Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a appelé les membres du Conseil de sécurité à « unir » leurs voix en solidarité avec les millions de personnes privées d’eau, soulignant l’impact « tragique » du ciblage des infrastructures hydrauliques dans les conflits armés, notamment à Ghaza et au Soudan. « Unissons nos voix en solidarité avec les millions de personnes privées d’eau, ce besoin fondamental, à cause des conflits.
Il ne s’agit pas seulement de préserver la santé et la dignité humaines. Il s’agit aussi de protéger la vie humaine », a insisté M. Bendjama, vendredi soir, lors d’une réunion informelle du Conseil de sécurité (réunion en formule Arria) intitulée : « Ressources en eau douce et infrastructures connexes attaquées : protéger la vie des civils ». Selon M. Bendjama, le lien entre les attaques contre les services d’eau et d’assainissement et la violation des droits humains fondamentaux, notamment les droits à la vie et à la santé, est non seulement « évident », mais aussi « profondément préoccupant ». De plus, a-t-il poursuivi, « le ciblage des infrastructures hydrauliques entraîne des déplacements massifs de population, comme nous le constatons tragiquement en Palestine, notamment à Ghaza, et au Soudan ».
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a exhorté, dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité à appeler à la mise en place d’un « mécanisme d’alerte précoce » pour « surveiller les violations liées aux réseaux d’eau, notamment les attaques contre les infrastructures hydrauliques et les menaces à la qualité de l’eau dans les zones de conflit ». Il a mis l’accent également sur la nécessité de « mobiliser les ressources nécessaires, notamment le soutien financier » pour rétablir rapidement les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les zones touchées par un conflit armé. « Il faut exiger que les responsables rendent des comptes, notamment en intégrant les violations et les attaques contre les infrastructures d’eau douce et d’assainissement dans les régimes de sanctions pertinents », a-t-il insisté. M. Bendjama a plaidé, en outre, pour l’activation de « tous les outils disponibles » du Conseil de sécurité pour « renforcer les garanties relatives aux ressources en eau douce et aux infrastructures civiles connexes, en particulier en situation de conflit ».
Cette réunion informelle a été convoquée par l’Algérie, en compagnie de la Slovénie, du Panama et de la Sierra Leone. Jeudi, lors du débat public annuel au Conseil de sécurité sur la protection des civils dans les conflits armés, le représentant de l’Algérie avait appelé le Conseil de sécurité à agir immédiatement face aux violations du droit humanitaire dans la bande de Ghaza, faisant remarquer que « l’absence de la protection des civils n’est pas le résultat de l’absence de règles, mais le résultat de l’absence de volonté ».