ALGERIE : Bilan 2024 de la Gendarmerie nationale :  des chiffres toujours alarmants

dknews
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La Gendarmerie nationale a présenté, ce mardi dernier, son bilan annuel 2024 lors d’une conférence de presse tenue au siège de son commandement à Alger. Cette rencontre a permis de faire le point sur les principales actions menées tout au long de l’année écoulée, notamment dans la lutte contre la criminalité, le trafic de drogues, les atteintes aux personnes et aux biens, ainsi que les efforts engagés en matière de prévention et de missions d’intérêt public.

Une intensification de la lutte contre les stupéfiants

L’année 2024 a été marquée par une intensification notable des opérations de lutte contre les drogues. Selon les chiffres communiqués, les services de la Gendarmerie ont traité 15 516 affaires liées aux drogues, contre 14 834 en 2023, soit une hausse de 25 %. Au total, 24 296 personnes ont été impliquées dans ces affaires, dont 7 656 ont été placées en détention. Les saisies opérées témoignent de l’ampleur du phénomène. En une année, les unités de la Gendarmerie ont intercepté 26,6 tonnes de kif traité, 147,8 kg de cocaïne, ainsi que près de 10 millions de comprimés psychotropes. Ces chiffres traduisent l’intensification des réseaux de trafic, mais également l’efficacité des opérations de surveillance et d’interception. À ce titre, 82 réseaux de trafic de drogue et 110 réseaux spécialisés dans les substances psychotropes ont été démantelés.

Criminalité : hausse préoccupante des vols de véhicules

Autre point saillant du bilan : la recrudescence des vols de véhicules. En 2024, 2 016 cas ont été enregistrés, soit une hausse de 48 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de personnes arrêtées pour ces faits a lui aussi fortement augmenté, passant de 885 à 1 549, ce qui représente une progression de 75 %. Cette explosion des chiffres reflète non seulement l’aggravation du phénomène, mais aussi l’intensification des efforts de la Gendarmerie pour démanteler les réseaux criminels spécialisés dans ce type de délit.

Sécurité routière : des pertes humaines alarmantes

Le bilan des accidents de la route reste, quant à lui, très préoccupant. En 2024, 7 210 accidents ont été recensés par les unités de la Gendarmerie nationale, provoquant la mort de 3 002 personnes et faisant 12 254 blessés. Selon les données présentées, le facteur humain demeure la cause principale de ces drames, représentant 92,40 % des cas. Les défaillances techniques des véhicules (4,17 %) et les conditions environnementales (3,43 %) restent quant à elles marginales. Ce constat met en lumière l’urgence de renforcer les campagnes de sensibilisation et d’éducation routière, mais aussi les contrôles sur les routes.

Des missions citoyennes au cœur des priorités

Au-delà de ses actions répressives, la Gendarmerie nationale a également mené plusieurs milliers d’interventions dans le cadre de missions d’intérêt public. Parmi elles, 24 445 interventions ont été consacrées à la protection des mineurs, 18 061 à la protection de l’environnement et 4 472 à la préservation du patrimoine culturel. Par ailleurs, le numéro vert mis à disposition du public a enregistré plus d’un million d’appels, illustrant le rôle central de cet outil dans la relation entre la Gendarmerie et les citoyens. Sur le front environnemental, une nette amélioration a été observée en matière de lutte contre les feux de forêt, avec une baisse de 45 % des cas recensés (204 feux enregistrés en 2024).

Un engagement global pour la sécurité nationale

Ce bilan annuel traduit les défis multiples auxquels font face les forces de la Gendarmerie nationale sur l’ensemble du territoire. Entre montée de certaines formes de criminalité, intensification du trafic de stupéfiants, accidents de la route meurtriers, et engagement constant dans les missions civiles, les unités de la Gendarmerie apparaissent comme un pilier central de la sécurité publique en Algérie. À travers ce rapport d’activités, c’est aussi la volonté affirmée de l’institution d’adapter ses stratégies, de renforcer ses capacités opérationnelles et d’approfondir son lien avec les citoyens dans une approche globale de prévention et de répression.

                                                                       ABED  MEGHIT

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