Position de Madrid à propos du plan expansionniste marocain au Sahara occidental : la classe politique espagnole proteste

dknews
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La classe politique espagnole continue de protester, avec véhémence, contre la réaffirmation par Madrid de son soutien au pseudo « plan d’autonomie » marocain pour le Sahara occidental, l’exhortant à respecter la légalité internationale.
Les déclarations, jeudi dernier, du ministre espagnol des Affaires étrangères dans lesquelles il a réaffirmé le soutien de son pays au plan expansionniste du Maroc au Sahara occidental, ont suscité une vague de critiques de la part de la formation de gauche radicale Sumar, membre de la coalition au pouvoir, mais aussi de la part de Podemos, ou encore de militants du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du Premier ministre Pedro Sanchez.
Depuis jeudi, des voix au sein de la coalition de Yolanda Diaz, la fondatrice de Sumar, se sont élevées pour dénoncer la rupture de la neutralité historique de l’Espagne, qui s’alignait depuis la fin de la colonisation sur la position des Nations Unies, en faveur d’un référendum d’autodétermination au profit du peuple sahraoui.
Selon cette formation, le PSOE « s’est écarté du consensus explicite » de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui.
« Nous croyons fermement au droit du peuple sahraoui à décider de son destin », a déclaré la coordinatrice générale de Sumar, Lara Hernandez, à la presse espagnole, rappelant que sa formation est un « fervent défenseur » de la Charte des Nations Unies qui garantit aux peuples vivant sous occupation leur droit à l’autodétermination.
« Pour nous, le droit international et les droits humains sont une ligne rouge », a-t-elle ajouté, soulignant que « c’est le PSOE qui, avec ce revirement, ne respecte pas les engagements pris par le gouvernement progressiste lors de son investiture ».
« Parce que la seule position valable sur cette question est le droit à l’autodétermination », a-t-elle martelé.
Pour la député de Mas Madrid (gauche), Tesh Sidi, la soumission du PSOE au Maroc « ne relève pas seulement de l’hypocrisie ou du realpolitik », mais constitue plutôt un signe de « manque de courage » lorsqu’il s’agit de « défendre les droits de l’homme de manière cohérente et globale ».
L’autre formation de gauche radicale, Podemos, a également critiqué les propos du chef de la diplomatie espagnole et la position du gouvernement.
« Le peuple espagnol a une dette envers le peuple sahraoui et l’Espagne doit œuvrer pour son autodétermination », a plaidé le porte-parole du parti, Pablo Fernandez, lors d’une conférence de presse tenue lundi.
Dans un communiqué publié lundi, des militants du PSOE ont exprimé leur « préoccupation » face au soutien de la diplomatie espagnole au pseudo « plan d’autonomie » présenté par le Maroc, appelant leur parti à « maintenir son engagement envers le cadre des normes des Nations unies et le droit à l’autodétermination ».
Les résolutions successives des Nations unies établissent que toute solution au conflit doit être mutuellement acceptée et garantir l’exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Par conséquent, « valider une proposition unilatérale, comme la proposition d’autonomie avancée par le Maroc, sans le consentement du peuple sahraoui, signifie ignorer le mandat pour une solution mutuellement acceptable et s’écarter du droit international », ont-ils déploré.
Ils ont rappelé, dans ce contexte, que « du point de vue de la légalité internationale, le Sahara occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation » et que, selon la Charte des Nations unies, « le principe de l’autodétermination des peuples fait partie, de manière structurelle, de la légalité internationale assumée par les Etats signataires » dudit document.

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