts des populations des territoires non autonomes », réaffirmant le droit des peuples des territoires concernés par la décolonisation à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies, à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et aux autres résolutions pertinentes des Nations Unies, outre le droit des peuples de ces territoires à profiter de leurs ressources naturelles et d’en disposer de la manière la plus propice à leurs intérêts.
Le même comité a réexprimé la préoccupation de l’Assemblée générale quant à toute activité d’exploiter les ressources naturelles et humaines des territoires concernés par la décolonisation, réaffirmant la nécessité d’éviter toute activité économique ou autre qui nuirait aux intérêts des peuples de ces territoires.
Ce soutien de l’Assemblée générale aux aspirations des peuples sous domination coloniale à exercer leur droit à l’autodétermination, y compris l’indépendance, se veut un appui explicite aux aspirations légitimes de tous les peuples des territoires souffrant encore sous le joug colonial, à l’image du peuple du Sahara Occidental, inscrit sur la liste du Comité spécial depuis 1963 en tant que question de décolonisation.
De même, la préoccupation exprimée par l’Assemblée générale par rapport à toute activité visant à exploiter les ressources naturelles et humaines des territoires soumis à la décolonisation est un message clair à l’occupant marocain et aux parties étrangères complices du pillage et de l’exploitation des richesses du peuple sahraoui, seul souverain de ses ressources naturelles conformément aux principes et résolutions pertinentes de l’ONU.
Pour rappel, de nombreux pays de différents continents du monde ont exprimé, lors de leurs interventions devant la session de fond du comité spécial de la décolonisation, leur soutien ferme et indéfectible au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, y compris la résolution 1514 (XV), appelant à mettre fin à l’occupation dans la dernière colonie d’Afrique.
Ils ont également exprimé leur rejet absolu des propositions expansionnistes avancées par l’occupant marocain et ses alliés, les considérant comme nulles et non avenues légalement et contraires à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations Unies et au principe de décolonisation pour lequel le comité spécial a été créé.
Commémoration de l’Intifada de Zemla: des activistes sahraouis agressés par les forces marocaines
Des militants sahraouis ont été violemment agressés par les forces d’occupation marocaines à la fin d’un rassemblement commémorant le 55e anniversaire de l’Intifada de Zemla, le soulèvement historique mené par feu Mohamed Sidi Brahim Bassiri, le 17 juin 1970, contre l’Espagne coloniale, rapportent dimanche des médias sahraouis.
Les forces marocaines, en uniforme et en civil, ont violemment battu les participants à ce rassemblement, dont le président du comité sahraoui pour le droit à l’autodétermination, Ddach Mohamed et le membre de l’Initiative sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM), Mustapha Dah, ainsi qu’un défenseur des droits humains bien connu au Sahara occidental occupé, en occurrence Brahim Farrik, précise la même source.
Malgré l’interdiction stricte des rassemblements politiques sahraouis par le Maroc, les militants sahraouis se sont réunis pour honorer l’héritage de l’Intifada de Zemla, un moment décisif dans la lutte des Sahraouis pour la liberté.
Les participants ont affirmé que ce soulèvement demeure un pilier de la résistance sahraouie et une source d’inspiration dans leur lutte continue pour l’indépendance et l’autodétermination du peuple sahraoui.
Ils ont honoré, à cette occasion, Mohamed Hammia, un militant de la résistance civile de l’Intifada de Zemla, saluant son dévouement à la cause sahraouie.
L’Intifada de Zemla constitue le premier soulèvement de masse au Sahara occidental lorsque des centaines de Sahraouis, menés par Bassiri, ont protesté contre le régime colonial espagnol à Laâyoune, rappelle la même source, soulignant que la réponse espagnole a été brutale : Bassiri est porté disparu et son mouvement a été écrasé.
Aujourd’hui, le Maroc qui occupe militairement le Sahara occidental depuis 1975, accélère le rythme de répression des manifestations, interdisant toute commémoration de la résistance sahraouie, relève la même source, ajoutant que « la violente répression contre le rassemblement de cette année prouve que l’occupant craint encore le pouvoir unificateur de cette Intifada ».
