L’Iran poursuivait lundi sa riposte contre l’agresseur sioniste en lançant de nouvelles frappes de drones vers l’entité sioniste, sur fonds d’appels incessants à revenir à la diplomatie et aux négociations afin d’éviter « une nouvelle escalade » dans une région déjà fragilisée.
Dans le cadre de la 21e vague de l’opération « Promesse honnête 3 », lancée en réponse à l’agression sioniste déclenchée le 13 juin contre l’Iran, l’armée iranienne a annoncé avoir envoyé lundi matin des dizaines de drones suicides, équipés d’ogives anti-matériel, vers l’entité sioniste.
Ces drones ont atteint leurs cibles, a-t-on précisé à Téhéran.
De son côté, l’entité sioniste poursuivait lundi son agression pour le 11e jour consécutif contre le sol iranien, faisant jusque-là plus de 400 martyrs iraniens, dont de nombreux hauts commandants militaires, de scientifiques nucléaires et de civiles, et provoquant des dégâts matériels notamment à des sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien.
Dimanche, la situation s’est exacerbée davantage après les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes d’Ispahan, Natanz et Fordow, ayant provoqué un tollé international et de vives réactions iraniennes.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a accusé les Etats-Unis d’avoir « trahi » la diplomatie après leurs frappes, tandis que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, a tenu à réaffirmer que les Iraniens « sont des membres sincères du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) » et que l’Iran a poursuivi l’enrichissement de l’uranium pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire sur cette base.
Nécessité de saisir l’opportunité du dialogue
L’agression sioniste et les frappes américaines sur le sol iranien ont poussé également le Conseil de sécurité des Nations unies à tenir une nouvelle réunion d’urgence, la troisième du genre, sur la situation dans la région.
Au cours de cette réunion tenue dimanche à New York sur « les menaces contre la paix et la sécurité internationales », le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné « toute escalade militaire au Moyen-Orient ».
« Les populations de la région ne peuvent pas subir un nouveau cycle de destruction », a-t-il averti.
L’Algérie, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a réitéré son appel « ferme » à un cessez-le-feu immédiat, à la reprise des négociations et à un engagement sincère de toutes les parties concernées à trouver une solution pacifique et négociée à la question nucléaire iranienne.
M. Bendjama a souligné que « le monde, particulièrement le Moyen-Orient, ne peut supporter une nouvelle guerre », déplorant l’escalade préoccupante de la situation dans la région, qui pourrait l’entrainer vers un scénario catastrophique.
Le diplomate a aussi averti que « la remise en cause du système international de sécurité nucléaire constitue une menace grave non seulement pour la stabilité régionale, mais aussi pour la paix et la sécurité mondiales ».
Et de rappeler à cet effet l’énoncé clair de la Charte des Nations unies selon lequel « tous les pays doivent concourir au règlement de leurs contentieux internationaux par des voies pacifiques ».
De son côté, l’ambassadeur iranien, Amir Saeid Iravani, a appelé le Conseil à « condamner fermement les agressions flagrantes, les violations et les crimes abominables commis contre la République islamique d’Iran », et à prendre des « mesures » contre les « agresseurs » pour que l’entité sioniste et les Etats-Unis soient tenus pour « entièrement responsables ».
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est lui aussi inquiété du risque d' »expansion du conflit ».
« Nous disposons d’une fenêtre d’opportunité pour renouer avec le dialogue et la diplomatie.
Si cette fenêtre se referme, la violence et la destruction pourraient atteindre des niveaux inimaginables… », a-t-il mis en garde.
Condamnant des actions « irresponsables, dangereuses et provocatrices », le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a averti, pour sa part, que l’escalade continue pourrait précipiter le Moyen-Orient aux portes d’un conflit de grande envergure avec des « conséquences imprévisibles pour l’ensemble de l’architecture de sécurité internationale », avant d’appeler toutes les parties à « revenir à la diplomatie internationale et aux négociations ».
