Conflit en RD Congo : les déplacements alimentent une « crise de la faim » qui s’étend aux pays voisins (PAM)

dknews
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Les déplacements massifs de population en République démocratique du Congo (RDC) alimentent une « crise de la faim » qui s’étend au Burundi, à l’Ouganda, au Rwanda et à la Tanzanie, a alerté vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM), relevant des « besoins humanitaires accrus » au niveau régional face à « l’aggravation » de l’insécurité alimentaire.
Le PAM a indiqué que l’ampleur des déplacements forcés en raison de l’escalade du conflit, « pousse l’insécurité alimentaire à des proportions de crise et aggrave une réponse humanitaire déjà tendue, à la fois à l’intérieur du pays et dans la région ».

Les déplacements transfrontaliers aggravent ainsi la crise alimentaire.
Au cours des quatre premiers mois de 2025, près de 140.000 Congolais ont fui vers les pays voisins, le Burundi et l’Ouganda recevant les afflux les plus importants (70.000 et 60.000 respectivement).
Les personnes qui fuient vers les pays voisins ont abandonné leurs fermes et beaucoup n’ont pas accès aux services essentiels tels que la nourriture, le logement et les soins de santé.
Selon l’agence des Nations Unies, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont parmi les plus durement touchés.

Ils dépendent de l’aide alimentaire et sont confrontés à des risques accrus dans les sites de déplacement surpeuplés et dépourvus de ressources dans les pays d’accueil.
A l’intérieur de la RDC, les violents affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC), le M23 et d’autres groupes armés ont déraciné plus de 660.000 personnes depuis janvier dans la seule ville de Goma, les privant d’un accès fiable à la nourriture.
Dans les provinces orientales de la RDC touchées par le conflit (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika), le nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aigue est passé de 6,6 millions à 7,9 millions.

Parmi eux, 2,3 millions sont en insécurité alimentaire extrême.
Face à cette situation, l’agence onusienne intensifie ses efforts pour s’assurer que l’aide vitale parvienne aux communautés déplacées, mais l’assistance ne suit pas le rythme des besoins croissants.
S’agissant de la réponse transfrontalière, le PAM soutient actuellement plus de 80.000 réfugiés au Burundi, dont 25.000 nouveaux arrivants qui ont fui les violences en RDC voisine depuis janvier.
Toutefois, il a été contraint en mars dernier, de réduire l’aide alimentaire à des demi-rations pour tous les réfugiés.
A cet égard, le PAM indique avoir besoin de 72 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés jusqu’à la fin de l’année au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda.
A l’intérieur de la RDC, l’agence onusienne a un besoin urgent de 433 millions de dollars pour soutenir les opérations d’urgence jusqu’en octobre 2025.

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