Les participants à la première journée nationale de toxicologie, qui s’est tenue jeudi à Tizi-Ouzou, ont souligné l’impérative nécessité de mettre en place un réseau national de laboratoires de toxicologie pour une meilleure optimisation des ressources et de la qualité des analyses.
Cette mutualisation des ressources est perçue par les participants, issus de nombreuses wilayas mais aussi de pays étrangers, comme une solution cruciale pour optimiser les moyens humains et matériels et améliorer la qualité et la fiabilité des analyses tout en garantissant leur disponibilité sur l’ensemble du territoire, notamment pour les analyses rares.
Le chef de service toxicologie du CHU de Tizi-Ouzou, Pr. Redouane Mekacher, qui a présenté une communication sur la « Mutualisation des ressources en toxicologie : aperçu et concepts », a insisté sur le caractère coûteux de cette discipline, nécessitant des équipements sophistiqués et une formation spécialisée. « Il est impératif de travailler en réseau pour optimiser l’utilisation du matériel et des compétences », a insisté Pr. Mekacher, ajoutant que cette mutualisation permettra d’ « améliorer la qualité et la fiabilité des analyses tout en assurant leur accessibilité aux citoyens qui n’auront pas à se déplacer de laboratoire en laboratoire pour les analyses manquantes dans sa région ».
Les avantages d’une telle mutualisation « sont multiples », a-t-il observé, citant particulièrement, « l’optimisation des dépenses, l’amélioration de la qualité grâce à une expertise centralisée et un accès élargi aux analyses spécialisées ». Le même responsable a souligné le « rôle essentiel » de l’administration dans la mise en place de ce réseau en assurant la flexibilité des conventions entre les différents établissements concernés (laboratoires et services de toxicologie), en modernisant les moyens de transport des échantillons à analyser et en adaptant le cadre réglementaire et juridique.
Dans le même sillage, Dr. Fazia Kerkoub, toxicologue au CHU d’Annaba, qui a présenté une étude de cas d’exposition au benzène en milieu professionnel pris en charge par le même établissement réalisée avec le Pr. Rachid Djaffer, chef de service toxicologie au même CHU, a souligné les efforts du laboratoire de toxicologie dans la surveillance et la détection des cas d’exposition à cette substance cancérogène. Elle a indiqué que le toxicologue « peut contribuer à établir la valeur moyenne limite d’exposition (VME) à des substances chimiques telles que le benzène et autres ».
« Faire de ce service un centre de référence dans la bio surveillance des solvants, avec tout ce qui va avec comme formation et développement de l’analyse des principaux métaux, sera d’un apport considérable dans cette démarche de mutualisation des ressources en toxicologie et d’échange d’expertise aussi bien au niveau national qu’international », a-t-elle plaidé.
Initié par la faculté de médecine, le CHU de Tizi-Ouzou et le Laboratoire de Toxicologie de ce même établissement hospitalier, cette journée, abritée par la salle des conférences du stade Hocine Aït Ahmed, a rassemblé des experts, chercheurs et professionnels du domaine de la toxicologie. Outre la partie scientifique de la manifestation, le programme comporte aussi un volet loisirs dont une visite des coulisses de cette infrastructure sportive d’une capacité de 50.000 places et une excursion au Djurdjura demain vendredi pour offrir aux participants l’opportunité de découvrir les magnifiques paysages de la région.
