– Les élections deviennent une cible privilégiée des campagnes de désinformation dans plus de 20 pays africains –
La Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des affaires africaines, Salma Bekhta Mansouri, a affirmé que les guerres informationnelles se sont transformées aujourd’hui en une arme non conventionnelle, utilisée pour déstabiliser les sociétés, influencer les décisions des États et orienter l’opinion publique vers des agendas douteux, le tout sous le couvert de la liberté d’expression et de l’ouverture numérique. Elle a souligné que les élections sont devenues, ces dernières années, une cible privilégiée de ces campagnes de désinformation dans plus de vingt pays africains.
Intervenant ce dimanche à Alger, lors des travaux de l’atelier régional du Bureau Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité africains (CISSA), Mme Mansouri a mis en garde contre les informations trompeuses, qu’elle qualifie de l’un des défis transfrontaliers les plus préoccupants pour les pays africains. Elle a précisé que ces campagnes visent à saper la confiance des peuples dans les processus électoraux et à semer le doute quant à la légitimité des institutions, constituant ainsi une forme de guerre silencieuse particulièrement insidieuse.
S’exprimant lors de cette rencontre régionale, tenue au Centre international des conférences Abdelatif Rahal sous le thème « La désinformation, les fake news et leurs impacts sur la sécurité et la stabilité des États », la responsable a souligné la gravité de cette nouvelle forme de menace. Selon elle, les guerres informationnelles et cognitives représentent aujourd’hui un danger réel pour la stabilité des États et la cohésion interne des sociétés. « Les informations, qui étaient autrefois un outil d’illumination et de savoir, sont désormais devenues une arme non conventionnelle », a-t-elle déploré.
Mme Mansouri a exprimé sa préoccupation face à la transformation du continent africain en terrain fertile pour ce type de guerre silencieuse. Elle a illustré ses propos par les nombreuses campagnes de désinformation ayant visé des processus électoraux dans plusieurs pays africains, notamment dans la région du Sahel. Ces campagnes, a-t-elle ajouté, visent non seulement à miner la confiance du public, mais aussi à provoquer la discorde, le chaos et à ternir l’image des figures nationales à travers une exploitation systématique des plateformes numériques, comme cela a été observé dans certains contextes de transition politique.
Enfin, la diplomate a insisté sur l’importance cruciale du thème abordé par cet atelier, qui intervient à un moment charnière pour la région. Elle a salué la pertinence du cadre spécialisé de cette rencontre, permettant un échange de visions et d’expertises entre les services africains de sécurité et de renseignement. Elle a conclu en rappelant que les menaces non conventionnelles, avec en tête la désinformation, figurent désormais parmi les principaux défis transnationaux auxquels sont confrontés les États du continent.