L’industrie horlogère suisse est le secteur du pays alpin qui risque d’être le plus touché par les droits de douane américaines. Au vu de son excédent commercial avec les Etats-Unis, la Suisse s’est vu imposer des droits de douane de 31% (contre 20% pour l’Union européenne). Les Etats-Unis sont le plus gros marché des horlogers suisses qui a absorbé 16,8% de leurs exportations en 2024. Les exportations de montres suisses s’y chiffraient à 4,37 milliards de francs suisses (4,65 milliards d’euros), en hausse de 5% sur un an, aidant à atténuer la forte chute de la demande en Chine. L’horlogerie, un secteur emblématique de la Suisse qui emploie 65.000 personnes dans le pays, est potentiellement un des plus affectés. Les produits pharmaceutiques, son premier secteur d’exportation, font partie de ceux qui en sont exemptés. Les équipements industriels, un autre pan important de l’économie helvétique, sont beaucoup plus touchés, mais beaucoup de grandes entreprises du secteur disposent d’usines aux Etats-Unis. L’horlogerie – pour qui le label « Swiss Made » (fabriqué en Suisse) est le principal argument de vente – produit par contre ses montres sur son propre sol. Et pour compenser ces droits de douane « clairement plus élevés qu’attendu », les prix vont devoir augmenter d’environ « 11% à 13% », selon les analystes de la Banque cantonale de Zurich, qui doutent qu’ils puissent être répercutés intégralement, au détriment des marges.