Abondant dans le même sens, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, Fu Cong, a condamné le bombardement d’installations nucléaires placées sous les garanties de l’AIEA, dit craindre que « la situation échappe à tout contrôle », et souligné que les parties au conflit, l’entité sioniste en particulier, « devraient immédiatement cesser le feu pour empêcher une escalade croissante et éviter résolument que la guerre ne s’étende ».
Frappes américaines contre l’Iran: le régime international de non-prolifération pourrait s’effondrer (AIEA)
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti dimanche que le régime international de non-prolifération nucléaire pourrait s’effondrer si le dialogue et la diplomatie ne reprenaient pas, suite aux frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens.
« Le régime de non-prolifération nucléaire, qui a soutenu la sécurité internationale pendant plus d’un demi-siècle, est en jeu.
Les événements dramatiques en Iran se sont encore aggravés avec les bombardements de la nuit dernière (NDLR :samedi) et l’élargissement potentiel du conflit », a déclaré M. Grossi lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
« Nous disposons d’une fenêtre d’opportunité pour renouer avec le dialogue et la diplomatie.
Si cette fenêtre se referme, la violence et la destruction pourraient atteindre des niveaux inimaginables, et le régime mondial de non-prolifération tel que nous le connaissons pourrait s’effondrer », a-t-il averti.
La région a besoin de paix et la voie diplomatique est ouverte, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de revenir à la table des négociations.
Concernant la destruction causée par les frappes américaines, M.Grossi a indiqué que « des structures avaient été endommagées, mais qu’il n’y avait eu aucune fuite radioactive ».
L’Iran a informé l’AIEA qu’il n’y avait eu aucune augmentation des niveaux de radiation hors site sur les trois sites, a déclaré M.Grossi.
Il a ajouté que son agence avait « constamment souligné que les attaques armées contre des installations nucléaires ne devraient jamais avoir lieu et pourraient entraîner des fuites radioactives aux conséquences graves à l’intérieur et à l’extérieur des frontières de l’Etat attaqué.
Il a de nouveau appelé à la plus grande retenue ».
« L’escalade militaire menace des vies humaines et retarde une solution diplomatique garantissant à long terme que l’Iran ne se dote pas de l’arme nucléaire.
Elle menace également le régime mondial de non-prolifération », a-t-il déclaré.
« Ne laissons pas la fenêtre de la diplomatie se fermer.
Ne laissons pas le régime de non-prolifération échouer.
Quelles que soient les positions et les opinions individuelles, une chose est sûre, et c’est la simple vérité : nous ne serons pas plus en sécurité s’il y a davantage d’armes nucléaires dans plus d’Etats à travers le monde », a déclaré M.Grossi.
Les Etats-Unis ont mené, dans la nuit de samedi à dimanche, des attaques contre trois installations et centres nucléaires à Fordow, Natanz et Ispahan en Iran, des attaques qui auront des « conséquences éternelles », a prévenu Téhéran.
Iran: les démocrates fustigent une décision « unilatérale » de Trump
Les démocrates ont fustigé dimanche la décision « unilatérale » du président américain Donald Trump de lancer des frappes aériennes sur l’Iran sans demander l’autorisation du Congrès, l’accusant de violer la Constitution.
« La décision du président Trump de bombarder l’Iran place les Etats-Unis au bord d’une guerre plus large au Moyen-Orient, tout cela sans l’approbation du Congrès requise par la Constitution », a critiqué dans un communiqué l’influent sénateur démocrate Dick Durbin.
Plusieurs élus ont aussi insisté sur le fait que les services de renseignement américains n’avaient pas mis en évidence de menace imminente en provenance d’Iran qui aurait justifié la décision unilatérale de Donald Trump.
Les chefs de file démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont estimé que Donald Trump avait « augmenté de manière spectaculaire » le risque pour les Etats-Unis de se retrouver impliqués dans une nouvelle déflagration au Moyen-Orient.
