HCR : « Continuer à détourner les yeux du Soudan aura des conséquences catastrophiques »

dknews
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Le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a averti contre une aggravation de la situation au Soudan si le monde « continue à détourner le regard » de ce pays ravagé par un conflit armé depuis deux ans, jour pour jour.
« Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan.
L’aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés.
Continuer à détourner le regard aura des conséquences catastrophiques », a écrit Filippo Grandi lundi dans une déclaration.
Le conflit opposant l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) s’est déclenché le 15 avril 2023 et s’est étendu à l’essentiel du pays faisant des dizaines de milliers de morts, plus de 13 millions de déplacés internes et de réfugiés et provoquant ce que l’ONU considère comme « la plus grave crise humanitaire » actuellement.
« Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves.
Ils sont confrontés à l’indifférence du monde extérieur, qui, depuis deux ans, ne s’intéresse guère à la paix au Soudan ni à l’aide à ses voisins », dénonce le Haut-Commissaire.
« Les Soudanais ne sont pas les seuls à être devenus invisibles.
Le monde a largement tourné le dos aux pays et aux communautés qui ont accueilli tant de réfugiés », accuse encore M.
Grandi.
« La stabilité de toute la région est menacée.
Il existe un besoin urgent de protection humanitaire, mais aussi d’aide au développement afin que les gouvernements d’accueil puissent offrir aux réfugiés et à leurs propres populations un avenir meilleur », souligne le Haut-Commissaire.
« Ces réfugiés ont besoin et méritent le respect de leurs droits fondamentaux – à la sécurité et à la dignité, à l’éducation et à l’emploi, à la santé, au logement, et à la paix… », a-t-il encore dit.

Soudan : l’UA appelle à une cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités

Le président de la Commission de l’Union africaine(UA) , Mahamoud Ali Youssouf, a exprimé, lundi, sa profonde inquiétude face à l’escalade de la violence au Soudan, en particulier dans la région du Darfour du Nord, appelant à la cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités.
Youssouf a déploré la situation qui prévaut dans le pays, citant des rapports sur l’intensification des attaques des Forces de soutien rapide (FSR) à El Fasher, y compris des attaques mortelles dans les camps de déplacés de Zamzam et d’Abu Shouk.
« Ces attaques ont entraîné la mort de civils, y compris des enfants et des travailleurs humanitaires », a déclaré Youssouf, qualifiant ces violences de  » violation grave du droit international humanitaire et des droits de l’homme ».
Appelant à une cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités, le président de la Commission de l’UA a exhorté les FSR à lever le blocus et à permettre un accès humanitaire sans entrave.
L’Union africaine a rappelé les précédents communiqués du Conseil de paix et de sécurité, soulignant l’urgence d’une désescalade dans le conflit afin de protéger les civils et de restaurer la paix, et exhortant toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter toute action susceptible d’exacerber les tensions.
« Le bien-être du peuple soudanais doit rester la priorité absolue », a encore souligné l’UA, notant l’importance de créer un environnement pacifique pour la stabilité et le développement à long terme.
En cours depuis le 15 avril 2023, le conflit au Soudan a fait, selon les Nations Unies et les autorités locales, plus de 20 000 morts et forcé plus de 15 millions d’autres à se déplacer.

Soudan: deux années de guerre ont « brisé » des millions d’enfants, déplore l’Unicef

Deux ans de conflit armé opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR), « ont brisé les vies de millions d’enfants » à travers le pays, a dénoncé lundi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
« Deux années de guerre et de déplacements ont brisé les vies de millions d’enfants à travers le Soudan », a déploré la patronne de l’agence onusienne Catherine Russell dans un communiqué.
L’Unicef met en avant les graves violations des droits des enfants – notamment enfants tués, mutilés, enlevés, recrutés de force, et victimes de violences sexuelles – qui « ont augmenté de 1.000% en deux ans » et se sont propagées à travers le pays.
Le nombre d’enfants tués ou mutilés est par exemple passé de 150 cas vérifiés en 2022 à une estimation de 2.776 pour 2023 et 2024, selon des chiffres communiqué par l’Unicef.
Les attaques contre les écoles et hôpitaux ont également augmenté, passant de 33 cas vérifiés en 2022 à 181 ces deux dernières années, selon la même source.
D’autre part, le nombre d’enfants ayant besoin d’aide humanitaire a doublé en deux ans, passant de 7,8 millions début 2023 à plus de 15 millions aujourd’hui, s’inquiète l’Unicef.
« Le Soudan est la pire crise humanitaire dans le monde aujourd’hui, mais n’a pas l’attention du monde », a déploré Catherine Russell.
« Nous ne pouvons pas abandonner les enfants du Soudan ».
« Nous avons l’expertise et la volonté d’augmenter notre soutien mais nous avons besoin d’accès et de financements.
Et plus que tout, les enfants du Soudan ont besoin que cet horrible conflit s’arrête », a-t-elle plaidé.
Le Soudan est en proie à une conflit armé depuis deux ans qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, et son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné 13 millions d’habitants, déplacés ou réfugiés dans d’autres pays, selon l’ONU.
La famine a également été officiellement déclarée dans au moins cinq lieux, dont le camp de déplacés de Zamzam au Darfour dont les FSR viennent de prendre le contrôle.
Et avec l’arrivée de la saison des pluies et les risques d’inondations, la situation pourrait encore s’aggraver.
Ainsi, 462.000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère entre mai et octobre, a prévenu l’Unicef.

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