Soudan : le choléra a fait 70 morts en deux jours à Khartoum

dknews
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Une épidémie de choléra a fait 70 morts en deux jours dans la capitale du Soudan, a annoncé jeudi le ministère de la Santé, au moment où Khartoum connaît un effondrement de ses services médicaux.
Dans un communiqué, le ministère comptabilise 942 nouvelles infections et 25 morts pour la journée de mercredi, après 1.177 nouveaux cas et 45 morts mardi.

Mardi, le ministère de la Santé avait signalé une forte recrudescence du choléra, avec 2.729 cas et 172 décès enregistrés en une semaine, l’Etat de Khartoum concentrant 90% des nouvelles infections.
Les autorités soudanaises estiment néanmoins que 89% des patients, placés à l’isolement, sont en cours de rétablissement, tout en s’inquiétant du manque d’accès à de l’eau propre qui favorise l’épidémie.

le choléra gagne du terrain et menace plus d’un million d’enfants à Khartoum (UNICEF)

Plus de 7 700 cas de choléra dont plus de 1 000 chez des enfants de moins de cinq ans et 185 décès associés ont été signalés dans l’Etat de Khartoum depuis janvier 2025, affirme le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), citant les autorités sanitaires soudanaises.
Selon cette agence de l’ONU, le nombre de cas de choléra a explosé, passant de 90 à 815 cas par jour entre le 15 et le 25 mai, soit une multiplication par neuf en seulement dix jours.
Le Fonds relève que plus de 34 000 personnes déplacées par le conflit au Soudan sont revenues dans l’Etat de Khartoum depuis le début de l’année 2025.

« La plupart d’entre elles retournent dans des habitations endommagées, dans des zones où les services essentiels, notamment l’accès à l’eau et à l’assainissement sont largement indisponibles.
On estime à plus d’un million le nombre d’enfants vivant dans les localités touchées de Khartoum », ajoute-t-il.
Les attaques répétées contre les centrales électriques de l’Etat de Khartoum au cours du dernier mois ont provoqué de graves coupures d’électricité et aggravé les pénuries d’eau, compromettant fortement l’accès à une eau potable et salubre, déplore l’UNICEF.

Il soutient que de nombreuses familles sont désormais contraintes de puiser l’eau dans des sources contaminées, augmentant ainsi le risque de choléra et d’autres maladies hydriques mortelles, en particulier dans les quartiers surpeuplés et les sites de déplacement.
Par ailleurs, l’agence de l’ONU précise que deux des sept localités de Khartoum sont menacées de famine et regroupent à elles seules 33 % des 307 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë dans l’Etat.
« On estime à 26 500 le nombre d’enfants touchés par la malnutrition aiguë sévère, la forme la plus mortelle de malnutrition.

Pour des enfants déjà affaiblis par un manque de nourriture nutritive, le choléra ou toute autre cause de diarrhée sévère peut s’avérer mortel s’il n’est pas traités rapidement », alerte-t-il.
L’UNICEF affirme déployer « une réponse multisectorielle » contre le choléra à Khartoum, ciblant les communautés les plus à risque et soutenant les infrastructures essentielles d’approvisionnement en eau, notamment via la fourniture de produits de traitement de l’eau (polymère et chlore) et d’un générateur électrique afin d’assurer le maintien des activités de l’usine de traitement des eaux d’Al Manara, qui dessert plus d’un million de personnes à Karrari et dans le Vieux Omdurman.

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