« Aucun président ne devrait être autorisé à entraîner unilatéralement cette nation dans quelque chose d’aussi important qu’une guerre avec des menaces erratiques et aucune stratégie », a accusé Chuck Schumer.
Les élus démocrates sont divisés entre ceux qui réclament un vote au Congrès pour limiter le pouvoir du président américain en matière militaire, et un groupe plus restreint qui juge que les frappes menées contre l’Iran justifient une procédure en destitution du dirigeant républicain.
Parmi eux, la jeune élue démocrate de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, qui a accusé Donald Trump d’avoir « risqué de manière impulsive de lancer une guerre qui pourrait nous piéger pendant des générations ».
Parmi les rares voix discordantes, l’élu du Kentucky, Thomas Massie, s’est dit « stupéfait par les gymnastiques mentales entreprises par les néoconservateurs à Washington (…) pour dire que nous ne sommes pas en guerre (…) afin qu’ils puissent faire la guerre ».
Les Etats-Unis ont mené, dans la nuit de samedi à dimanche, des attaques contre trois installations et centres nucléaires à Fordow, Natanz et Ispahan en Iran, des attaques qui auront des « conséquences éternelles », a prévenu Téhéran.
C’est ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a qualifié ,dimanche, l’attaque américaine contre des installations nucléaires iraniennes d' »inacceptable », soulignant que l’Iran « se réserve toutes les options pour se défendre ».
L’Agence iranienne de l’énergie atomique (AEOI) a, pour sa part, fermement condamné les frappes américaines sur ses sites nucléaires, les considérant comme « une violation flagrante du droit international et une provocation imprudente qui ne restera pas sans réponse ».
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a, de son côté, condamné les attaques américaines contre des sites nucléaires iraniens, les qualifiant d' »escalade dangereuse » et de « menace directe à la paix et la sécurité dans le monde ».
Attentat à Damas: Ankara dénonce une « attaque perfide » visant à « semer le chaos »
L’attentat suicide dans une église de Damas qui a fait au moins 20 morts dimanche est une « attaque perfide » qui vise à « semer le chaos » dans la société syrienne, a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères.
« Nous sommes convaincus que le gouvernement et le peuple syriens resteront unis et solidaires et poursuivront avec détermination leur lutte contre les organisations terroristes qui cherchent à semer le chaos dans le pays », écrit la diplomatie turque dans un communiqué.
Au moins 20 personnes ont été tuées et 52 autres blessées dans un attentat suicide dimanche dans une église à Damas, selon le ministère syrien de la Santé.
« Le nombre de victimes de l’attaque terroriste qui a visé l’église Saint-Elie dans le quartier de Dwelaa à Damas est monté à 20 morts et 52 blessés », a indiqué le ministère dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Sana.
Iran: pas de répit dans la riposte face à l’agression sioniste (armée)
Le commandant en chef du corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) Mohammad Pakpour a indiqué, dimanche, qu’il n’y avait pas de pause dans les frappes de représailles menées contre l’entité sioniste, ont rapporté des médias locaux.
« Nous sommes à un tournant critique », a déclaré Mohammad Pakpour lors d’une réunion avec les commandants du CGRI, soulignant que les unités de la force aérospatiale mènent des opérations contre l’entité sioniste « sans interruption ».
Le commandant en chef a également salué la solidarité croissante au sein du peuple iranien suite à l’agression sioniste.
L’entité sioniste a lancé le 13 juin une série d’agressions visant des sites nucléaires, militaires et résidentiels de l’Iran, qui ont entraîné la mort en martyrs de nombreux hauts commandants militaires, de scientifiques nucléaires et de citoyens ordinaires.
Les forces militaires iraniennes ont immédiatement lancé des contre-attaques et mené, jusque-là, 20 vagues de frappes de missiles de représailles contre l’agresseur sioniste, dans le cadre de l’opération « Promesse honnête 3 ».