Le Japon a annoncé mercredi la poursuite jusqu’en juillet prochain de l’opération de déblocage de ses réserves stratégiques de riz pour tenter d’enrayer l’envolée des prix. « Afin de stabiliser les prix du riz qui ont flambé, le gouvernement va écouler sa réserve chaque mois jusqu’à cet été », lorsque la nouvelle récolte de riz entrera sur le marché, a indiqué le ministre nippon de l’Agriculture, Taku Eto. Après une multiplication des prix quasiment par deux en un an, le gouvernement a commencé le mois dernier à mettre aux enchères son stock stratégique de riz pour la première fois depuis la constitution de la réserve en 1995. Cette flambée des prix découle de facteurs complexes, dont une demande accrue – avec les achats paniques déclenchés en août par un avertissement au « mégaséisme », et la mauvaise récolte 2023 (consommée l’an dernier) pénalisée par de fortes chaleurs, ce qui a réduit l’offre. Facteur aggravant du problème, certains négociants ont tenté de faire du profit en attendant le moment opportun pour vendre leurs stocks de riz, selon les autorités. Le gouvernement a pour l’heure sorti quelque 210.000 tonnes de sa réserve. La prochaine vente aux enchères, de 100.000 tonnes, doit avoir lieu la semaine du 21 avril. Le prix au détail de cinq kilogrammes de riz était la semaine dernière de 4.206 yens (26,2 euros), en hausse de 104,5% par rapport à la même semaine l’an dernier. Le gouvernement japonais avait, par ailleurs, annoncé en mars vouloir multiplier par huit les exportations de cette céréale, pour atteindre 350.000 tonnes d’ici 2030. Le nouvel objectif d’exportations est à inscrire au sein d’une politique nationale de longue date visant à renforcer les exportations de cette denrée et rendre la riziculture plus efficace à mesure que vieillit la population du pays.