La Banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux directeur pour la septième fois consécutive, à 15%, son plus haut niveau depuis près de vingt ans, malgré le ralentissement de l’inflation en mai. Cette hausse de 0,25 point a été décidée à l’unanimité par les membres du Comité de politique monétaire de la Banque centrale (Copom), au grand dam du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, pour qui des taux élevés étouffent l’économie. Près des deux tiers des spécialistes consultés par le quotidien économique Valor tablaient sur une interruption du cycle d’augmentations débuté en septembre et le maintien de ce taux intitulé Selic à 14,75%, même si les autres avaient prévu cette nouvelle hausse.
Le Copom a néanmoins poursuivi sa diminution du rythme des augmentations, après avoir relevé trois fois le taux d’un point, puis une fois de 0,5 point début mai. « Pour assurer la convergence de l’inflation vers l’objectif, une politique monétaire à un niveau significativement contraignant est nécessaire dans la durée », a justifié le Copom dans un communiqué, laissant entendre toutefois que ce cycle de hausse pourrait être « interrompu » si la conjoncture évolue « selon les attentes ».
L’inflation a donné de premiers signes de ralentissement en mai, à 5,32% sur un an, après trois accélérations consécutives, demeurant toutefois au-dessus de l’objectif fixé par le gouvernement et la Banque centrale, compris entre 1,5% et 4,5%. L’augmentation du prix des aliments a fortement ralenti le mois dernier, à 0,17%, contre 0,82% en avril. « L’inflation est contrôlée, le prix des aliments a chuté et je crois que la Banque centrale va bientôt commencer à abaisser les taux », avait affirmé Lula début juin.