Les participants à une journée d’étude sur « la lutte contre les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme », organisée mercredi par la Cour d’Alger, ont souligné le rôle pivot du secteur de la Justice dans la lutte contre ce type de crimes, en vue d’assurer un climat économique sûr pour les investissements. Présidant l’ouverture de cette journée d’étude, en présence de représentants d’organismes et d’établissements financiers, économiques et sécuritaires, la présidente de la Cour d’Alger, Mme Douniazed Guellati a évoqué « les efforts inlassables » consentis par la justice algérienne en vue d’assurer « un climat économique sûr pour tous les acteurs de ce domaine », en sus des « autres secteurs concernés par le développement de l’environnement de l’investissement, la lutte contre la corruption et la restitution des revenus de ses crimes de manière périodique ».
Après avoir rappelé que les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme sont parmi « les crimes complexes constituant une menace directe pour l’économie nationale, la sécurité des individus et des sociétés », la même responsable a affirmé que la lutte contre ce type de crimes « repose sur une approche globale garantissant la complémentarité entre la justice, le contrôle financier, la formation et la sensibilisation ». Pour Mme Guellati, l’Algérie a franchi « de grands pas » en matière de lutte contre les crimes financiers, s’illustrant à travers « le renforcement de la conformité de la législation nationale aux normes internationales, notamment en ce qui a trait au renforcement des mécanismes de prévention, d’enquête et de confiscation, ainsi que l’élargissement des prérogatives de la cellule de renseignement financier ». Elle a estimé que la lutte contre les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme constitue un « défi national global nécessitant la mobilisation continue de tous les secteurs, notamment les secteurs bancaire et financier, les institutions de contrôle et la société civile ».
Pour sa part, le procureur général près la Cour d’Alger, M. Mohamed El Kamel Ben Boudiaf, a évoqué, dans son intervention, la nature des crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, étant donné que les auteurs de ces crimes ont désormais recours à des méthodes innovantes et aux outils technologiques. Pour y faire face, a-t-il ajouté, l’Algérie a adopté « une approche multidimensionnelle reposant sur le renforcement du cadre législatif et réglementaire, conformément aux normes internationales », relevant la nécessité de « poursuivre les efforts de lutte contre cette forme de criminalité, en collaboration avec la société civile, en matière de sensibilisation ».
Dans le même sillage, le président de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), M. Mohamed Saoudia, a révélé que la cellule recevait chaque année « 3.000 déclarations de soupçons de blanchiment d’argent », soulignant l’importance des mécanismes de lutte contre ces crimes et de la coordination entre les différents intervenants dans leur traitement et lutte. A la clôture de cette journée d’étude, les participants ont formulé plusieurs recommandations, notamment « l’appel à la création d’un réseau national unifié chargé de recouper les informations financières » et « la formation d’un réseau national regroupant des analystes financiers et des experts dans ce domaine ».