L’Algérie renforce son engagement en faveur de la protection de la couche d’ozone avec le lancement officiel de la deuxième phase du Plan de Gestion d’Élimination des Hydro-Chloro-Fluoro-Carbones (PGEH) pour la période 2025-2030.
L’atelier inaugural s’est tenu ce hier au Centre familial de la CNAS à Ben Aknoun, sous la présidence de la Ministre de l’Environnement et de la Qualité de la Vie, Madame Nadjiba Djilali. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Montréal, l’un des traités environnementaux les plus efficaces à l’échelle mondiale, visant à éliminer progressivement les substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO).
Adopté en 1987 et entré en vigueur en 1989, ce protocole a permis une réduction significative des émissions de CFC et d’halons, responsables de la détérioration de la couche d’ozone.
L’Algérie a ratifié la Convention de Vienne, le Protocole de Montréal et ses différents amendements, intégrant la préservation de la couche d’ozone dans sa politique environnementale.
Le premier programme national, lancé en 1994, a abouti à l’élimination totale des CFC en 2010 grâce à des projets de reconversion dans les secteurs industriels, notamment la réfrigération, les solvants et les mousses. En 2012, l’Algérie a franchi une nouvelle étape avec le lancement du PGEH, un programme ciblant les HCFC (Hydro-Chloro-Fluoro-Carbones), substances également nuisibles à la couche d’ozone mais utilisées principalement dans les équipements de réfrigération et de climatisation.
Bilan de la première phase (2012-2025)
Financée par le Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal et mise en œuvre par l’ONUDI, la première phase du PGEH a permis de respecter les objectifs fixés, notamment : Une réduction progressive de la consommation : 10 % en 2015, 20 % en 2017, 35 % en 2020, et 67,5 % prévue en 2025.
Parmi les réalisations majeures figurent la reconversion des lignes de production de l’entreprise CONDOR, la formation des douaniers, l’équipement des services des Douanes, ainsi que l’instauration d’un cadre réglementaire avec la promulgation du décret exécutif n°13-110 en 2013.
Une déclaration marquante de la ministre
Lors de son discours d’ouverture, Madame la Ministre a souligné : « Cette deuxième phase s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de transition environnementale et de l’économie verte.
Le Protocole de Montréal s’est révélé être l’un des accords multilatéraux les plus efficaces, tant sur le plan environnemental qu’économique. Il a non seulement contribué à limiter les impacts sanitaires et financiers liés à la détérioration de la couche d’ozone, mais a aussi favorisé le transfert de technologies et le renforcement des capacités des pays en développement. » Elle a rappelé les efforts consentis par l’Algérie depuis les années 1990 dans l’élimination des substances nuisibles à la couche d’ozone à travers des approches durables, notamment la reconversion des lignes de production et le développement de capacités locales dans le secteur du froid.
« La première phase du HPMP a permis des réalisations concrètes comme l’introduction du gaz HFC-32 dans les unités de production de climatiseurs, l’équipement des Douanes en analyseurs, ou encore la formation des cadres techniques en contrôle et régulation », a-t-elle précisé. Elle a également détaillé les activités prévues dans cette nouvelle phase (2025-2030) : Fourniture de 20 appareils de détection aux Douanes, Création d’un centre d’excellence doté de 5 unités expérimentales pour la formation dans les métiers du froid, Équipement de 250 ateliers de maintenance, Mise en place d’un système de récupération et de recyclage des gaz frigorigènes, Développement de programmes pédagogiques pour 11 centres de formation, Élaboration d’un code national des bonnes pratiques, Certification de 200 formateurs et de 40 formateurs internationaux et Formation de 400 techniciens spécialisés,
Réalisation d’un projet pilote de remplacement des climatiseurs au sein du ministère par des appareils utilisant le HFC-32. Elle a insisté sur la nécessité d’adopter une démarche participative impliquant tous les acteurs concernés et a annoncé la création d’un comité de pilotage interministériel pour assurer la coordination et le suivi rigoureux du programme. « J’invite l’ensemble des partenaires et intervenants à redoubler d’efforts et à coordonner les initiatives pour atteindre les résultats escomptés, au bénéfice de nos objectifs environnementaux et économiques communs. »
Une approche multisectorielle pour une efficacité durable
Ce programme mobilise divers acteurs concernés : les Douanes, l’industrie, les centres de formation professionnelle, et le Bureau National Ozone, organe technique du ministère en charge du suivi du Protocole de Montréal.
L’objectif est non seulement environnemental, mais aussi socio-économique : développer des compétences nationales dans les filières du froid, créer des emplois qualifiés, et promouvoir des technologies plus propres.
En misant sur la formation, la réglementation et l’innovation, l’Algérie réaffirme sa volonté de respecter ses engagements internationaux et de préserver la couche d’ozone, un bouclier vital pour la vie sur Terre.
